Je t’appelle. Je choisis un moment de grand calme
où ma voix est solide, mon corps sans émotions parasites.
Un oiseau chante, j’ai ouvert la fenêtre
pour que, du dehors, mon petit jardin m’aide.
Tu me dis l’étonnement des médecins qui constatent
que dans un état désespéré à l’échéance prévisible
ta vitalité soit si forte et que rien,
sinon la boule qui croît à grande douleur,
n’indique que tu es à ce point atteinte.
J’en atteste, tu es celle que j’ai toujours connue,
ta voix n’a pas changé,
tu rebondis de jour en jour.
Je prends avec toi des leçons de bien-mourir, diraient certains,
je dis, moi, de bien-vivre
car Tu sais, je suis encore là. »
Caroline Lamarche, Cher instant je te vois