Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Hommage

    C’était émouvant de retourner dans le musée des Arts du Livre et de la Reliure pour la première fois depuis la mort de son fondateur, Michel Wittock, le 6 juillet 2020, à 84 ans. On l’y apercevait presque à chaque visite, souvent dans la bibliothèque.

    Kikie Crêvecoeur (61) BW.JPG
    Bibliotheca Wittockiana, 23 rue du Bemel, 1150 Bruxelles

    Sur la page d’accueil du site de la Bibliotheca Wittockiana, vous trouverez une belle photo de lui par Saskia Vanderstichelen, assis sur le livre de pierre devant l’entrée, et un bel hommage signé Jean-Luc Outers.

    Kikie Crêvecoeur (47) Poème de Serge Meurant.jpg
    Photo prise à l'exposition
    Kikie Crêvecœur entre les pages

    Vous aimez les beaux livres ? Voyez aussi les « trésors de confinement » mis en ligne par la Wittockiana. Depuis 2011, ses collections sont confiées à la Fondation Roi Baudouin.

  • Kikie Crêvecœur

    Kikie Crêvecœur entre les pages, la formidable exposition de la Bibliotheca Wittockiana, se prolonge jusqu’au 23 août 2020 : ne la manquez pas. Quel bonheur de découvrir l’univers d’une artiste, une première pour moi depuis mars dernier. Et quelle artiste ! Née à Bruxelles en 1960, Kikie Crêvecœur grave, imprime, enseigne, expose en Belgique et à l’étranger. L’expo de la Wittockiana permet de faire mieux connaissance avec ses « gommes », ses « trognes » et autres gravures, ses livres d’art.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    L'entrée de la Bibliotheca Wittockiana

    Entre les pages, l’œil circule. A l’entrée de la première salle, « Bribes et échappées », un ensemble de linogravures, ici sous forme de cartes postales, frappe d’emblée par le noir et blanc lumineux évoquant « une nature métamorphosée, fragmentée par le souvenir et l’oubli » (éditions Esperluète / Centre de la Gravure). Au mur, une phrase de Pierre Reverdy chapeaute le texte de présentation : « J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus assez pour travailler. »

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur, Ailleurs, 2013, impressions de gommes gravées, 100 cm x 200 cm (composition unique)

    Des écrivains, des livres, des mots & des images. L’œuvre de Kikie Crêvecœur est à la fois visuelle et tactile, pas seulement pour elle qui grave gommes et linos, mais aussi pour les visiteurs à qui elle donne envie de toucher le papier imprimé, ses reliefs, par exemple dans une grande composition d’inspiration végétale, Ailleurs. Végétales aussi, ces « trognes » dont l’histoire vaut d’être contée.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur / Caroline Lamarche, Trognes, 2011, Gerpinnes : Tandem

    Les éditions Tandem lui avaient proposé de réaliser un livre pour la collection « Textes & images » avec un écrivain de son choix. A Caroline Lamarche, rencontrée lors d’une biennale à Liège et devenue une amie, elle offre un calendrier orné de gravures d’arbres élagués dont les moignons taillés vigoureusement s’appellent « trognes » pour les sylviculteurs, comme les saules têtards en bordure des champs, comme les platanes nombreux en ville, que la taille réduit chaque année à un gros poing.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    http://kikiecrevecoeur.be/livres/nggallery/livres-a-feuilleter/Trognes

    Ce sera le point de départ du livre réalisé en commun, Trognes : Kikie Crêvecœur avec douze linogravures de l’arbre étêté dans tous ses états, avec une légère pointe de couleur dans le noir selon la saison ; Caroline Lamarche avec douze textes, en regard, sur les pages de droite aux teintes pastel. Chaque poème est composé en résonance avec l’image, le mot « noir » descend d’une ligne à chaque mois.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur, Eté, 2018, Gerpinnes : Tandem

    http://kikiecrevecoeur.be/livres/nggallery/livres-a-feuilleter/Et%C3%A9

    L’exposition montre toute la gamme des travaux personnels de l’artiste, qui aime évoquer dans ses « gommes » le quotidien, l’actualité et aussi ses souvenirs comme dans Eté. Regardez bien le graphisme du titre sur la couverture et voyez comme le « T » devient fenêtre, fenêtre sur jardin, fenêtre sur enfance à « Nethen-Eden ». Les petits oiseaux de mon jardin, chacun avec leur cri, disent son amour de la nature dans ce qu’elle a de plus simple et de plus enchanteur.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur, Les petits oiseaux de mon jardin, 2014, Gerpinnes : Tandem

    http://kikiecrevecoeur.be/livres/nggallery/livres-a-feuilleter/Les-Petits-Oiseaux-de-mon-Jardin

    De petits carnets de voyage, accordéons de papier, ou des « Bobines de vie » disent les événements, les lieux, les rencontres. Entre le titre et la date ou inversement, je découvre le grand art de Kikie Crêvecoeur : figurer le monde dans le petit format des gommes. Et puis voici un message d’amitié, avec des petits cœurs rouges : « Aujourd’hui je repasse et toi que fais-tu ». Rouges aussi, les liens d’une Lettre d’amour, la croix d’un coup de gueule contre la guerre.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur, Courrier créatif, 2008

    Aux « Bricolages de vacances » en couleurs avec de petits collages de mots, pas toujours faciles à détailler en se penchant vers les tables-vitrines, j’ai préféré ses récits « Au jour le jour », impressions de gommes gravées, sorte de journal visuel du quotidien et de faits d’actualité. Sur un plateau, un pêle-mêle de quasi timbres-poste en couleurs pour annoncer l’exposition et le sourire de l’artiste qui dit « Merci de votre visite ».

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur, Au jour le jour, 2012, impressions de gommes gravées

    Des livres, il y en a de toutes sortes. Un Manuel de dessin (comment apprendre à dessiner en sept jours) surréaliste (texte de Jacques Izoard). Dans Mon papa, le faux pas de Shiva et moi de Ben Durant, une vignette bruxelloise attire mon attention (ci-dessous) : on y reconnaît Bozar avec ses drapeaux, le Mont des Arts, L’Atomium, des maisons de la Grand-Place, un boulevard, un avion, Kanal. Il faudrait des heures pour tout regarder et lire. Le catalogue signé Pierre-Jean Foulon, très bien illustré, permet de le faire chez soi, à l’aise.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture
    © Kikie Crêvecoeur / Ben Durant, Mon papa, le faux pas de Shiva et moi (détail), 2019, Bruxelles : Quadri

    Pour accompagner les poèmes d’Une saison en éclats de Serge Meurant, Kikie Crêvecœur a créé de grandes estampes colorées. Roger Pierre Turine les a choisies pour illustrer son bel article sur l’exposition dans La Libre. Pour les poèmes de Corinne Hoex, Elles viennent dans la nuit, des « paysages cosmiques » en bleu et blanc. Pour les trois contes d’Amélie Nothomb, Brillant comme une casserole, des illustrations à partir de gommes gravées.

    kikie crêvecoeur,entre les pages,exposition,bobliotheca wittockiana,1150 bruxelles,gravure,gommes,trognes,livres d'art,culture

    http://kikiecrevecoeur.be/livres/nggallery/livres-a-feuilleter/Elles-viennent-dans-la-nuit-(feuilleter)

    Vous pouvez écouter Kikie Crêvecœur au micro de Pascale Seys, qui l’a invitée à l’occasion de cette exposition à la Wittockiana dans « La couleur des idées » en mars dernier. A la dix-neuvième minute, l’artiste répond à la question : pourquoi des gommes ? Kikie Crêvecœur entre les pages, c’est à la Bibliotheca Wittockiana, sur rendez-vous (mercredi, samedi, dimanche).

  • De l'un à l'autre

    Schaerbeek en 15 tableaux (16).jpgPour bâtir le Brusilia, le plus haut immeuble résidentiel de Schaerbeek (de 1968 à 1971), on a démoli l’ancien Palais des sports.

    Certains participants à la promenade guidée se souvenaient bien de ce lieu de manifestations diverses, appelé aussi Vélodrome d’hiver : courses cyclistes, matchs de boxe, mais aussi les Chœurs de l’armée rouge, Johnny Halliday, Holiday on Ice... et même le rexiste Léon Degrelle.

    On voit bien à quoi ressemblait ce Palais sur une peinture que la guide nous a montrée : Les Allemands devant le Palais des sports en 1914.

    SCH allemands_devant_palais_sports_poreau.jpg

    « Donnée par l’artiste à la commune en 1948, cette œuvre représente une compagnie d’infanterie allemande en train de bivouaquer devant le Palais des Sports avant son départ pour le siège d’Anvers en octobre 1914. Ce bâtiment, inauguré en 1913 et détruit en 1966, a été réquisitionné par les Allemands au début de la Première Guerre mondiale. Oswald Poreau réalise cette œuvre depuis la fenêtre de l’immeuble qu’il occupe alors avenue Louis Bertrand n°121, ce qui explique l’angle de vue particulier. » ((Archive : L’art et la guerre 14-18 à Schaerbeek – 2)

    Schaerbeek en 15 tableaux (17).jpgNé à Schaerbeek, Oswald Poreau (1877-1955), peintre « impressionniste au réalisme libre », a vécu dans les années 1930 au 17, rue Vogler dont je vous ai montré le grand sgraffite dans le billet précédent. Il a peint des paysages, des fleurs et aussi des portraits comme celui d’Yvonne Vonnot-Viollet (1883-1936). Si j’ai bien lu – mes recherches pour rendre compte d’une promenade guidée me font souvent passer (avec plaisir) de l’un à l’autre sujet –, cette amie d’Oswald Poreau, petite-fille de Viollet-le-Duc, était musicienne et peintre : son Matin de mai fait partie de la collection communale.

     

    Le Brusilia vu du trottoir

    Oswald Poreau, Les Allemands devant le Palais des sports en 1914

    Remontée de l'avenue Louis Bertrand