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Culture - Page 331

  • Folies

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    « Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d’entretenir en nous quelques petites folies. »

    Marcel Proust, Autour de Mme Swann,

    A l’ombre des jeunes filles en fleurs,

    A la recherche du temps perdu

     

  • Autour de Mme Swann

    A l’ombre des jeunes filles en fleurs : le titre évoque d’abord Gilberte, mais celle-ci est indissociable de sa mère ; la première partie s’intitule « Autour de Mme Swann ». Proust y indique pour la première fois en sous-titres ses thèmes et personnages principaux. « A l’ombre de... », « A la recherche de... » – ce beau titre en variation trompe un peu, les jeunes filles n’y ont pas forcément le premier rôle. Si vous avez cru que la fin d’Un amour de Swann était un adieu à Odette de Crécy, voyez plutôt. 

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    Le récit commence par l’invitation à dîner de M. de Norpois chez les parents du narrateur, l’occasion de faire le point sur leurs relations sociales : sa mère regrette que le professeur Cottard soit en voyage et que Swann se comporte en « vulgaire esbroufeur » depuis qu’il est « le mari d’Odette ». Le Dr Cottard dont nous avons découvert les calembours stupides chez Mme Verdurin est devenu depuis une « notoriété européenne » ; sur les conseils d’un ami, il a adopté « l’air glacial » et cultive l’impassibilité avec succès.

     

    Le marquis de Norpois, qui a été ministre, ambassadeur, dont on apprécie l’« esprit de gouvernement », passe aussi pour très froid à la Commission où il siège à côté du père du narrateur, tout étonné de son amitié pour lui. Sa mère l’admire, même si sa conversation est un répertoire « des formules surannées du langage particulières à une carrière, à une classe et à un temps ».

     

    Le souvenir de ce premier dîner du marquis chez eux est lié à des changements importants pour leur fils : grâce à son avis favorable, il peut enfin aller entendre la Berma, une première « matinée théâtrale » qui le déçoit, il tentera de comprendre pourquoi. De plus, M. de Norpois persuade son père d’un avenir possible dans la littérature, alors que celui-ci n’envisageait pour lui qu’une carrière diplomatique. 

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    Première édition nrf (Du côté de chez Swann publié chez Grasset)

    Si son attention honore le narrateur, le marquis le surprend aussi : son éloge de la Berma réveille son intérêt pour la grande actrice, mais il est dérouté par ses mots sur Balbec, sur Swann et sa femme « tout à fait charmante », et « atterré » par ses propos sur Bergotte jugé « bien mièvre, bien mince et bien peu viril ». Du coup, il s’interroge : son désir d’écrire est-il assez fort ?

     

    Au jardin des Champs-Elysées, le retour de Gilberte le met à l’épreuve. Elle lâche que ses parents ne le « gobent pas » mais aussi, un jour qu’il l’a attrapée : « si vous voulez, nous pouvons lutter encore un peu ». Puis il tombe malade, on appelle Cottard, plus question de sortir. Une lettre inespérée arrive alors, de Gilberte qui l’invite pour la première fois chez elle – « La vie est semée de ces miracles que peuvent toujours espérer ceux qui aiment. »

     

    L’appartement des Swann s’ouvre à lui, où le parfum de Mme Swann se devine jusque dans l’escalier, embaumé surtout du « charme particulier et douloureux qui émanait de la vie de Gilberte ». Ses nattes contre sa joue, ses papiers à lettres variés à chaque nouvelle invitation, les gâteaux, le thé de Mme Swann qui maintenant a son jour, son salon, et un peu du « despotisme minaudier » de Mme Verdurin, tout l’enchante, le trouble, le séduit.  

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    Laure Hayman en 1879, photographiée par Nadar / Mme Swann ?

    Les Swann l’accueillent désormais comme un grand ami de Gilberte, ses parents à lui sont peu enthousiastes, critiques envers Swann et sarcastiques par rapport à Odette – « Les femmes élégantes n’allaient pas chez elle. » Bientôt il les accompagne dans leurs sorties, est convié à déjeuner – chez Mme Swann, on dit le « lunch ». Il la trouve souvent en robe de chambre dont il admire « le crêpe de Chine », les manches roses ou blanches ou « de couleurs très vives » quand elle se met au piano pour jouer la sonate de Vinteuil – longue réflexion sur la « première fois » qu’on entend un chef-d’œuvre.

     

    Son rêve de rapprochement avec les Swann devenu réalité, il est ravi. Les merveilleuses robes de chambre – Odette « s’excusait de posséder tant de peignoirs parce qu’elle prétendait qu’il n’y avait que là-dedans qu’elle se sentait bien » – font place à des « toilettes souveraines » quand ils sortent. Quelle fierté de les accompagner au Bois, d’attirer les regards, d’être présenté à la princesse Mathilde !

     

    Autre miracle surprenant : la rencontre chez les Swann de l’écrivain Bergotte, un « homme jeune, rude, petit… », à la place du Bergotte « lentement et délicatement élaboré » en lui-même, « goutte à goutte, comme une stalactite ». « Les noms sont des dessinateurs fantaisistes », la réalité parfois si loin de ce qu’on a imaginé, et l’homme « à barbiche » si loin de son œuvre, et même sa voix, sa conversation !  En y réfléchissant, le narrateur conclut par une phrase que je serais tentée d’appliquer à l’auteur : « C’était surtout un homme qui au fond n’aimait vraiment que certaines images et (comme une miniature au fond d’un coffret) que les composer et les peindre sous les mots. »

     

    Pour Bergotte, M. de Norpois est « un vieux serin ». Gilberte flatte son ami en lui chuchotant que l’écrivain l’a trouvé « extrêmement intelligent », propos rapporté qui modèrera un peu la sévérité de ses parents à l’égard de ses relations. Héritier de sa tante Léonie, dont son père gère la fortune jusqu’à sa majorité, le jeune homme vend sa belle argenterie (il le regrettera plus tard) pour pouvoir offrir des fleurs à Mme Swann, et donne même un de ses canapés à la maison de passe où il est reconnaissant à son ami Bloch de l’avoir introduit.

     

    Et quand cette nouvelle amitié pour Gilberte semble établie, voilà qu’elle tend à espacer ses visites. A tel point qu’il n’a soudain plus envie de la voir et décide de renoncer « pour toujours » à Gilberte, convaincu qu’elle finira par désirer son retour. L’éclairage revient alors sur Mme Swann chez qui il se rend en l’absence de sa fille, sur son « jardin d’hiver », son salon, en parallèle avec ce qu’il appelle le « long et cruel suicide du moi qui en moi-même aimait Gilberte ».

    Nous entraînant à sa suite dans l’exploration des états amoureux, des passions, dans l’expérience du temps « élastique », Proust nous surprend tantôt avec une expression (« casser les vitres ») tantôt un mot désuet (« saute-en-barque »). Il nous touche avec ses formules si justes : « l’amour a tant d’éloquence, l’indifférence si peu de curiosité. » 

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  • Deux choses

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    Deux choses à ajouter en ce qui concerne l’avenue Demolder.

     

    Elle porte le nom d’un écrivain et avocat belge, Eugène Demolder (1862-1919) qui a épousé la fille du peintre Félicien Rops – vous vous souvenez peut-être du portrait de Claire Demolder par Van Rysselberghe.

     

    L’été, les roses trémières montent à l’assaut des arbres de l’avenue et elles sont particulièrement belles cette année, atteignant même leur feuillage.

  • L'avenue Demolder

    Dimanche 19 juillet, 17 h. Pour découvrir l’avenue Eugène Demolder, rendez-vous était donné à la « Cage aux ours », surnom de la place Verboeckhoven dû à la ressemblance, à sa création, d’une rocaille dans la fosse du chemin de fer qui passe en dessous avec la fosse aux ours de Berne (place aujourd’hui défigurée par une passerelle blanche controversée).  

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    Photo © Sylvie Wilhelm / http://fr.sylvie-wilhelm.com/

    C’est une autre histoire qui nous éloignerait de cette « Estivale » à la découverte de façades admirables dans une avenue prestigieuse, véritable « festival d’ornements » selon la formule d’Anne-Cécile Maréchal, notre guide PatriS. Construite à partir de 1908, cette avenue bourgeoise a été conçue dans le cadre du prolongement de l’axe royal (rue Royale, rue Royale Sainte-Marie, Hôtel communal) vers la gare de Schaerbeek (place princesse Elisabeth).

     

    Parmi les huit artères qui aboutissent à la Cage aux Ours, la plupart portent les traces d’un passé industriel. Celle-ci, beaucoup plus large, dotée de jardinets de rue et de grilles qui concourent à son élégance, a vu beaucoup d’architectes et d’entrepreneurs s’y établir : ils affichaient ainsi leur « carte de visite » et se trouvaient sur place pour diriger les travaux dans le quartier. 

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    Photo © Sylvie Wilhelm

    Le parcours commence devant la « résidence Demolder », un immeuble signé J. Teughels, dont l’entrée donne sur la place. Un de ses occupants nous présente une copie des plans de façade pour M. Colignon, notaire. L’étude et la salle d’attente occupaient le rez-de-chaussée, les clercs travaillaient au-dessus, puis c’était l’appartement personnel du notaire. Les trois étages supérieurs étaient donnés en location, surmontés de chambres de bonne spacieuses. 

     

    Nous apprenons que l’ascenseur est d’époque, en acajou, avec des vitres biseautées. Les appartements – quelque 170 mètres carrés – ont des parquets de chêne garnis de frises (essences tropicales) et des cheminées de différents marbres. La sculpture d’angle est de Pierre de Soete, également médaillier. Enfin, les caves sont étonnantes, prévues pour conserver trois à quatre mille bouteilles ! 

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    Photo © Sylvie Wilhelm

    Les numéros 11 à 17, côté impair, sont du même architecte, G. Leemans, et pourtant les maisons, de plus en plus hautes, sont très différentes. L’éclectisme est à la fête dans cette avenue : art nouveau, art déco, beaux-arts s’y mélangent, entre autres. La signature de l’architecte au bas d’une façade signifie aussi qu’il est fier du résultat.

     

    Au n° 13, un grand sgraffite orné a disparu, comme au n° 11 ou au n° 14 – la guide nous montre le dessin initial des façades, ce qui permet de juger des modifications apportées en un siècle (on peut consulter l’Album de la Maison Moderne à la Maison des Arts de Schaerbeek.) Mais un sgraffite à petites fleurs blanches typiques de Privat-Livemont est encore visible au-dessus et en dessous du bow-window. Graphiste et décorateur, celui-ci enseignait à l’Ecole industrielle de la Ruche, toute proche. Les entrepreneurs avaient ici les « bonnes personnes » sous la main. Un temps oublié, l’art du sgraffite, heureusement, est aujourd’hui retrouvé.  

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    Au 17, la ferronnerie de la porte monumentale est sans doute l’œuvre du fondeur pour lequel la maison a été construite. Le plan intérieur montre la disposition typique de l’époque : loggia vers la rue, puis salon et fumoir ; à l’arrière, salle à manger et véranda. En face, plusieurs maisons de François Hemelsoet : au 24, une ferronnerie art nouveau spectaculaire a été refaite à l’identique, de même que les pilastres du balconnet qui la supporte. Au 26, les portes ont été changées pour aménager un garage, la loggia à vitraux a disparu.

     

    Du côté impair, la guide attire notre attention sur la « maison aux iris », sur d’autres récemment restaurées, sur un joli porche dont les marches dissimulent l’entrée des domestiques. Deux maisons de J. Teughels encore (ci-dessous) datent des années vingt : leurs lignes sont simplifiées, le décor stylisé, tout en gardant beaucoup d’élégance. Les quatre colonnes en granit rouge de la seconde font grand effet en contraste avec la pierre blanche de façade. 

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    Maisons J. Teughels  / Photo © Sylvie Wilhelm

    Henri Jacobs a aussi œuvré ici, notamment pour une demeure construite en deux temps, ce qu’il a subtilement masqué à l’aide d’une frise et d’autres détails qui achèvent d’imbriquer les deux parties successives. Son style s’y révèle : soubassement en pierre bleue, jeu des briques en façade, éléments art nouveau, pierre travaillée et enfin les grilles pour unifier (ci-dessous). Leur motif se prolonge devant la maison voisine, ce qui améliore encore l’impression d’ensemble.

     

    1909 a été une année faste pour Jacobs : il a gagné quatre des prix décernés par la commune de Schaerbeek. Sa maison personnelle est sur l’avenue Foch, mais il a dessiné aussi la « maison Fontaine » au 46, où nous retrouvons les pâquerettes de Privat-Livemont autour d’un visage de femme. En haut de la maison qui lui fait face, de beaux sgraffites restaurés illustrent les quatre saisons – et les quatre âges de la femme, suggère une participante. 

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    La maison construite "en deux temps" de Henri Jacobs

    C’est à Joseph Diongre, connu pour son œuvre art déco (paquebot Flagey, maison communale de Woluwe-St-Lambert) qu’on doit deux maisons pittoresques dans un style plutôt « balnéaire », aux 51 et 53. De fausses jumelles, très bien préservées, l’une plus étroite que l’autre – on peut s’amuser au jeu des différences.

     

    En arrivant au boulevard Lambermont, nous remarquons des châssis en aluminium qui ne seraient plus autorisés aujourd’hui. C’est la commune qui a créé le boulevard, en échange l’Etat a offert les deux ponts monumentaux et leurs escaliers en pierre bleue, chaussée de Haecht et chaussée d’Helmet. L’âne rouge, dans le second tronçon de l’avenue vers le square Riga, attire le regard vers deux jolies maisons aux façades renflées, décorées l’une de pommes, l’autre de raisins. Un peu plus loin, Thomas Owen a vécu au n° 74.  

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    La maison "Chu-Chin-Chow"

    A côté d’un bel immeuble à appartements, une maison néo-Renaissance est ornée de chauves-souris, anges, raisins, tête de bouc en macaron, une ambiance de bacchanale. A nouveau les signatures de Teughels, Lauwers, Diongre au bas de belles façades où règne un éclectisme « de bon goût ». Pour finir, l’étonnante maison « Chu-Chin-Chow » au n° 99 : conçue en hommage à une comédie musicale à succès adaptée au cinéma, elle date de 1934. Rénovée avec respect, elle a gardé le dessin particulier du bois qui garnit ses fenêtres et sa corniche, ainsi que le joint creux en façade. L’entrée est très originale.

     

    Si vous voulez découvrir vous-même l’avenue Eugène Demolder, sachez qu’une autre promenade guidée est prévue le dimanche 30 août, même heure, même endroit (Mise à jour 24/7/2015 : le groupe est complet.)* Un grand merci à Sylvie Wilhelm, photographe, rencontrée lors de ce parcours, pour le partage de ses photos (1 à 5).

     

    ***

     

    * Pour information, il ne reste que trois dates ouvertes pour les Estivales 2015 :

    30/7 12h30 Eglise Saint-Servais

    06/8 12h30 Eglise Saints-Jean-et-Nicolas

    06/9 17h A vélo - Schaerbeek se la joue "cottage".

  • Un baiser

    « Une ancienne tradition du nord de l’Italie veut qu’on offre à sa belle le premier marron tombé d’un marronnier,  je veux dire trouvé au moment où il tombe, pas un marron qui traîne, ni gaulé, ni cueilli, ça ne compte pas. Et là logiquement elle doit vous promettre d’être votre amoureuse jusqu’à l’automne suivant. (…)
    McNeil Folio.jpgPar un jour d’automne, revenant d’une leçon chez madame Boulie, passant par la rue des Poilus, la petite parallèle à l’avenue principale de la vieille ville de Vence, voilà que je tombe, devant le lavoir, sur la cosse éclatée du plus beau des marrons qu’on ait jamais trouvé de Naples à Gibraltar. Comme j’ignore les coutumes calabraises, je le ramasse comme ça, par curiosité, c’est un beau marron, lourd, luisant, presque rond, tout à coup surgit une horde de gamins qui se jette sur moi, hurlant en Dieu sait quoi,  je détale, ils me suivent, (…) j’ai perdu mon marron en traversant la route mais ils ne l’ont pas vu (…).
    Mon père, tranquillement, faisant comme chaque jour sa petite promenade, voit le marron par terre, alors il le ramasse, le frotte sur le revers de sa veste en velours et l’offre à la gamine qui se lève sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur sa joue. Un baiser de Danielle ! Quinze gamins, route de Saint-Jeannet, comprennent en une seconde ce que c’est qu’être un vrai séducteur. »

    David McNeil, Quelques pas dans les pas dun ange