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histoire - Page 14

  • Intensité

    Bona poche.jpg« L’arrivée d’André V. la ramena à un sentiment bien différent et au moment qu’elle avait à vivre. Intensité de cette présence. Intérêt immédiat de Sarah. Mais autre chose aussi : une gêne, aussitôt perceptible parmi les amis d’Astrid.

    Il s’assit en face de Sarah. Son regard, son attitude, plus encore que son accent natal, soulignait qu’il n’appartenait pas au clan. N’y appartiendrait jamais. Il s’immisça pourtant dans la conversation, sans paraître décalé ni ignorant, comme c’était son cas. Ce Russe connaissait les us et coutumes de l’Aquitaine et les familles de l’establishment provincial comme un pur autochtone.

    – Je suis amoureux de cette ville, dit-il à Sarah. Même en Russie, je vis en symbiose avec elle.

    Symbiose… Il aimait les mots précis, savants, et parlait un français impeccable. Seul son accent russe, accent mélodieux et caressant, rappelait ses origines.

    Sarah se taisait pour mieux l’entendre et mieux le regarder. Elle n’aurait su dire pourquoi cet homme l’émouvait autant. Mais le fait était là : elle en était absorbée. »

    Dominique Bona, La Ville d’hiver

  • Arcachon, Villa Teresa

    Le début de La Ville d’hiver vous a plu ? Ce roman de Dominique Bona date de 2005 (le dernier paru). On la connaît souvent davantage par ses biographies (Camille et Paul Claudel, Colette, entre autres) et ses essais sur l’art, mais elle est aussi une romancière, membre de l’Académie française depuis 2013.

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    Dans la Ville d'hiver (photo ELLE)

    La Ville d’hiver, c’est un quartier d’Arcachon où Sarah séjourne en février dans une villa prêtée par une amie, « une folie de la Belle Epoque » qu’elle aurait pu trouver kitsch et prétentieuse, qui la séduit pourtant : « Sarah la découvrit d’abord avec curiosité, à la manière dont un touriste visite un site du temps passé. Mais, très vite, le sentiment d’une intimité croissante s’était imposé, lui donnant l’illusion d’y avoir déjà habité. »

    La villa Teresa est louée tout l’été, d’habitude on ne la chauffe pas en hiver. L’amie n’y vient plus depuis la mort de sa fille à Arcachon. Elle a veillé à ce qu’il y règne une température confortable. « La température extérieure n’en paraissait que plus clémente. Une douceur délicieuse empêchait de croire à l’hiver. » La Ville d’hiver, sur les hauteurs, au milieu des pins, avait été construite pour les tuberculeux qui venaient y chercher « le miracle de l’air de l’océan ».

    Très vite, la résidente s’interroge sur la maison, sur cette Teresa, la première à en avoir pris possession. Sarah « s’était fait une vie sans attaches » : ni enfant ni compagnon (depuis peu). Vincent, photographe, plus jeune qu’elle, « était retourné aux corps des jeunes filles qu’il traquait sans trêve ». Elle aimait leurs étreintes, ne l’avait pas retenu. La revue d’art pour laquelle elle travaillait depuis quinze ans venait d’être rachetée, d’où ces vacances « impromptues ».

    L’après-midi, elle se promène, lit les noms des rues qui serpentent entre des parcs, ceux des villas, d’anciens prénoms de femmes pour la plupart, puis descend vers la ville basse, le bord de mer. Une nuit, elle entend chanter un air d’Aïda sans comprendre comment la voix de Maria Callas parvient jusqu’à elle.

    La vaste bibliothèque de la villa Teresa n’est pas classée, la plupart des ouvrages sont en anglais. Elle y cherche des livres sur Arcachon, déniche quelques guides récents. Sarah aime « les vieux livres, les vieux rideaux, les tentures – tout ce qui évoquait une vie d’autrefois. » L’Histoire la passionne, elle est diplômée de l’Ecole du Louvre, s’intéresse à tous les arts. Dans cette ville « fleuron architectural » du XIXe siècle, où elle pensait trouver un abri, la voilà à nouveau reliée « à un monde ancien » et aux « ombres » du passé.

    Quand elle s’enquiert dans une librairie d’autres ouvrages qui la renseigneraient davantage sur la Ville d’hiver, on lui propose une biographie de D’Annunzio qui a vécu longtemps à Arcachon. Comme elle dit se méfier du poète « ultradécadent » et fasciste, le libraire lui recommande l’ancien maire et pharmacien, un ami bibliophile, Bernard Maréchal, chez qui des chercheurs vont regulièrement consulter sa collection d’archives en tous genres.

    Sarah ne sait pas encore que la jeune fille au profil de statue qu’elle a remarquée dans la librairie puis au cinéma est la fille du sexagénaire, « parfait gentleman à l’anglaise », chez qui elle va se rendre pour voir s’il possède quelque document sur la villa Teresa. Sa visite chez le collectionneur valait la peine : l’homme est intéressant et lui met entre les mains une fiche reprenant l’historique de la maison construite en 1885 pour le baron Iffla Horus – mais rien sur Teresa.

    La Ville d’hiver distille une atmosphère mystérieuse et mélancolique. Les recherches de Sarah l’amènent tout de même au fameux D’Annunzio, poète et grand séducteur. Promenades, découverte de la ville, lectures, tout nourrit la curiosité que cette pause solitaire « en Arcachon », comme on disait, permet à Sarah de suivre à son gré. Elle s’intéresse à une Russe qui fut sa maîtresse, la Goloubeff, une femme ardente en qui elle se projette un peu, elle qui a toujours préféré les étreintes sensuelles et passionnées aux relations routinières.

    « Il y a un envoûtement à la lecture des vieux papiers. A condition de pouvoir s’y consacrer, le temps s’arrête, les soucis s’éloignent ; il se crée une mystérieuse intimité avec des personnages qu’on n’a pas connus mais qui finissent par prendre une place plus importante que les vivants. » Tout en flânant dans le présent ou le passé d’Arcachon, Sarah va découvrir aussi la face cachée d’un bibliophile et les liens secrets qui le relient à l’une ou à l’autre de ses amis. La Ville d’hiver a abrité bien d’autres amours que celles du poète et aussi des drames.

  • Tziganes

    « L’occupation nazie a des conséquences catastrophiques pour les Tziganes d’Europe. Persuadés d’appartenir à une race supérieure, les nazis veulent se débarrasser des « asociaux » et des individus « inutiles à la société ». Dans cette perspective, les Tziganes sont condamnés d’avance. Ils seront finalement exterminés en masse. (…)

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    Mais qui est Tzigane ? Ce n’est pas l’occupant allemand, mais l’administration belge qui, fin 1941, prend l’initiative d’enregistrer sous la contrainte les Tziganes en tant que « race ». Des problèmes dans la distribution des timbres de ravitaillement servent de prétexte à cette décision. L’enregistrement est effectué par la gendarmerie, qui arrête temporairement les intéressés et leur procure une « carte de Tzigane ». Après les Juifs, les Tziganes deviennent ainsi la deuxième catégorie ethnique officielle en Belgique occupée. »

    Kazerne Dossin, Holocauste et Droits de l’homme, Communauté flamande, 2012.

  • Kazerne Dossin

    Depuis son inauguration en 2012, je m’étais promis de visiter le Musée et Centre de Documentation sur l’Holocauste et les Droits de l’Homme à Malines, connu sous le nom de Kazerne Dossin. C’est un lieu de mémoire essentiel en Belgique : de la caserne Dossin sont partis, de 1942 à 1944, vingt-huit convois de transport, en tout 25 274 Juifs et 354 Tziganes déportés par les nazis vers les camps de concentration, principalement Auschwitz-Birkenau.

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    Entrée du musée et logo

    Le musée se situe juste en face de la caserne Dossin, « édifiée en 1756 sur ordre de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche comme quartier pour des soldats autrichiens » et qui porte le nom d’un général liégeois « glorifié en Belgique pour sa conduite héroïque lors de la bataille de l’Yser » en 1914. Vous pourrez lire sur le site de Kazerne Dossin l’histoire de ses affectations successives. A mi-chemin entre Bruxelles et Anvers, villes où vivaient la plupart des Juifs, ce fut le camp de rassemblement des Juifs et des Roms de juillet 1942 à septembre 1944, avant leur déportation. Deux tiers des déportés ont été gazés dès leur arrivée. Au moment de la libération des camps, seuls 1395 d’entre eux étaient encore en vie.

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    Rassemblement dans la cour intérieure de la caserne Dossin en 1942
    Plaque commémorative apposée en 1948

    Une plaque commémorative, apposée au mur de la caserne en 1948, attire l’attention vers ce bâtiment blanc : j’ai pensé à JEA (Jean-Emile Andreux) qui m’avait parlé du combat mené pour éviter à ce lieu d’être rasé et s’indignait de sa transformation en appartements. Une partie a été finalement dédiée au Musée juif de la Déportation et de la Résistance ouvert en 1995, sous la présidence de Natan Ramet, rescapé des camps. Vu l’afflux de visiteurs, il a été décidé de construire un nouveau musée juste en face, celui que j’ai visité.

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    Mur de portraits (vue partielle) / Panneau explicatif

    A chaque étage, un mur couvert de visages – hommes, femmes, enfants – affiche d’emblée une intention : rendre hommage à tous ceux dont la vie a basculé en passant par ici et s’interroger : pourquoi ? comment ? On rappelle d’abord comment vivaient alors les Juifs en Belgique, la plupart « installés depuis plusieurs générations et parfaitement intégrés » et l’afflux, dans les années trente, de Juifs d’Europe centrale et orientale fuyant la pauvreté, puis la discrimination et les pogroms. A divers endroits du musée, on peut voir et écouter sur écran cinq témoins, survivants de la Shoah, qui racontent leur vie et les événements qui l’ont bouleversée tragiquement. (Tout est proposé en trois langues : néerlandais, français, anglais.)

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    Des survivants de la Shoah : Fortunée Ariel (1926-2008) / Cinq témoins

    En novembre 1941, l’occupation allemande oblige les Juifs à constituer un conseil, l’Association des Juifs en Belgique. C’est le début d’une série de mesures discriminantes qui vont les empêcher de vivre normalement et déboucher sur les arrestations et la déportation. Puis on s’en prend aux Tziganes, rejetés par une partie de la population et eux aussi « fichés » sur des listes. Toutes sortes de documents en témoignent, sur cinq étages : courrier administratif, affiches, papiers d’identité, photographies, cartes, listes… Quelques objets, comme le carnet de poésie d’Anna Rubinzstajn, enfant cachée qui a survécu, ou celui de Karola Jalowiec, confié à un ami non juif juste avant d’entrer à la caserne Dossin.

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    Calendrier des mesures discriminatoires / pages du carnet d'Anna R. et de l'album de Karola J.

    Ces années noires sont racontées non pas à la manière d’un livre d’histoire, même si les faits sont chaque fois bien décrits et commentés en légende, mais en mettant à l’avant-plan des êtres humains : victimes, résistants, témoins et aussi collaborateurs, bourreaux. Kazerne Dossin aborde la Shoah dans une perspective belge, rappelle l’histoire de la guerre en Belgique et l’attitude des autorités belges – « un manque de courage et un refus systématique de prendre ses responsabilités » par rapport à la persécution des Juifs, excepté quelques fonctionnaires « courageux » comme le bourgmestre de Bruxelles, Joseph Van de Meulebroeck. Les différences entre les régions apparaissent clairement : « Bruxelles s’est conduite avec davantage de générosité qu’Anvers à l’égard de ses citoyens juifs. » (Kazerne Dossin, Holocauste et Droits de l’homme, Communauté flamande)

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    Proclamation du bourgmestre Van de Meulebroeck / Carte allemande des sabotages de début décembre 1943

    Tant de portraits accrochent le regard. J’ai été particulièrement touchée par la présentation des victimes des 28 convois partis de Malines : en dessous de chiffres éloquents, convoi par convoi, des photos de personnes déportées dans leurs activités d’avant-guerre, de moments heureux, présentées dans des cadres dorés. En s’approchant, on distingue une mention très discrète sous chacune d’elles : numéro du convoi, numéro d’inscription (donné à la caserne Dossin). Des personnes rendues à leur dignité, à leur vie perdue.

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    Quelques portraits parmi les déportés des premiers convois (leurs noms figuraient plus bas) 
    Infographie : Bilan du génocide des Juifs durant la seconde guerre mondiale

    A l’étage de « La mort », des camps, les photos sont glaçantes. L’horreur des exterminations de masse au bord de fosses communes, femmes nues serrant leur enfant dans les bras, pressées les unes contre les autres, avant et après. Personnel des camps qui s’amuse, prisonniers qui souffrent. Certains artistes ont dessiné ou peint ce qu’ils voyaient, des témoignages de terreur sur les fours crématoires, .

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    kazerne dossin,musée,holocauste,droits de l'homme,malines,belgique,occupation,shoah,collaboration,résistance,allemagne,déportation,juifs,tziganes,roms,témoignages,histoire,cultureDeux ceintures brodées par Rosa Mandel brodant des scènes de la vie à la caserne Dossin où elle a été détenue pendant près de deux ans
    Projet Charlotte – Esra (Charlotte Klipstein, 93 ans – Esra, 12 ans, réfugiée dans un centre d’accueil de la Croix-Rouge) : Es-tu heureux ? Qu’est-ce que le bonheur signifie pour toi ?

    La question des Droits de l’homme est abordée ici et là dans le musée, en rappelant d’autres génocides, en interpellant sur la situation actuelle des migrants. Cela m’a paru à la fois un peu plaqué sur les réalités historiques dont Kazerne Dossin porte témoignage et trop brièvement évoqué. Des groupes de jeunes visitaient le musée, certains avec des guides, d’autres par petits groupes aux réactions parfois immatures (défense contre l’émotion ?) Kazerne Dossin est un excellent instrument de réflexion sur l’histoire qui nous met en face de questions auxquelles personne ne peut se dérober.

  • "Teddy" Blenkinsop

    Il y a dix ans, j’ai raconté ici la fin tragique d’Hilaire Gemoets, résistant belge, le 3 septembre 1944. Dans la région de Diest, à Assent et Webbekom, deux villages voisins, une cérémonie a lieu chaque année au cimetière et au monument près du champ où il a été fusillé à vingt ans. Ma cousine Linda a écrit et lu cette année une belle lettre à cet oncle que nous n’avons pas connu mais si présent dans notre histoire familiale – vous pouvez la lire sur son site (en néerlandais).

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    De gauche à droite : les tombes de Webbekom, le Lancaster, Edward Blenkinsop, Hilaire et "Teddy" (Museum44)

    Elle y explique aussi son « lien » (celui des Gemoets d’Assent et de leurs descendants) avec le Museum44. Lors de la seconde razzia à Meensel-Kiezegem le 11 août 1944, Edward Blenkinsop, « Teddy » pour ses amis, un pilote canadien qui s’y cachait avec laide des résistants, a été arrêté avec les villageois et déporté. Il est mort au camp de concentration de Bergen-Belsen en janvier 1945. Peter Celis, ancien pilote de chasse, a raconté l’histoire de ce pilote héroïque dans un livre paru en 2011.

    En avril 44, Blenkinsop fut le seul survivant de l’équipage du Lancaster III JA976 abattu par les Allemands au-dessus du village de Webbekom ; ses sept équipiers y ont leur tombe au cimetière. Depuis quelques années, ceux-ci sont associés aux commémorations de septembre à Assent et Webbekom. Retrouvé blessé, Blenkinsop avait été emmené par Hilaire chez mes grands-parents, qui l’ont soigné et caché au grenier pendant quelques semaines. Quand il était suffisamment rétabli, la Résistance lui a trouvé un endroit plus sûr (Hilaire, chef de groupe, était recherché, la maison surveillée) : à Meensel-Kiezegem. En souvenir de leur brève amitié, une photo de Blenkinsop et d’Hilaire Gemoets a été déposée au Museum 44.