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poètes

  • Poètes

    En tous sens et à tout vent* / 3       

    poètes  

    prenez soin de vos ongles 

    faites-en des couteaux pointus

     

    des fourches des herses

     

    afin de pouvoir dire non

     

    à beaucoup de choses

     

    décourager l’envahisseur 

     

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    pour protéger votre sommeil de chat 

     

    prenez garde à vos dents

     

    ôtez cette jolie façade de carton peint

     

    et mettez à la place

     

    des dents de fer

     

    afin de mordre dans la vie

     

    afin de mordre dans la lettre

     

    dans le plus profond de la lettre

     

    votre morsure est votre entrée

     

    dans l’ordre de la création

     

    la faim

      

    Michel Seuphor, Gosp et cosnops

     

    *Colette Nys-Mazure, Christian Libens, Piqués des vers !
    300 coups de cœur poétiques
    , Espace Nord, 2014.

     

  • Préface

    Parfois, pour entrer en lecture, il suffit d’une préface pour vous mettre l’eau à la bouche. 

     

    Nina la chatte.jpg

     

    « J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus pour travailler. » Pierre Reverdy

     

    « Quand Saint-Pol-Roux se retirait pour dormir, il accrochait à la porte de sa chambre à coucher un écriteau portant l’avertissement Poète au travail. Denis Grozdanovitch serait en droit de suspendre une inscription semblable au hamac dans lequel il fait ses fécondes siestes.

     

    A ce propos, songez-un peu : pourquoi les poètes aiment-ils tous les chats ?

     

    Les chats passent le plus clair de leur temps à dormir, et leur sommeil est principalement employé à rêver (la chose a été très scientifiquement mesurée en laboratoire, avec des électrodes). Ceci explique pourquoi – à la différence (par exemple) des lapins ou des cochons d’Inde, lesquels, ne pouvant jamais fermer l’œil plus de trois minutes d’affilée, sont de lamentables névrosés en proie à une tremblote chronique – les chats jouissent d’un formidable équilibre : ils retombent toujours sur leur pattes ; gracieux au repos, foudroyants à la chasse, leurs réflexes sont d’une rapidité et d’une précision infaillibles. D’une certaine manière, ce double talent qu’ils ont et pour la contemplation et pour l’action les rapproche non seulement des poètes mais aussi des champions de tennis. (…) »

     

    Simon Leys, Préface à L’art difficile de ne presque rien faire de Denis Grozdanovitch