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La friche aux oiseaux

La Libre du week-end annonce que depuis le début du mois, on recense les oiseaux bruxellois, nicheurs et hivernants. Les observations de centaines de volontaires, impliqués durant trois ans et répartis sur 192 carrés d’un km sur un, permettront de dresser l’Atlas des oiseaux de Bruxelles 2022-2025.

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Pic épeiche - Dendrocopos major, friche Josaphat, 30/12/2015 © Bernard Pasau (source)

« Adieu merle et moineau. Hello, buse et grand-duc » : c’est le titre du reportage de Sophie Devillers, qui a rencontré deux naturalistes, Alain Paquet et Benoît De Boeck sur la friche Josaphat – une zone sauvage de 24 hectares traversée par une voie de chemin de fer, dont je vous ai déjà parlé ici. Ils écoutent deux rouges-gorges dialoguer de part et d’autre, « en train de délimiter leur territoire ». Un pic épeiche fait de même en martelant un tronc de peuplier, un nid de pies occupe le sommet d’un autre.

Pies, corneilles, mouettes s’adaptent parfaitement à la ville, les mésanges aussi. Certains oiseaux y réapparaissent, comme la buse variable, le hibou grand-duc. Mais les espèces liées « au bâti » – moineau domestique, rouge-queue noir, étourneau sansonnet et martinet noir – s’effondrent. L’architecture moderne de « verre, béton, fer » ne leur convient pas, et les moineaux ne trouvent plus assez de zones avec des graminées et des graines disponibles. Sans compter les maladies aviaires (malaria pour les moineaux, virus pour les merles)…

Alain Paquet : « Si vous urbanisez ceci, c’est une catastrophe pour l’avifaune qui niche dans les quartiers, car ils viennent se nourrir ici sur la friche. » Et pourtant, le plan d’aménagement de la friche Josaphat en nouveaux logements suit son cours, malgré les pétitions, les manifestations, la nécessité d’espaces verts pour lutter contre le réchauffement climatique ! Voilà un article à envoyer au ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement en lui demandant à quoi sert de voter pour les écologistes s’ils ne peuvent s’opposer à ce désastre annoncé.

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Noor Vidts en pleine lumière - rtbf.be

Changement de registre : en 2016, j’avais partagé sur ce blog mon enthousiasme pour la médaille d’or de Nafissatou Thiam à  l’heptathlon, aux JO de Rio. Et voici que Noor Vidts (quatrième à l’heptathlon aux JO de Tokyo en 2021) est devenue championne du monde du pentathlon (en salle) à Belgrade, battant trois records personnels et dépassant même le record de Belgique. Bravo à cette athlète qui poursuit des études de bio-ingénieur à la KUL.

Commentaires

  • Intrigant et un peu effrayant ces changement de sortes de volatiles. Avoir des moineaux, des sansonnets autour de soi est "normal" et agréable, les pies, corneilles, mouettes et oiseaux de proie c'est vraiment autre chose, moins rassurant ...
    On croirait qu'avec tous les parcs qu'il y a à Bruxelles les passereaux se sentiraient à l'aise, comme quoi!

    Que faire de plus pour préserver ces friches ?

  • Pies et corneilles trouvent facilement de quoi s'alimenter en ville en trouant les sacs poubelles, tandis que les derniers terrains vagues appréciés des passereaux disparaissent sous les constructions, le béton. Heureusement qu'il reste des parcs "inconstructibles", oui !
    Que faire pour cette friche ? Continuer à écrire, à en parler, réagir aux consultations publiques, encore et encore.

  • on a régulièrement des piverts et des pics épeiches par chez nous, ils sont tellement beaux avec leur calotte rouge!

  • J'en vois parfois au parc Josaphat, enfin disons que je les entends avant de les voir ;-).

  • Coucou Tania, ta photo est superbe. Hier matin, j'ai vu un pic épeiches sur un tronc. Il y a quelques années, j'en voyais dans mon jardin. Ils sont si beaux. Merci pour ton joli billet.
    Gros bisous printaniers :-)

  • Merci, Denise. Si tu cliques sur la source de cette photo, tu en trouveras d'autres prises sur ou au-dessus de la friche. Bisous.

  • C'est désespérant ces projets qui continuent malgré leur aberration, les luttes et les pétitions. J'écoute souvent le début de "la terre au carré" sur France-Inter (14 h) et les auditeurs qui s'expriment au téléphone pendant quelques minutes. Les initiatives et luttes foisonnent et certaines aboutissent, il ne faut pas baisser les bras.

  • Une nouvelle enquête publique a eu lieu l'automne dernier, mais je n'en ai pas encore trouvé les résultats. Toutes les craintes sont permises, des raisons financières et politiques l'emportant sur les enjeux environnementaux - une vision à court terme. Mais de nombreuses associations continuent à agir sans se décourager.

  • Tania, quel dommage que les oiseaux aient tant de mal à vivre en ville. Ce pic tacheté est magnifique et quelle photo. Merci beaucoup.

  • Pendant longtemps, on ne s'en est pas trop soucié. Aujourd'hui la prise de conscience permet d'espérer malgré tout. Merci, Jane.

  • La région bruxelloise s'appauvrit et manque de logements sociaux, vu la hausse des loyers. Une étude récente de Brussels Studies y dénombrait entre 15 et 30000 logements vides (en majorité du secteur privé), sans compter les nombreux bureaux vides et convertibles en logements. Plutôt que d'agir de ce côté, la région préfère sacrifier les rares terrains encore constructibles - serait-ce plus simple ? moins cher ? plus rentable ?

  • En matière d'écologie on sait les choses, mais souvent, on fait le contraire! J'habite à la campagne et pendant 4 bons mois, parfois un peu plus, je nourris les oiseaux du ciel; il paraît qu'on en sauve ainsi plus de la moitié. J'aime les voir m'attendre, voler, libres......Et pourtant non, les oiseaux AUSSI ont maintenant besoin de nous. . Merci pour ce bel article, Tania!

  • Merci d'attirer l'attention sur cette nécessité du nourrissage, Anne. A cause du chat, je me contente de mettre de l'eau pour les oiseaux (à l'écart), mais je devrais peut-être aussi mettre de la nourriture après la belle saison (je suppose que tu parles des mois d'hiver).

  • La solution proposée pour les logements sociaux est évidemment intéressante mais je suppose qu'elle est irréalisable car les propriétaires qui ont des appartements libres ne doivent pas avoir envie de les vendre et on ne peut les en déposséder ?

  • Ce n'est pas facile, j'en conviens. Il existe déjà des taxes sur les immeubles laissés vides, pas assez pour décourager les placements spéculatifs de sociétés immobilières. Il existe aussi des formules de logement chez des propriétaires privés via une agence sociale et cela leur garantit le paiement du loyer.
    En revanche, la conversion d'immeubles de bureaux vides en logements est de plus en plus courante, une façon de "recycler" qui me semble une véritable alternative aux constructions neuves sur des terrains "verts".

  • Merci Tania, j'ai cliqué sur "source". C'est magnifique de voir toutes ces sortes d'oiseaux. Un grand merci.
    Gros bisous :-)

  • Ces ornithologues font du beau travail ! Bises.

  • La friche Josaphat est riche en espèces différentes d'oiseaux (j'ai cliqué sur le lien). Il serait vraiment dommage de ne pas la préserver totalement. Mais tant d’intérêts financiers sont en jeu....
    Bravo à votre jeune championne !

  • Merci, Claudie, nous sommes d'accord.

  • Merci pour votre billet et les liens. Je croise les doigts pour que la friche Josaphat ne disparaisse pas.
    Et bravo à notre jeune championne Noor Vidts. Un nom à retenir.
    :-)

  • Merci, Mme Chapeau, je croise les doigts avec vous.

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