La belle est au jardin d'amour,
Voilà un mois ou six semaines,
Son père la cherche partout
Et son amant est bien en peine.
Faut demander à ce berger
S'il l'a vue dans la plaine.
— Berger, berger, n'as-tu point vu
Passer ici la beauté même ?
Comment est-elle donc vêtue ?
Est-ce de soie ou bien de laine ?
— Elle est vêtue de satin blanc
Dont la doublure est de futaine.
— Elle est là-bas dans ce vallon,
Assise au bord d'une fontaine ;
Entre ses mains tient un oiseau,
La belle lui conte ses peines.
— Petit oiseau, tu es heureux
D'être entre les mains de ma belle !
Et moi qui suis son amoureux,
Je ne puis m'approcher d'elle.
Faut-il être auprès du ruisseau,
Sans pouvoir boire à la fontaine ?
— Buvez, mon cher amant, buvez,
Car cette eau-là est souveraine.
— Faut-il être auprès du rosier,
Sans en cueillir la rose ?
— Cueillez, mon cher amant, cueillez,
Car c'est pour vous qu'elle est éclose.
Pierre Dupont (1821-1870)
Commentaires
que voilà de jolis mots :)
Et tout à fait dans le ton de ma visite à La Valette !
Beau poème effectivement. Bon week-end Tania.
Bon week-end, merci.
Joli poème. Simple et plein d'effluves délicates dans l'harmonie musicale des mots.
Merci, Armelle, contente que vous l'aimiez aussi.
C'est un bien joli poème. merci Tania pour la découverte. Bonne soirée
Un poème d'antan, tout en délicatesse.