« Le béguinisme est une affaire flamande. Il a pris son essor, semble-t-il, à l’époque des croisades, lorsque nombre de femmes veuves et célibataires n’ont eu d’autre recours que de se regrouper et de former des communautés au sein même des villes, afin de se consacrer à Dieu et de venir en aide aux plus démunis. Mais comme elles n’étaient nullement tenues de prononcer des vœux définitifs et qu’elles avaient le droit, à tout moment, de quitter leurs béguinages et retourner vivre dans le monde, comme elles passaient beaucoup plus de temps à s’occuper de tâches pratiques et ménagères qu’à prier, méditer et se recueillir, elles étaient plutôt mal vues par l’Eglise et étaient presque considérées comme des hérétiques. Et voilà qu’en 1311, le concile de Vienne, convoqué par Clément V à la demande de Philippe le Bel, allait interdire les béguinages partout en Europe, sauf dans les Pays-Bas du Sud.
Pourquoi cette tolérance, ce régime de faveur ? (…) »
Jean-Baptiste Baronian, Dictionnaire amoureux de la Belgique
Photo : Béguinage de Bruges (2003)
Commentaires
parce que les nôtres étaient solidement encadrées par l'Eglise ;-)
Je n'ai pas eu le temps de voir des béguinages à Bruxelles mais à Bruges, oui!
@ Adrienne : Baronian dit n'avoir trouvé aucune réponse satisfaisante au cours de ses recherches. "Est-ce dû au fait que la majorité des béguines étaient sédentarisées, qu'elles travaillaient en particulier pour des paroisses, et surtout qu'elles ne mendiaient pas, contrairement à leurs consoeurs, en Allemagne rhénane par exemple ? Parce que parmi elles, il y avait souvent des femmes richement dotées, qui pouvaient donc subvenir aux besoins du clergé local ?" (Baronian)
Voilà qui rejoint ton explication.
@ Claudialucia : Il ne reste du Grand Béguinage de Bruxelles (1084 maisons sur 7 ha de terres en 1797) que "la splendide église baroque Saint-Jean-Baptiste qui formait autrefois le coeur de l'enclos, place du Samedi" (Baronian). https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Jean-Baptiste-au-B%C3%A9guinage
Tu as donc reconnu le béguinage de Bruges.
Je lis tes deux billets (en attendant la suite), un trésor que ce dictionnaire!
Le béguinage de Leuven avait-il été interdit lui aussi?
Des lieux qui restent empreints de calme et de beauté en tout cas...Merci!
Baronian cite le béguinage de Louvain/Leuven, acquis par l'université, parmi d'autres qu'il a visités, sans plus. Bonne soirée, Colo.
J’ai eu le plaisir de visiter ce lieu de recueillement intense avec un guide âgé, amoureux du lieu qui nous a aussi parlé des autres béguinages de Flandres, en nous communiquant la paix douce et apaisante des lieux. …
Nous sortions d’un encombrement touristique bruyant et dérangeant. … Le guide, poète, s’est envolé dans des espaces sublimes de loges paisibles à la Vermeer, à tel point que ce fut recueilli et pensif que nous avons retrouvé notre car.
Comment ces ignorants du passé ont-ils pu interdire ce lieu sacre de l’amitié entre femmes isolées, de la charité, de la tolérance et de la liberté. …
Bruges, Amsterdam : les béguinages sont vraiment magnifiques
j'ai noté ce dictionnaire amoureux qui est tentant pour connaitre mieux nos voisins d'â côté
Un lieu splendide, où j'aurais plaisir à retourner. Merci pour l'info. Bonne semaine, Tania.
@ Doulidelle : Comme toi, j'ai ressenti chaque fois une grande impression de paix au béguinage de Bruges.
@ Dominique : Je ne me souviens pas de celui d'Amsterdam, sans doute ne l'ai-je pas visité. Laisse-toi tenter.
@ Danièle : Merci de ta visite, Danièle, à bientôt.
Ce sujet m'évoque le béguinage de Bruges pour lequel j'éprouve un intérêt non rationnel. C'est de la fascination, qui me vient sans doute de la lecture de Bruges-la-morte. J'aime aller à Bruges pour ce seul endroit.
Ce sujet m'évoque le béguinage de Bruges pour lequel j'éprouve un intérêt non rationnel. C'est de la fascination, qui me vient sans doute de la lecture de Bruges-la-morte. J'aime aller à Bruges pour ce seul endroit.
Je ne désespère pas d'aller un jour à Bruges et de visiter ce fameux béguinage dont j'ai tant entendu parler.
@ Christw : Baronian écrit de belles pages et sur Bruges et sur le roman de Rodenbach.
@ Aifelle : Notre Venise du Nord vaut le voyage, j'espère que tu la visiteras un jour.
Bonne suggestion, je pense que je trouverai le livre à la bibliothèque provinciale.
Un tel ouvrage de référence devrait s'y trouver, bonne pêche.
Je connais et apprécie la collection "Dictionnaire amoureux de...", et évidemment, tu t'imagines que celui sur la Belgique m'intéresse particulièrement. Je mettrai bientôt des liens vers tes comptes-rendus. Bonne semaine Tania.
Bonjour, petit Belge. Je n'ai pas trouvé Baronian parmi tes "Ecrivains belges", peut-être lui feras-tu aussi une place un jour ou l'autre ? Merci et à bientôt.
Ces béguinages sont des lieux magiques, havre de paix . J'ai bien aimé celui de Bruges où j'ai fait de charmantes rencontres.
Je me souviens de tes dessins de Bruges, ceux qui veulent les voir peuvent cliquer sur http://chinou.canalblog.com/tag/images/beguinage
J'ai découvert l'existence des béguinages à Bruges avec mes amis belges. Curieusement, j'ai lu hier soir. un livre sur la Picardie où il était aussi question des béguinages de Saint-Quentin dans l'Aisne, bâtis sur l'exemple des voisins belges.
Pas loin de la Belgique, la Picardie ! Mais je ne connais pas ces béguinages français.
Un peu par hasard, je suis entrée dans l'église Saint-Jean-Baptiste cette semaine et y ai lu quelques panneaux sur le béguinage, qui rejoignent le commentaire de J.-B. Baronian sur leur sort (je le découvre en "affaire flamande" par contre). Un bien beau lieu, dommage que les maisons alentours aient toutes été détruites.
Je n'y suis jamais entrée, une balade à faire. Merci, Mina.