« A partir de 1937, il y eut de moins en moins de lettres d’Elimane et, bientôt, plus de lettres du tout. Après quelques mois sans nouvelles, Mossane était allée voir le missionnaire et lui avait prié d’écrire pour elle à son fils. Il le fit, mais Elimane ne répondit pas et demeura dans le silence. Mon cœur se serre quand je pense à ces mois-là, car je sais que c’est à cette époque que Mossane a commencé à dépérir. Dans le silence soudain d’Elimane, elle avait l’impression de revivre la disparition et le silence d’Assane qui, lui, n’avait pas écrit du tout. Voilà le début de la tragédie de Mossane (et une part de la mienne) : Assane et Elimane, l’homme qu’elle a choisi et le fils qu’ils eurent sont partis tous deux. Différents, ils ont néanmoins eu le même destin, partir et ne pas revenir, ainsi que le même rêve : devenir des savants dans la culture qui a dominé et brutalisé la leur. »
Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes
Commentaires
J'émets des réserves sur ceci "devenir des savants dans la culture qui a dominé et brutalisé la leur.".......En Afrique, il y avait tant de cultures. De plus, ils revivifient la nôtre qui s'appauvrit!
A lire dans le contexte : ce passage fait partie du récit d'un des personnages.
PS, si j'ai trouvé
Mais juste à la fin de l'article, le livre accusé injustement de plagiat n'est pas Le miraculé de Saint- Pierre, mais le précédent. C'est faux!! ET sa langue, le monde le dit est SUPEERBE!!
Suite de ton commentaire du billet précédent, j'imagine ? Lisons, lisons... Bon week-end, Anne.
Il y a tant de mères éplorées qui ont vu partir leur fils et ne l'ont jamais revu !. J'ai très envie de lire ce livre d'autant que j'ai apprécié la prestation de l'auteur à La grande Librairie.
Un excellent prix Goncourt - bonne lecture un jour ou l'autre.