Allongé près de la fenêtre
Par où l’air du printemps pénètre,
Le chat, de soleil imprégné,
Ferme à demi ses yeux striés.
Un merle tout reluisant lisse
Du bec la lumière que glisse
A ses plumes, dans l’air tiédi,
L’or tout jeune de ce midi.
Tu t’en vas, enfant, boucles libres,
Par les prés où la brise vibre,
Des rayons se posent, heureux,
Aux détours blonds de tes cheveux.
Et moi, je recueille en mon âme
L’azur, les longs nuages pâles,
Et ce doux soleil enfantin
Marchant dans l’herbe de satin.
Marie Gevers, « Brabançonnes » à travers les arbres
Pierre Bonnard, Etude pour "Le Printemps", 1912, Huile sur toile, 70,3 x 64,6 cm
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Sylvie Chan-Liat