Musée Van Buuren / 4
Dans le tram, au retour du musée Van Buuren, une jeune fille assise près de la vitre me fait penser à un Balthus. Est-ce sa pose alanguie ? ses cheveux relevés ? sa robe bain de soleil blanche ? son immobilité ? Non. C’est la position de sa jambe droite, pliée vers l’arrière, le pied cambré. (Chez moi, je ne retrouverai pas la toile que j’avais en tête. Un peu l’atmosphère des Beaux jours – remplacer le miroir par un écran de téléphone.)
A la descente du tram, je me demande d’où viennent ces écailles brunes dont le quai est jonché. Il suffit de lever les yeux : les arbres perdent leur écorce par grandes plaques, à cause de la sécheresse exceptionnelle de cet été 2018. Les platanes de l’avenue Demolder, en sursis d’abattage, ont déjà leur tronc quasi tout pelé. Je rentre avec un grand morceau d’écorce à la main, en pensant à Jephan de Villiers.
Commentaires
voilà de nombreux sujets de réflexion pour un court voyage :-)
joli!
J'ai remarqué que les platanes perdaient leur écorce par plaques, exactement comme en Provence, dans les rues de Cavaillon par exemple ........... J'ai peur que cela n'incite nos édiles communaux et régionaux à abattre davantage d'arbres.
Les arbres souffrent de la sécheresse en ce moment, ça se voit un peu partout, je n'ose imaginer le sud.
Heureusement que nous savons qu'ils sont costauds les arbres, ils s'en remettront. Pas comme des tas de fleurs ou plantes fragiles...
@ Adrienne : Quand on regarde autour de soi, que de choses à voir !
@ Pivoine : C'est la manière dont l'arbre se défend, sans danger paraît-il. A Schaerbeek, il y aurait trop de platanes à tailler chaque année, des tilleuls sont prévus pour remplacer ceux de l'avenue Demolder (pas tous, hélas).
@ Aifelle : Les arbres adaptés au climat méditerranéen ne craignent pas la sécheresse, mais certaines essences plus au nord en souffrent certainement.
@ Colo : Espérons-le. Les hêtres de la forêt de Soignes n'aiment pas la sécheresse. Quant aux plantes non arrosées, le mal est fait.
Depuis des années ici les platanes disparaissent. C'est tellement triste. J'aime aussi ramasser les écorces des arbres.
Bon dimanche.
On les a considérés comme dangereux pour les automobilistes le long des routes, puis ils ont été victimes de divers parasites, et pourtant que de belles allées de platanes à l'ombre bienfaisante.
Ici la matinée a été plus fraîche, retardant l'heure de tout fermer. Bon dimanche, Marie.
J'aime beaucoup ce texte où une balade anodine te renvoie à ta pinacothèque personnelle.
Merci, la bacchante. Personnelle et peut-être imaginaire : je n'ai pas retrouvé la toile que j'ai en tête.
Très joli texte, le quotidien qui se lie à l'art, celui qui te touche.
Merci, Valérie. Tout est lié, en effet. Belle journée.
Comme nous au soleil parfois, les arbres pèlent, se dépiautent ... Quant à Balthus, troublant d'être confronté à un personnage de tableau ... ou presque.
Les arbres subissent aussi des fractures : des branches arrachées cette nuit par les rafales durant l'orage, spectaculaire.
Bonne soirée, Nikole, près de l'eau ou à l'ombre des arbres.
J'aime tellement être surprise ici où là par un visage, un paysage, un détail comme les oiseaux en vol, qui me font immédiatement penser à un tableau. C'est magique !
Toutes ces images que nous gardons en nous… Un trésor.