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Littérature - Page 352

  • Histoires vraies

    Curieux destin éditorial que la nouvelle traduction française de Quand les lumières s’éteignent d’Erika Mann, « à partir de la version allemande (de 2005) au miroir des traductions américaine (1940) et espagnole (1942) par Danielle Risterucci-Roudnicky » (note de l’éditeur), le texte original (en allemand) étant perdu et la première version française (Ténèbres sur l’Allemagne) partielle. Dix histoires vraies des années trente dans une petite ville du sud de l’Allemagne, qui s’ouvrent chacune sur une illustration de John O’Hara Cosgrave tirée de l’édition originale. (La collection Biblio du Livre de Poche offre une préface de la traductrice et une postface signée Irmela von der Lühe, intéressantes l’une et l’autre.) 

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    La dernière de sa famille à quitter l’Allemagne en 1933, Erika Mann (fille de Thomas Mann, sœur de Klaus Mann, son « jumeau » bien que son cadet d’un an) décrit « le déclin progressif d’un monde que la raison déserte » (traductrice). Elle avait envisagé pour premier titre « Facts » et « Our Nazitown » : « rien n’y est imaginé, tout s’est réellement produit, et il n’y a pas un seul incident dont l’auteur n’ait eu connaissance, soit par les intéressés eux-mêmes, soit pas des témoins tout à fait dignes de foi. » (Remarque préliminaire d’Erika Mann)

    « La vie dans notre ville suivait son cours. La vieille place du marché aux maisons colorées encerclant la statue équestre n’avait pas changé au cours des siècles. Au visiteur de passage s’offrait un tableau paisible et envoûtant. » Un étranger sous le charme de la vieille ville s’y fait apostropher par deux SA : pourquoi ne répond-il pas au salut hitlérien, pourquoi n’est-il pas chez lui à écouter le discours du Führer à la radio ? Constatant qu’il n’est pas allemand, ils s’excusent et s’en vont. 

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    Le décor est planté. En réponse aux pensées de l’Américain qui se voudrait invisible pour « pénétrer dans les maisons » et en apprendre davantage sur les habitants, voici Marie, dont les parents tiennent une boutique d’images et d’objets pieux sur la place. Au lieu de commencer des études d’institutrice, elle est obligée de faire « une année de service obligatoire » comme domestique chez les Pfaff, qui ont quatre enfants – le minimum attendu de « tout jeune Allemand en bonne santé », comme le rappelle son fiancé, Peter, étudiant en droit, à qui elle se plaint de sa charge.

    Epuisée par le ménage et les enfants, Marie se rend un jour au cabinet d’un jeune médecin nazi qui lui fait des avances puis lui annonce qu’elle est enceinte. Peter ne croit pas à ce diagnostic et l’envoie chez son oncle, médecin libéral à Munich. Celui-ci la rassure : pas de grossesse, mais elle est surmenée et sous-alimentée, il la garde trois jours en clinique. Au retour, le bruit court qu’elle s’est fait avorter et on la renvoie sans préavis. Quand elle rentre chez ses parents, la place du marché est noire de monde. La vitrine a été brisée, le magasin saccagé, ses parents emmenés en détention préventive. Peter vient d’être exclu de la Ligue national-socialiste des Etudiants. Désespérés, les jeunes gens s’en vont vers le fleuve, Peter supprime Marie avant de retourner le revolver contre lui. Un procès posthume prouvera leur innocence « à la suite d’une regrettable erreur » – trop tard. « L’affaire était réglée. » 

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    L’un après l’autre, dans une troublante et absurde dégradation de leur situation, un commerçant, un industriel, un professeur de droit criminel, le chef de la police municipale, un jeune paysan venu chercher du travail en ville, une mère qui attend le retour de son fils aîné, un chirurgien-chef réputé, un rédacteur littéraire vont voir leur destin basculer.

    Tous critiquent en eux-mêmes la nouvelle politique et sa cohorte de mesures en tout genre mais se gardent bien d’en faire état. « Je crois cependant qu’un génie change l’esprit du temps en le portant vers l’avenir. Et un génie qui veut ramener l’esprit du temps vers un passé barbare est en réalité un génie pour le moins étrange », se dit Hannes Schweiger obligé de tenir une fausse comptabilité pour sauver son commerce (pour combien de temps encore ?) 

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    Et puis, chacun se méfie du « blockwart » qui surveille les allées et venues, les comportements. L'industriel Herr Huber soupire devant la médiocre production des usines allemandes, désormais privées de leurs meilleurs ouvriers au profit de l’économie de guerre. Sa secrétaire dont il est amoureux lui cache qu’elle a une mère juive. « Pourquoi, se demandaient-ils alors, pourquoi suivons-nous avec une obéissance aveugle un destin nommé Adolf Hitler ? Pourquoi obéissons-nous ? Mais comme aucune réponse ne venait, ils continuaient – pour l’instant – d’obéir. » Des moments de lucidité poignants, mais stériles.

    Le dernier chapitre éponyme raconte comment Hans Gottfried Eberhardt, camarade du Parti promu rédacteur littéraire en 1933, satisfait du bon salaire qui lui permet de conserver en dehors de la ville la maison où il vit avec sa femme et leurs quatre enfants, se laisse aller, cinq ans plus tard, un peu las de devoir une fois de plus commenter « le clou des festivités » du Jour de l’Art allemand, le discours du Führer. Inconsciemment, il souligne au crayon rouge pas moins de « trente-trois fautes graves de grammaire et de style » et note dans la marge : « Elève recalé ! » Surpris par son rédacteur en chef, il a toutes les peines du monde à dédramatiser la situation. Un an plus tard, il perd sa place. Il n’aura plus qu’une idée en tête, quitter l’Allemagne avec sa famille avant que la guerre n’éclate. Quand les lumières s’éteignent ou la vie quotidienne sous le IIIe Reich – quand s’installe un régime totalitaire.

  • Tout faire

    « J’ai envie de tout faire dans ma vie. Je veux être acteur de cinéma pour embrasser les actrices des films indiens, je veux être Président de la République pour faire de longs discours au stade de la Révolution et écrire un livre qui parle de mon courage contre les ennemis de la Nation, je veux être chauffeur de taxi pour ne pas trop marcher sur le goudron qui chauffe à midi, je veux être directeur du port maritime de Pointe-Noire pour prendre gratuitement les choses qui viennent de l’Europe, je veux être un docteur vétérinaire, mais je ne veux pas être un agriculteur à cause de tonton René qui veut que je sois agriculteur. Je veux aussi écrire des poèmes pour Caroline. Je lui dis ça, elle sourit, me rappelle que la vie est trop courte pour que quelqu’un fasse toutes ces choses. Il faut en faire certaines, et surtout bien les faire. »

    Alain Mabanckou, Demain j’aurai vingt ans

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    Photo L’Express

     

     

     

  • Michel, Pointe-Noire

    Dédié à sa mère, à son père et à Dany Laferrière, Demain j’aurai vingt ans (2010) d’Alain Mabanckou donne la parole à Michel, un gamin de Pointe-Noire, la ville où l’écrivain est né en 1966 (il vit actuellement en Californie). C’est le récit à la première personne d’une enfance, d’une famille, d’une culture : « Dans notre pays, un chef doit être chauve et avoir un gros ventre. »

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    Il y a d’abord maman Pauline et tonton René, son frère, « un vrai chef » à la CFAO qui vend des voitures, même s’il n’est ni chauve ni ventru : « Il a un téléphone et une télévision chez lui. » L’oncle est riche mais se prétend communiste. Années septante, dix ans après l'indépendance. Michel est, comme tous les enfants, membre du Mouvement national des pionniers et futur membre du Parti congolais du travail, le PCT. Chez son oncle, il mange sous la photo de Lénine, non loin de celle de Marx et d’Engels, « de notre Immortel, le camarade président Marien Ngouabi » et enfin, pour quelque temps encore, de Victor Hugo. Michel n’a pas tout compris de ses idées politiques mais en a tiré une insulte : « Opium du peuple ! »

    Le garçon qui transpire la nuit sous la moustiquaire est amoureux de Caroline – « une fille évoluée » d’après maman Pauline – leurs parents sont amis. Elle a quitté l’école qu’il fréquente encore pour une autre « au quartier Chic ». C’est la sœur de Lounès, son meilleur ami, déjà au Collège des grands. Monsieur Mutombo, leur père, est « le meilleur tailleur de la ville » ; leur mère, grosse « comme une femelle d’hippopotame ». Caroline et Michel se sont mariés un dimanche après-midi et ont partagé leurs projets : économiser pour quand leurs deux enfants seront grands, acheter une belle voiture rouge à cinq places, avoir un petit chien tout blanc.

    Michel n’aime pas trop quand sa mère se fait belle et met « des pantalons orange qui brillent » et attirent tous les regards sur elle, surtout quand elle ne dit pas où elle va. Il voudrait être Superman, Hulk, Astérix ou Obélix pour la défendre. Si elle va chez son frère, c’est pour des affaires d’héritage. Et quand ils se disputent, René lui rappelle que Roger n’est pas le vrai père de Michel mais un « père nourricier » qui vit avec sa première femme, maman Martine, et leurs sept enfants.

    Employé d’hôtel, papa Roger ramène un jour une radiocassette qu’il a reçue d’un client blanc, un habitué dont il s’occupe toujours. Ce sera un secret, personne dans le quartier ne doit être mis au courant, « on doit rester très modestes ». La cassette introduite, une grosse voix se met à chanter : « Auprès de mon arbre, je vivais heureux… » Le blanc à moustache, Brassens, emploie deux mots qui lintriguent, « saligaud » et « alter ego ». Mais il faudra du temps pour que Michel comprenne qu’on puisse pleurer un arbre. C’est un garçon qui écoute bien : son oncle sur les communistes et les capitalistes ; Monsieur Mutombo sur les blancs, les noirs, les arabes ; papa Roger sur le président et les militaires.

    Alain Mabanckou, comme l’écrit Le Clézio dans la préface, « nous fait pénétrer à l’intérieur de l’âme d’un jeune enfant » du Congo-Brazzaville, nous montre le monde vu par des yeux « naïfs et attentifs » ; son jeune héros découvre « la vie, les chagrins, les émotions et les ruses qui préparent au métier d’homme. » La chanson de Brassens est un leitmotiv parmi d’autres, avec « La Voix de l’Amérique » que son père aime écouter, celle du journaliste Roger Guy Folli ; le destin du chah d’Iran après la Révolution ; Idi Amin Dada, le monstrueux chef d’Etat analphabète ; et surtout, surtout, Arthur, « le jeune homme au visage d’ange » sur la couverture d’Une saison en enfer, trouvé dans la bibliothèque paternelle et feuilleté en secret.

    Mais le plus grave de ce qui arrive à Michel, c’est la trahison de Caroline, qui le quitte pour Mabélé, un joueur de foot. Comment la reconquérir ? Scènes d’école, vie du quartier, ambiances familiales, rêves et douleurs d’enfant, voilà le sujet d’un roman de style oral qui s’intéresse aux rapports entre les personnes, aux discours, à la diversité des valeurs proposées à un garçon d’une dizaine d’années. Un jour, Michel devra choisir. « Moi, je cherche une autre route, ma route du bonheur, celle que je prendrai pieds nus, en plein soleil, même si le goudron me brûle. »

    Vous découvrirez chez Gangoueus le dernier ouvrage de Mabanckou, Lumières de Pointe-Noire (2013), qui revient de manière très différente sur la ville de son enfance et les personnages de Demain j’aurai vingt ans.

  • Etre heureux

    « Il faut être heureux », disait Jean d'Ormesson à quatre-vingts ans. Voici un extrait du questionnaire de L’Internaute auquel il a répondu en septembre 2005.
    « L'académicien préféré des Français » (selon Wikipedia) a interprété en 2012 le rôle du président dans Les saveurs du palais, on le dit « épatant en Mitterand gourmet » (Le Nouvel Observateur) servi par Catherine Frot, sa cuisinière personnelle.

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    Que vous apporte (sic) les lectures de Chateaubriand ?
    Chateaubriand comme Proust me font d'abord beaucoup rire.

    Pour vous, quel est l'événement politique le plus marquant auquel vous ayez assisté ?
    La chute de la France en mai 40, sa libération en 44-45.

    Vous dites que Chateaubriand et Proust vous font rire, s'il vous plait dites-nous en plus !... Proust et Chateaubriand ont des phrases très longues, tout le monde le sait. Ils peuvent aussi écrire : Chateaubriand : "Il faut être économe de son mépris étant donné le grand nombre des nécessiteux ", Proust : "L`amour c'est l`espace et le temps rendus sensibles au cœur". Ce n'est pas à se tordre mais c'est mieux que ça.

    Qu'est-ce qui vous fait rire le plus ?
    D'abord la bêtise des autres, mais surtout la mienne propre.

    Votre secret pour durer, c`est l'humour ?
    L'humour rend supportable une vie le plus souvent assez triste.

    Le qualificatif de "désespéré flamboyant" vous conviendrait-il à merveille ?
    Bravo ! Nouveau pour moi, je l'adopte. Merci.

    Pensez-vous que les hommes célèbres sont seuls ou que les hommes seuls sont célèbres ?
    Il ne suffit pas d'être seul pour être célèbre. Mais peut-être les hommes célèbres sont-ils en effet assez seuls dans la foule. J'aimerais bien être illustre et inconnu.

    Quels sont les trois adjectifs qui vous qualifient le mieux ?
    Pas fameux, pas méchant, imprévisible.

    Quelle est la plus belle phrase que vous ayez écrite ?
    "Ma mère est vivante puisque je pense à elle".

  • Perdu ou défiguré

    La liberté de bloguer sur n’importe quel sujet est pour moi un des atouts majeurs de cette activité : ne pas être inféodé à « l’actualité », piocher au petit bonheur la chance sur les tables d’une librairie ou dans les rayons d’une bibliothèque, sortir un livre de la sienne pour le relire, commenter un titre désuet, suranné – deux adjectifs pleins de charme, vous ne trouvez pas ?  Un livre est-il jamais « périmé » ?

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    Aussi je vous propose aujourd’hui d’aller à sauts et à gambades. La météo tristounette de ce début d’année à Bruxelles (tristolette ou tristouillette, si vous préférez ces variantes que je viens de découvrir dans le TLF)  joue les prolongations d’un mois de décembre (29 jours de pluie) dominé par le crachin (« Le triste et vilain mot, mélange de crachat et de chagrin », note Laurence Dardenne dans La Libre de ce week-end). Soyons donc légers, voulez-vous ? (Arrêtons de râler en découvrant les vœux des musées des beaux-arts en anglais exclusivement.)

    Comment suis-je arrivée à cette vidéo de Clemtom ? Je ne sais. Au hasard d’internet, d’un clic, d’un lien... Le titre de ce billet, je l’ai puisé dans cet entretien avec Jean d’Ormesson délicieusement inactuel – pour la sortie de son recueil Odeur du temps en 2007 dans la maison d’édition de sa fille.  Il y assure n’avoir « rien fait » pour Héloïse quand elle l'a fondée, mais après deux ans, ce « rien » lui avait semblé « trop peu ». Je vous recommande, sur le site de léditrice, le texte de présentation du livre ; dOrmesson y recourt déjà beaucoup au passé composé, et commence ainsi : « Ce que j’ai fait de mieux dans ma vie, c’est ma fille. Je suis plus fier d’elle que de moi. »

    On lui demande s’il est important pour un écrivain d’être vu à la télévision. D’Ormesson, dont je n’ai rien lu, à part l’un ou l’autre article, je le confesse, mais dont j’ai souvent savouré les prestations télévisuelles, affirme qu’ « un livre qui ne passe pas à la télé est un livre perdu. » Et ajoute aussitôt qu’« un livre qui passe à la télé est un livre défiguré », puisque transformé en spectacle. Certains écrivains sont de bons « clients » pour les médias et leurs livres ne valent rien, d’autres ne passent pas du tout alors que leurs livres sont excellents. Perdu ou défiguré, un livre aura peut-être une nouvelle vie grâce aux blogs ?

    Refusant l’épithète de « séducteur », Jean d’Ormesson, « beau gosse » aux yeux bleus, avoue « un côté cabotin, c’est évident ». Les trois choses qu’il a le plus aimées ? Dans l’ordre, les bains de mer, les femmes, les livres. Avec son chic habituel pour surprendre, l'académicien révèle qu’il est fan de Julien – mais quel Julien ? lui demande son interlocuteur – quoi, vous ne connaissez pas Julien, de « La nouvelle star » ? Ce rappeur a fondé un rockclub, le « Jean d’Ormesson suicide club » et s’est tatoué « Jean d’Ormesson » sur l’épaule – pas moins.

    Thomas Clément confie avoir dû lire Balzac à quatorze ans (Le cabinet des antiques) et en garder un souvenir épouvantable. D’Ormesson a lu Proust au même âge, l’a trouvé assommant. Trop tôt, trop difficile. Dumas aurait été plus adapté, conviennent-ils. Qu’est-ce qui excite encore ce vieil homme si jeune, ce vieux jeune homme, disons ? Se promener, la mer, aller vite en voiture… Et bien sûr les formules vives, les phrases courtes, comme celle-ci, de Chateaubriand, qu'il aime citer : « Il faut être économe de son mépris étant donné le grand nombre des nécessiteux. » Ou cette terrible définition de l’amour par Proust : « une torture réciproque ».

    Je vous laisse, si vous visionnez l'entretien, découvrir la dégustation finale – de qui, ces délicieuses gaufrettes ? Et, à propos d’amour, je vous recommande le téléfilm en deux parties tiré récemment de La Chartreuse de Parme, plaisir plus visuel que littéraire, certes, mais quels décors, quels acteurs ! Relire Stendhal.

    Dans un entretien récent avec Beigbeder paru dans Le Temps, celui-ci se situe dans la même catégorie que Stendhal, à savoir le type d'écrivain « qui se mêle de tout et qui prend la parole ». D'Ormesson préfère s'amuser : « Ce que j’aime le plus avec les livres, c’est le ski. Mais il faut apprendre à skier. Tant que vous ne savez pas skier, vous ne vous amusez pas beaucoup. Une fois que vous maîtrisez, vous vous amusez à la folie. C’est la même chose pour les écrivains. Vous commencez par lire Arsène Lupin. Et vous finissez par Flaubert et Proust, en essayant d’éviter Sartre. Sauf Les Mots. » 

    Allez, un dernier titre, pour conclure, sur le conseil de son auteur : je serais d'humeur à ouvrir  Casimir mène la grande vie – vous l’avez lu ?