Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Papillons

nabokov,autres rivages,autobiographie,littérature anglaise,russie,mémoires,enfance,jeunesse,culture,papillons« J’avoue ne pas croire au temps. J’aime à plier mon tapis magique, après usage, de manière à superposer les différentes parties d’un même dessin. Tant pis si les visiteurs trébuchent ! Et le moment où je jouis le plus de la négation du temps – dans un paysage choisi au hasard – c’est quand je me trouve au milieu de papillons rares et des plantes dont ils se nourrissent. Je suis en extase, et derrière cette extase, il y a quelque chose d’autre, qui est difficile à expliquer. C’est comme un vide momentané dans lequel s’engouffre tout ce que j’aime. Le sentiment de ne faire qu’un avec le soleil et la pierre. Un frémissement de gratitude envers qui de droit – envers le contrapontiste génial de la destinée humaine ou envers de tendres fantômes qui se prêtent à tous les caprices d’un mortel heureux. »

Vladimir Nabokov, Autres rivages (fin du chapitreVI, « Papillons »)

Nabokov in Ithaca, N.Y., 1958. Photo: Carl Mydans/Time & Life Pictures/Getty Images Sep 01, 1958

Commentaires

  • Ce texte dit merveilleusement bien ce que l'on peut ressentir dans la nature dans un moment d'union et de contemplation !
    Merci pour ce partage .

  • Avec plaisir, Andrée, heureuse des partages aussi par commentaire.

  • Superbe texte. Oui, la passion nous transporte, nous fait oublier le réel ou mieux l'apprécier.
    Amitiés à toi. Bon 8 mai, ici tellement ensoleillé....

  • Merci, Anne. (Temps pluvieux et venteux ici, les rares terrasses ouvertes dans le quartier n'ont guère de succès.)

  • Ravie que tu l'apprécies aussi. Bon week-end, Claudie.

  • Merveilleux texte sur la nature qui nous fait le plus grand bien.
    Doux week-end et mes bisous Tania

  • Tes photos disent aussi cette gratitude. Bises, Denise.

  • Un très beau passage qui en dit beaucoup. J'attends avec impatience l'ouverture des terrasses, le 19 chez nous. Et puisque nous pouvons recirculer normalement, je suis allée faire une promenade dans le village de Giverny, tellement beau à cette époque ci. Le jardin ouvrira le 19, sauf incident, j'ai réservé pour le 20.

  • Ah, ces retrouvailles avec Giverny, c'est vraiment le printemps !

  • Très beau passage, une description extrêmement précise d'un état intérieur que l'on peut tous ressentir me semble-t-il...
    Sur un chemin de randonnée en montagne qui donne en plein sur un vaste paysage par exemple, je pense que je ressens exactement cela.

  • Je peux l'imaginer... Merci, K.

  • "Le sentiment de ne faire qu’un avec le soleil et la pierre"... quand le génie se conjugue avec l'humilité, c'est l'extase !

  • Merci, Lazuli biloba !

  • Superbe ce paragraphe, merci de l'avoir choisi.
    Il y a en effet des moments bénis où cette communion est totale, où nous ne faisons qu'un avec le ciel, la terre, ce qui nous entoure.

  • Les papillons se font tellement rares en ville, ce passage paradisiaque m'a enivrée. De quoi rêver d'autres rivages... Bonne journée, Colo.

  • L'auteur aimé si reconnaissable !
    Il avait un fichu caractère, ceci dit. Je me rappelle m'être demandé s'il avait gardé toute sa tête à la fin de sa vie. Je n'ai jamais compris ce qu'il racontait dans "La transparence des choses" (1972), malgré ma meilleure volonté. Il faudrait peut-être y retourner.

  • Pour le moins égocentrique, en effet. "Le guetteur" dont vous aviez parlé se trouve bien dans ma liste, je reprends le lien ici pour qui en serait curieux : https://christianwery.blogspot.com/2015/05/les-variantes-de-smourov.html

Écrire un commentaire

Optionnel