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Artiste

« Une peinture vit par l’amitié, en se dilatant et en se ranimant dans les yeux de l’observateur sensible. Elle meurt pareillement. Par conséquent, c’est un acte dur et risqué de l’envoyer de par le monde. » 

Couverture Rothko La réalité de l'artiste.jpg

Mark Rothko écrit La Réalité de l’artiste en 1939-40,
au moment où il passe du figuratif au surréalisme.
En 1947, second tournant important,
il renonce au surréalisme et commence à peindre ses Multiforms.

« Il est difficile à l’artiste d’accepter le caractère inamical de la société envers son activité. Cependant, cette hostilité même peut agir comme levier d’une véritable libération. »

 

Mark Rothko, Ecrits sur l'art. 1934-1969

Commentaires

  • Instituteur dans une autre vie ( il y a bien longtemps) j'ai toujours été ébahi par la capacité des enfants à "entrer" dans les tableaux quels qu'ils soient pour y découvrir ce que vous n'aviez pas remarqué , un trait , une couleur cachée ou subtile , une ombre qui leur faisait penser à un animal , une maison , un personnage , une joie , une maladie , que sais-je encore .
    L'imagination se suffit à elle-même et je n'ai jamais aimé décortiquer les oeuvres sauf pour enseigner quelques rudiments techniques de "coups de pinceaux" .
    S'il y a une société "amicale" c'est bien celle des enfants . Celle des adultes est évidemment beaucoup plus "spécialisée" dans les goûts et dans les choix et beaucoup ne trouvent pas la porte "subtilement" cachée !

  • Je regrette encore d'avoir raté l'expo Rothko à Paris il y a quelques décennies. C'est une peinture qui m'attire beaucoup, j'en ai d'ailleurs une sur mes murs, petite consolation facile.

  • @ Gérard : Vous aussi, Gérard, vous avez connu la joie d'enseigner dont parle si bien Jacqueline de Romilly - j'en suis heureuse. J'aime beaucoup ce que vous écrivez du regard des enfants sur la peinture. Dans les musées, j'aime m'attarder près d'eux quand on les interroge ou qu'ils dessinent, "société amicale", c'est cela.

    @ Aifelle : Je partage ce regret, je n'ai jamais vu d'exposition de lui. Les reproductions consolent et gardent vivant ce désir, tu ne crois pas ?

  • Oui, tu as tout-à-fait raison, et puis un jour, il y aura peut-être une autre rétrospective, ce ne serait que légitime au vu de son oeuvre.

  • Ces écrits datent d'avant sa période "des grandes couleurs" que reprend pourtant la couverture du livre(!)... mais l'extrait parle du lien (ou du non-lien) avec l'observateur.
    Alors, un mot d'une observatrice sur ses Multiforms. Il faut le voir pour y croire ! Vous observez les grandes plages, vous vous concentrez... oubliez que vous êtes dans un musée, plongez dans la couleur... après trois minutes, elles vous absorbent dans la toile et vous transportent ailleurs (à chacun le sien ;-). Oui, oui quand on parle de toiles spirituelles, le mot n'est pas trop fort!! Bon, mais choississez tout de même la bonne couleur, parfois le voyage s'avère tragique ;-)
    Moi aussi j'adore aller au musée avec les enfants et je serais très curieuse de voir leur réaction face à un Rothko de plongée.

  • @ MH : Les extraits cités datent de 1947-1948, en effet. L'illustration choisie pour la couverture de cet autre essai est certainement un choix d'éditeur, les champs colorés étant désormais indissociables du nom de Rothko. Merci pour ton expérience face à ses tableaux, cela confirme ce que j'en ai lu.

  • Voici deux liens intéressants où nous voyons la fille du peintre présenter le travail de son père (elle parle un anglais très facile).. elle y évoque notamment l'influence importante de ses voyages en Italie et elle nous montre aussi ses oeuvres figuratives et surréalistes (plates comme celles de Fra Angelico !) qu'on ne connaît pas bien.
    Dans la deuxième partie, elle nous parle de ses dernières toiles sombres qu'on associe trop facilement à la dépression alors qu'il peignait pour parler des émotions universelles (?) et qu'en parallèle il peignait des toiles de couleur pastel.
    Deux petites vidéos courtes à voir !
    http://www.youtube.com/watch?v=EV8kgi6T_Es&feature=related

  • J'ai été très émue de contempler deux de ses toiles en Espagne. Les copies de permettent pas de percevoir la transparence et la lumière de ses tableaux et leur gigantisme permet effectivement de s'y balader et de plonger au coeur de l'image ou de son reflet. J'entends beaucoup parler de lui ces jours-ci (sourire).

  • L'hostilité, levier d'une libération ? Il faut une sacrée force de caractère !

  • @ MH : Merci pour ce lien, MH, qui attire l'attention sur ces toiles sombres et ces toiles claires peintes en parallèle.

    @ Delphine : Tu as tout à fait raison, Delphine, l'oeil a besoin de toucher l'oeuvre, en quelque sorte. Ton sourire fait-il allusion à "Red", la pièce de Logan qu'on joue en ce moment au Public ? Un lien : http://www.lalibre.be/culture/global/article/718568/voir-et-apprendre-a-regarder.html

    @ Ariane : Il en faut aux artistes, nul doute, même si Rothko nuance - cela "peut" être un levier.

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