Prévert des confiseurs / 4
refrain de la forêt
celui qui frappera le monde
de stupeur
celui qui frappera par la paix
le monde vermoulu stupéfait
ne périra pas par l’épée.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Prévert des confiseurs / 4
refrain de la forêt
celui qui frappera le monde
de stupeur
celui qui frappera par la paix
le monde vermoulu stupéfait
ne périra pas par l’épée.
Prévert des confiseurs / 3
Quel jour sommes-nous
Nous sommes tous les jours
Mon amie
Nous sommes toute la vie
Mon amour
Nous nous aimons et nous vivons
Nous vivons et nous nous aimons
Et nous ne savons pas ce que c'est que la vie
Et nous ne savons pas ce que c'est que le jour
Et nous ne savons pas ce que c'est que l'amour.
Jacques Prévert, Paroles
Illustration : Henri Levasseur, Allégorie de l’amour
Prévert des confiseurs / 2
...
Mais il y aura toujours un trou dans la muraille de l’hiver
pour revoir le plus bel été
Dans la ferraille tordue brisée le sang giclé
un feu de joie a éclaté
Et sans qu’on les appelle
les souvenirs heureux viennent répondre présent
et reprendre leur place au coin du feu vivant
Le temps ne sait pas l’heure
l’heure ne dit pas le temps
Un jour un éclair de chaleur
tous les deux nous a traversés
heureuse cicatrice du bonheur
qui pourait jamais l’effacer.
Jacques Prévert, Sous le soc… (La pluie et le beau temps)
Prévert des confiseurs / 1
Être ange
c’est étrange
dit l’ange
Être âne
C’est étrâne
dit l’âne
Cela ne veut rien dire
dit l’ange en haussant les ailes
Pourtant
si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange qu’étrange
dit l’âne
Étrange est
dit l’ange en tapant des pieds
Étranger vous-même
dit l’âne
Et il s’envole.
Jacques Prévert, Fatras
De la Cité des ânes,
je vous souhaite
la compagnie d’un bon ange
pour ce Noël 2012.
Tania
Quand l’homme de lettres dit
qu’il couche quelque chose par écrit
et répète qu’une fois encore
il va jeter une idée sur le papier
qu’il la rejette de sa tête
de sa corbeille à idées
Et puis
comme les chats noirs d’aujourd’hui
et des siècles passés
qu’il ronronne un instant
et s’endorme en rêvant
sur le papier couché
et qu’il entende
l’éclat de rire de la forêt
à qui on demande ses papiers
Oui qu’il entende
les arbres de cette forêt
clignant des feuilles
et déclinant leur pedigree
Jacques Prévert, Arbres (Gallimard, 1976)