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  • Supplice

    sulzer,la jeunesse est un pays étranger,récit,autobiographie,littérature allemande,enfance,jeunesse,homosexualité,écriture,culture« Nous avions beau savoir que nous n’échapperions pas au supplice, nous n’en restions pas moins aussi longtemps que possible dans l’eau du bain qui refroidissait. Cela ne servait pourtant qu’à retarder le martyre. La seule pensée des collants de laine, la perspective de glisser notre peau encore humide du bain dans une matière aussi rugueuse qu’un sac en jute poussiéreux, suffisait pour déclencher une envie de se gratter et un frisson de dégoût. A ce jour, j’ignore encore pourquoi le malaise que l’on ressentait en portant ces collants se dissipait au bout de quelques heures, si bien qu’on les remettait le lendemain, dimanche, sans grogner et même sans y penser, comme si cela allait de soi. Soit on s’y habituait (je refuse de le croire), soit la laine devenait plus souple et plus douce au contact de la peau. L’abandon de ces horribles collants ne vint pas d’une meilleure prise en compte du bien-être des enfants, mais de l’évolution du goût, qui finit par ne plus trouver aucun avantage à ces coutumes étranges. »

    Alain Claude Sulzer, La jeunesse est un pays étranger

    En couverture, une peinture de Michael Carson.