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Culture - Page 434

  • Air terre mer

    Vu la semaine dernière dans le Var. 

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    Le nouveau bassin du parc Braudel, un réaménagement longuement attendu à La Seyne sur Mer et très réussi. Une des allées du parc porte à présent le nom de Danielle Mitterand.

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    A Sanary, un rassemblement de pigeons dans le port – jaloux des pointus qui attirent irrésistiblement les photographes ?

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    Les anciennes embarcations qui contribuent à la beauté du lieu arboraient fièrement le drapeau de leur centenaire. Leurs jolis noms et leurs photos sur le site des Pointus de Sanary.

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    Partout sur la Côte varoise, des palmiers atteints par des papillons ravageurs et le charançon rouge. Sur certains, des dispositifs destinés à les sauver de la destruction.

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    Les arbres avaient ce jour-là fort à faire avec le mistral.

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    Pour le plaisir des yeux enfin, ces superbes acanthes – « Dans le langage des fleurs, acanthe signifie « Amour de l'art. Rien ne pourra nous séparer. » (Wikipedia) » – et un oiseau de paradis. 

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  • Lumineuse et sombre

    La Drôme provençale en mai ? D’abord le plaisir de retrouver une petite maison de charme que des mains amies embellissent d’année en année. Le temps un peu frais pour la saison mais propice aux balades – sans pluie. 

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    Rendez-vous lumineux : le jaune des genêts et des cytises, l’écume rougeoyante des jeunes feuilles sur les abricotiers, et partout des valérianes en fleurs, des iris, des roses. Inattendus, de fascinants orchis pourpres au détour des chemins.

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    Villages perchés, vieilles ruelles, plantes en pots. Apéros en terrasse, restos,  thés, glaces. Brocante, ateliers d’artisans, grand marché hebdomadaire.

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    Et surtout le bonheur de marcher ensemble : s’imprégner du paysage, s’arrêter pour prendre une photo, boire un peu d’eau, identifier une plante, un arbre, s’éloigner, s’attendre, raconter, pique-niquer sur une crête à l’abri du vent.

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    Au village, rassurer de la voix des chats craintifs, flatter de la main les familiers qui ont l’air de n’attendre que vous – une boule de chaton roux ne se laissera pourtant pas approcher. Couper le vieux pain et les croûtes de fromage pour les oiseaux. Porter des feuilles de salade aux poules. Retrouver ses vingt ans dans un fou-rire inextinguible au hasard d’une question de Trivial Pursuit. Faire la vaisselle. Faire la sieste.

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    Puis le voile noir de l’angoisse : l’un d’entre nous fait une très mauvaise chute. Tout change avec une brutalité sans nom. La vie est soudain si fragile, le jour si sombre.

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    Maintenant que le corps et l’esprit, doucement, se réparent, cette semaine en Drôme retrouve peu à peu ses couleurs et sa saveur : le goût de l’amitié.

  • Déjeuner de soleil

    Lire avec Marthe Robert / 8          

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    « Déjeuner de soleil » par exemple ne laissait pas de m’intriguer, parce que ma mère en parlait avec prédilection, à propos d’objets et de situations dont le lien n’était pas toujours apparent. Comme elle avait un parler bien à elle dont j’ignorais le plus souvent l’origine, je rangeai d’abord « déjeuner de soleil » parmi ses créations personnelles ; et naturellement j’en comprenais la signification, mais l’expression ne me paraissait pas très bien venue, je trouvais le « de » incorrect, car qui aurait pu se nourrir de soleil, ou si l’on prenait la chose à l’envers, de quoi le soleil aurait-il pu se sustenter ? Je me trompais sur tous les points, « déjeuner de soleil » existe bel et bien et le génitif y est parfaitement justifié, seulement on ne l’utilisait pas en toutes les occasions que ma mère jugeait appropriées, il ne s’appliquait qu’aux tissus de mauvais teint dont la couleur passait à la lumière et dont le soleil ne faisait effectivement qu’une bouchée.

    Marthe Robert, Le Puits de Babel, Grasset & Fasquelle, 1987 / Biblio essais, 1988.

  • Mots perdus

    Lire avec Marthe Robert  / 7     

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    Deuil et mélancolie des mots perdus. – Qu’est-ce qui les a chassés du discours quotidien, où ils marquaient pourtant le besoin de la nuance, de la différence, et, au physique comme au moral, l’inépuisable variété des phénomènes humains ? Où sont partis le débonnaire, l’affable, le bonhomme ou le bonasse, l’atrabilaire ou le chafouin ? Où, le chenapan, le papelard, le doucereux ? Le salace, le graveleux, le salé ont complètement succombé au porno ; l’acrimonieux et le sarcastique s’abolissent dans l’agressif ; le piquant cède la place à l’intéressant, tandis que la charmeuse ou la sorcière, la sainte-nitouche ou la virago, et combien d’autres mots si propres à diversifier choses et gens, tombent dans le néant créé en hâte par notre rage de nivellement (comme si de tout fourrer dans la grisaille de l’uniforme avançait le règne de l’égalité). (…)

    Marthe Robert, La vérité littéraire, Grasset & Fasquelle, 1981 / Biblio essais, 1983.

  • Pas d'emploi

    Lire avec Marthe Robert / 6      

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    « Un homme qui ne trouve pas d’emploi est une figure infiniment plus tragique que n’importe quel Hamlet ou Œdipe. » On chercherait en vain cette phrase dans le discours politique d’un contemporain, lequel, d’où qu’il vienne, est tellement figé par les stéréotypes qu’il ne laisse plus rien passer de vrai. D’après Alice James, la sœur de William et d’Henry, qui la cite dans son Journal, la phrase a été prononcée par un certain John Morley qui, en 1866, avait été premier secrétaire pour l’Irlande au gouvernement britannique. Je ne sais si ce Morley a accompli d’autre part une œuvre mémorable, mais il a bien mérité de passer à la postérité, ne serait-ce que pour sa compréhension profonde du seul drame humain qui, quoique aussi vieux que la civilisation, n’a jamais eu accès aux hauteurs de la tragédie. 

    Marthe Robert, Le Puits de Babel, Grasset & Fasquelle, 1987 / Biblio essais, 1988.