Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Préface

Parfois, pour entrer en lecture, il suffit d’une préface pour vous mettre l’eau à la bouche. 

 

Nina la chatte.jpg

 

« J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler. » Pierre Reverdy

 

« Quand Saint-Pol-Roux se retirait pour dormir, il accrochait à la porte de sa chambre à coucher un écriteau portant l’avertissement Poète au travail. Denis Grozdanovitch serait en droit de suspendre une inscription semblable au hamac dans lequel il fait ses fécondes siestes.

 

A ce propos, songez-un peu : pourquoi les poètes aiment-ils tous les chats ?

 

Les chats passent le plus clair de leur temps à dormir, et leur sommeil est principalement employé à rêver (la chose a été très scientifiquement mesurée en laboratoire, avec des électrodes). Ceci explique pourquoi – à la différence (par exemple) des lapins ou des cochons d’Inde, lesquels, ne pouvant jamais fermer l’œil plus de trois minutes d’affilée, sont de lamentables névrosés en proie à une tremblote chronique – les chats jouissent d’un formidable équilibre : ils retombent toujours sur leur pattes ; gracieux au repos, foudroyants à la chasse, leurs réflexes sont d’une rapidité et d’une précision infaillibles. D’une certaine manière, ce double talent qu’ils ont et pour la contemplation et pour l’action les rapproche non seulement des poètes mais aussi des champions de tennis. (…) »

 

Simon Leys, Préface à L’art difficile de ne presque rien faire de Denis Grozdanovitch

Commentaires

  • Je pourrais faire mienne la phrase de Pierre Reverdy ! Très savoureux le passage sur les chats.

  • Un parcours bien joyeux ce matin, Je salue Monsieur Reverdy comme un ami ...
    Quant à Simon Leys je l'apprécie toujours qu'il parle de Chine ou de petits poisson ou ..de chat

  • Peut-être le cochon d'inde est-il plus que fatigué de s'entendre appeler "cochon" alors que c'est un don de l'inde, autrement dit un "dindon"
    cette farce le lasse...

  • ... et le lapin est plus que fatigué de s'entendre appeler "un vrai lapin" comme s'il y en avait des faux ou "mon pauvre lapin" comme s'il était malheureux ;-)

  • Premier essai sur mon ordi "bricolé".

    Ah, ne rien faire...c'est pas mon style mais ça me rapelle une phrase d'Ava Gardner que tu m'avais envoyée il y a longtemps:
    " La vérité c'est que je ne suis vraiment heureuse que lorsque je ne fais rien, absolument rien. (...)
    Pour moi ne rien faire c'est comme flotter sur une eau tiède, le délice, la perfection"
    Bon weekend.

  • "L’art difficile de ne presque rien faire" . Je ne dois pas être très doué pour cet art là car pour moi c'est vraiment très difficile de ne "presque" rien faire .Je dois donc être un "névrosé en proie à une tremblote chronique" , un "agité du bocal" pour qui ne rien faire c'est encore faire et ne penser à rien demande un effort surhumain !
    Et pourtant j'ai trois chattes carnassières qui déposent au petit matin leurs offrandes ( un oiseau mort , une souris , un mulot) sur le bord de la fenêtre . Je me demande si leurs très longs rêves ne sont pas peuplés tout simplement de leurs tableaux de chasse nocturnes !
    Est-ce que rêver est encore "ne rien faire" ? Allez savoir !

  • mmmmmm, j'adore ce titre "l'art difficile de ne presque rien faire"

    et mes 2 fripouilles de chats me manquent terriblement

  • @ Aifelle : Le farniente, quel joli mot ! Bon week-end, Aifelle.

    @ Dominique : Je n'ai lu de Leys que des textes épars, tu vois qu'il me reste des champs littéraires à découvrir à perte de vue. (Malheureusement, son nom n'est cité ces derniers temps dans la presse belge que pour les déboires de ses fils qu'une bourde administrative monumentale prive tout à coup de leur nationalité belge, un feuilleton surréaliste qui n'a pas encore trouvé son épilogue.)

    @ JEA : Dur, dur d'être né cobaye.

    @ MH : A découvrir le bestiaire d'une artiste peintre, je me garderai de traiter les animaux comme une réserve d'expressions toutes faites.

    @ Colo : Merci de me rappeler cette phrase qui m'a longtemps servi d'antidote. Bon redémarrage à ta machine et bon amusement ce week-end à la tête de ta flottille.

    @ Gérard : Bien sûr, le rêve fait partie de cet art-là ! Votre autoportrait en homme d'action n'est certes pas incompatible avec la contemplation, vous nous en avez déjà donné bien des preuves, Gérard. Après avoir déposé leurs offrandes à celui qui leur veut du bien, où les trois chattes vont-elles dormir en attendant la nuit suivante ?

    @ Niki : Rendez-vous lundi avec Grozdanovitch - pour ce qui est de tes fripouilles, je te dédie amicalement ma photo de Nina la chatte.

  • Grozdanovitch, mais c'est un de mes auteurs favoris! Je n'ai pas lu celui-ci ni le dernier paru, la secrète mélancolie des marionnettes. j'attends votre prochain billet avec gourmandise.

  • J'ai appris que les lapins étaient névrosés et que les chats s'apparentaient aux champions de tennis. Savoureux. Je sais aussi que les lapins sont portés sur la bagatelle, l'un expliquant peut-être l'autre.

  • @ Zoë Lucider : En attendant de lire son premier roman, voici ce matin une mise en bouche.

    @ Damien : Merci pour ce premier sourire du jour, Damien.

Écrire un commentaire

Optionnel