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Pseudonyme

Bona Colette et les siennes.jpg« Les quatre amies tiennent moins au fond à obtenir l’égalité de leurs droits, par rapport au sexe fort, qu’à s’affranchir des conventions, des codes, et à se voir accorder un libre arbitre. Nul ne saurait brider leur instinct souverain : être soi, par soi-même, voilà ce qu’elles revendiquent.
Leur choix d’un pseudonyme est révélateur. Elles ont tenu à s’affranchir de l’état civil et à définir leur nouvelle identité.
Annie de Pène a choisi de vivre sous le nom du père qui a refusé de la reconnaître, et gommé l’héritage maternel. Marguerite Moreno adopte à l’inverse le nom de sa mère, biffant d’un trait celui de son géniteur.
Musidora, romanesque, a préféré exister sous le nom d’une héroïne de roman – il sied à cette muse insaisissable, aux yeux d’ambre foncé.
Quant à Colette, oubliant qu’elle s’appelait Gabrielle à la naissance – Gabrielle Sidonie –, elle n’a voulu retenir que le seul nom de son père, le capitaine aux romans ébauchés, rêvés et jamais écrits. […]
Ces quatre pseudonymes racontent une histoire. Ils reflètent la personnalité de chacune des quatre amies, liées par la même volonté, indomptable, de signer leur vie. »

Dominique Bona, Colette et les siennes

Commentaires

  • Intéressant cet extrait, tout comme ton billet d'ailleurs; ils donnent une furieuse envie d'en savoir plus, en fait de tout savoir sur ces 4 libertaires!

  • @ Colo : Reçu ce livre en prêt - il sortira certainement en format de poche comme les autres de Dominique Bona.

    @ Aifelle : Il m'a semblé que ce passage sur les pseudos parlerait à beaucoup d'entre nous sur la blogosphère.

  • Cela toujours été une tentation pour moi, changer de prénom ! Non pas parce que le mien est banal, celui que j'aimerais porter l'est tout autant. Mais justement pour choisir moi-même, choisir en somme ma propre voie. J'ai donc sourit en lisant ce texte et vous en remercie.

  • Plus proche de nous, ceci m'aiguille vers les projets de l'écriture inclusive. La Langue française, selon les Immortels, "ne dispose pas d’un suffixe unique permettant de féminiser automatiquement les substantifs".
    Colette doit se retourner dans sa tombe.

  • @ Annie : Je me souviens d'une compagne de classe qui a fait le pas et changé son prénom à l'état-civil, une fois majeure. Annie est votre vrai prénom ? On peut adopter un pseudo très vite aujourd'hui, sans trop réfléchir, et c'est tout de même quelque chose que l'on dit de soi - et un prénom vraiment "à soi".

    @ Christw : Un sujet qui fait couler beaucoup d'encre. Personnellement, je suis pour la féminisation des noms de métier - un petit guide existe en Belgique - mais je trouve que le double suffixe systématique va trop loin contre la clarté de la langue.

  • Moi j'ai choisi Edmée qui est mon quatrième prénom, et celui de ma grand-mère (qui, je crois, avait en réalité un autre prénom, celui de sa mère sans doute, et avait choisi un autre de la liste, Edmée, pour être "le sien"). Donc c'est un prénom qui s'impose et ne veut pas partir :)

    "De" avec un grand D pour qu'on ne pense pas que je m'anoblis tranquillou et en douce.

    Xhavée parce que c'est un mot wallon bien de chez nous (qui veut dire chemin creux) et le nom d'une rue importante dans ma ville d'enfance. Finalement... je me suis "enracinée" avec ça :D

  • Merci beaucoup, Edmée, pour ces explications sur ton pseudonyme inspiré de ta famille et de ta région. J'ignorais le sens de ce mot wallon qui commence par un X, je le prenais pour un nom propre, un toponyme. Je suis née en Wallonie mais je n'y ai vécu que mes premières années, trop peu pour des racines.

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