Dedans, dehors.
Les fenêtres sont à la fois frontières et passerelles.
Elles laissent entrer la lumière.
Elles ouvrent l’espace.
Quelqu’un m’a dit un jour :
un tableau doit être une fenêtre,
le regard doit pouvoir y entrer.
Parfois la fenêtre est un tableau.
Près de la fenêtre, on écrit, on coud,
on travaille, on lit
– ou bien sous la lampe.
Lumière du jour.
Lumière du soir.
Je lève les yeux vers la fenêtre :
je suis ici,
je suis ailleurs.
Photos prises à La Granja (mai 2016)
Commentaires
Elles sont belles ces fenêtres, enjolivées par la lumière, les volets, les vitraux, les appuis de fenêtres, les rideaux, les coussins et... le soleil ou la pluie.. Vrai qu'il en faudrait toujours une dans un tableau...
Comme c'est bien dit Tania...tout simplement.
Merci !
En te lisant, regardant ces photos, je ne peux résister au plaisir de poser ici, c'est un peu mais si beau, les paroles de la chanson de Brel, Les fenêtres.
Les fenêtres nous guettent
Quand notre cœur s'arrête
En croisant Louisette
Pour qui brûlent nos chairs
Les fenêtres rigolent
Quand elles voient la frivole
Qui offre sa corolle
À un clerc de notaire
Les fenêtres sanglotent
Quand à l'aube falote
Un enterrement cahote
Jusqu'au vieux cimetière
Mais les fenêtres froncent
Leurs corniches de bronze
Quand elles voient les ronces
Envahir leur lumière
Les fenêtres murmurent
Quand tombent en chevelure
Les pluies de la froidure
Qui mouillent les adieux
Les fenêtres chantonnent
Quand se lève à l'automne
Le vent qui abandonne
Les rues aux amoureux
Les fenêtres se taisent
Quand l'hiver les apaise
Et que la neige épaisse
Vient leur fermer les yeux
Mais les fenêtres jacassent
Quand une femme passe
Qui habite l'impasse
Où passent les Messieurs
La fenêtre est un œuf
Quand elle est œil-de-bœuf
Qui attend comme un veuf
Au coin d'un escalier
La fenêtre bataille
Quand elle est soupirail
D'où le soldat mitraille
Avant de succomber
Les fenêtres musardent
Quand elles sont mansardes
Et abritent les hardes
D'un poète oublié
Mais les fenêtres gentilles
Se recouvrent de grilles
Si par malheur on crie:
„Vive la liberté“
Les fenêtres surveillent
L'enfant qui s'émerveille
Dans un cercle de vieilles
A faire ses premiers pas
Les fenêtres sourient
Quand quinze ans trop jolis
Ou quinze ans trop grandis
S'offrent un premier repas
Les fenêtres menacent
Les fenêtres grimacent
Quand parfois j'ai l'audace
D'appeler an chat un chat
Les fenêtres me suivent
Me suivent et me poursuivent
Jusqu'à ce que peur s'ensuive
Tout au fond de mes draps
Les fenêtres souvent
Traitent impunément
De voyous des enfants
Qui cherchent qui aimer
Les fenêtres souvent
Soupçonnent ces manants
Qui dorment sur les bancs
Et parlent l'étranger
Les fenêtres souvent
Se ferment en riant
Se ferment en criant
Quand on y va chanter
Ah je n'ose pas penser
Qu'elles servent à voiler
Plus qu'à laisser entrer
La lumière de l'été
Non je préfère penser
Qu'une fenêtre fermée
Ça ne sert qu'à aider
Les amants à s'aimer
Non je préfère penser
Qu'une fenêtre fermée
Ça ne sert qu'à aider
Les amants à s'aimer
Merci Tania, un si joli billet!
Nos regards se doivent de toujours accrocher une fenêtre, même par un tout petit bout!
Superbes fenêtres et très beau texte, Tania. Plus le temps avance, plus je prête attention aux fenêtres, aux tableaux qu'elles offrent sur l'extérieur et à la lumière qu'elles apportent.
Les fenêtres nous emmènent souvent ailleurs, ton billet le montre avec talent. Merci à Colo pour la chanson de Brel, si belle.
@ Edmée De Xhavée : Elles me plaisent en vrai et en peinture.
@ Witchy : Juste pour accompagner les photos, merci.
@ Colo : Chanson formidable ! "Les fenêtres musardent", que c'est beau.
@ Alezandro : L'enfer n'a pas de fenêtres et sa porte reste fermée (Huis clos).
@ Mina : Merci, Mina, les fenêtres donnent vie à nos intérieurs.
@ Aifelle : Elles n'arrêtent ni le regard, ni le rêve.
Oh que j'aime ton billet, si beau de justesse et de poésie et surtout de lumière ♥♥♥.
Tout comme ton billet précédent et tes belles photos
PS
Je m'en vais ouvrir mes fenêtres...
Merci, Fifi. Je te réponds face aux fenêtres de mon bureau, devant mon jardin suspendu où la chatte prend l'air.
merci tania pour ce billet poétique - j'aime bien aussi les fenêtres, parfois elles ont un charme mystérieux très attirant, parfois elles attisent ma curiosité, mais elles ne me laissent jamais indifférente
De leur "charme mystérieux", avec ou sans voiles, il y aurait tant à dire, à décrire. Elles sont "passages" (étymologie).
Une bien belle déambulation !
Ces photos me font rêver. J'aime aussi les fenêtres et je suis ravie d'en avoir une nouvelle prochainement.
Bonne journée !
@ K : Merci, K.
@ Bonheur du jour : Vous aimeriez La Granja, c'est sûr. Bonne journée, merci.
j'aime l'idée que si un tableau doit être une fenêtre, le contraire est vrai, la fenêtre est souvent un tableau. Et tes photos l'illustrent très joliment.
joli billet, jolies photos!
@ Claudialucia : Il y a même des jardiniers paysagistes qui en tiennent compte - mais le ciel à la fenêtre est déjà un merveilleux tableau changeant.
@ Adrienne : Merci !
L'appel du dehors. Par conséquent de l'évasion, du départ, de l'ailleurs.
Un grand voyage en perspective, Armelle ?
Je suis enchantée par ce thème des fenêtres , tout ce qu'elles laissent entrevoir, cet appel du dedans, cet appel du dehors dit si poétiquement et si bien illustré.
La deuxième photo est ma préférée.
Merci, Maïté, de partager cette douce contemplation.
Quelles belles photographies ! C'est un beau billet à mettre en lien avec le livre sur l'espace domestique ;-) Intérieur/extérieur, et la fenêtre entre les deux...
En effet, merci Margotte.