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poème - Page 4

  • Ne pas dire

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    Ne pas dire plus qu’on ne voit

    plus qu’on ne sait plus qu’on ne sent

    c’est un métier très difficile

    car la fable est au bout du compte

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    Deux hommes face à même chose

    la décrivent tout autrement

    et combien d’hommes dans un homme ?

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    Georges Perros, Une vie ordinaire

  • Notre-Dame

    Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.

    Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.

                                           

    Je n’ai rien à offrir et rien à demander.

    Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

    ALBERT LEBOURG 1849 - 1928 ND et le quai de la Tournelle.jpg
    Albert Lebourg 1849-1928 

    Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela

    Que je suis votre fils et que vous êtes là.

     

    Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.

    Midi !

    Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

    Eugène Galien-Laloue (1854-1941) Vue de Notre-Dame, quai de Montebello.jpg
    Galien-Laloue 1854-1941

    Ne rien dire, regarder votre visage,

    Laisser le cœur chanter dans son propre langage,

     

    Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le cœur trop plein,

    Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.

    Madelain 1867-1944 Notre-Dame.jpg
    Gustave Madelain 1867-1944

    Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,

    La femme dans la Grâce enfin restituée,

     

    La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,

    Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.

    Sophus Levinsen (1869-1943) Quai de Paris.jpg
    Sophus Levinsen 1869-1943

    Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,

    Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.

     

    Parce que vous êtes la femme, l’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,

    Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées,

    Marcel Jefferys (1872-1924) Vue de Notre-Dame de Paris.jpg
    Marcel Jefferys 1872-1924

    Parce que vous m’avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,

    Parce qu’elle aussi, comme moi, pour vous fut cette chose à laquelle on pense,

     

    Parce qu’à l’heure où tout craquait, c’est alors que vous êtes intervenue,

    Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus, 

    MAURICE SIJS 1880 - 1972 ND de Paris.jpg
    Maurice Sijs 1880-1972

    Parce qu’il est midi, parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,

    Parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,

    Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

      

    Paul Claudel, La Vierge à Midi (Poèmes de guerre, 1957) 

    André MALTERRE 1889 Les berges et NDame.jpg
    André Malterre 1889 - ? 

    En hommage à la cathédrale Notre-Dame de Paris,
    tant de fois visitée, admirée, évoquée,
    en pensée avec ceux qui l'aiment et pleurent sa splendeur
    perdue dans ce terrible incendie du 15 avril 2019
    et qui espèrent la retrouver un jour.

    Tania

     

     

     

  • Houle

    Livre pauvre (66).JPGLivre pauvre (67).JPGGouffres ténèbres

    volcans falaises

    lacs archipels

    deltas méandres

     

     

    Michel Butor, Alain Suby,
    Houle d’un atlas

     

    Les très riches heures du livre pauvre, Bibliotheca Wittockiana
    > 10.09.2017

    (mise à jour 4/9/2017)

  • Au jardin d'amour

    La belle est au jardin d'amour,

    Voilà un mois ou six semaines,

    Son père la cherche partout

    Et son amant est bien en peine.

     

    Faut demander à ce berger

    S'il l'a vue dans la plaine.

    — Berger, berger, n'as-tu point vu

    Passer ici la beauté même ?

     

    Comment est-elle donc vêtue ?

    Est-ce de soie ou bien de laine ?

    — Elle est vêtue de satin blanc

    Dont la doublure est de futaine. 

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     — Elle est là-bas dans ce vallon,

    Assise au bord d'une fontaine ;

    Entre ses mains tient un oiseau,

    La belle lui conte ses peines.

     

    — Petit oiseau, tu es heureux

    D'être entre les mains de ma belle !

    Et moi qui suis son amoureux,

    Je ne puis m'approcher d'elle.

     

    Faut-il être auprès du ruisseau,

    Sans pouvoir boire à la fontaine ?

    — Buvez, mon cher amant, buvez,

    Car cette eau-là est souveraine.

     

    — Faut-il être auprès du rosier,

    Sans en cueillir la rose ?

    — Cueillez, mon cher amant, cueillez,

    Car c'est pour vous qu'elle est éclose.

     

    Pierre Dupont (1821-1870)

  • Le matin s'allonge

    En tous sens et à tout vent* / 8       

     

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    Le matin s’allonge très loin

    Ce matin

    Comment lui donner l’allure

    D’une journée

    Je souffle un petit paysage

    Au milieu de mon verre

    Je me regarde de travers

    Une main végétale

    Me tire vers l’arrière

    Où dormir être deux

    Je vais aller chercher

    Suspendue plus au sud

    La belle âme d’hier

    Ce matin l’eau est une toile grise

    Sur le mensonge des passants

    Mais je passe aussi et je mens

     

    Véronique Wautier, Douce la densité du bleu

     

     

    *Colette Nys-Mazure, Christian Libens, Piqués des vers ! 300 coups de cœur poétiques, Espace Nord, 2014.

     

    Pierre Abattucci, Bords de rivière