« Avec son beau visage, sa barbe et ses cheveux blond cendré, il* avait l’air d’un dieu grec et paraissait aussi omniscient que s’il en était un. Indépendamment de ses qualifications médicales, il était également biologiste, poète, écrivain, traducteur, astronome et historien, et, en plus de ces activités multiples, il trouvait le temps d’aider au fonctionnement d’un laboratoire de radiologie, le seul de ce genre à Corfou. Je l’avais vu pour la première fois un jour où je m’interrogeais sur un nid d’araignées que je venais de découvrir. Theodore m’avait alors livré de passionnantes informations, me parlant, de son ton mal assuré, comme à un adulte, et j’en étais resté fasciné.
* [le Dr Theodore Stephanides]
Après cette première rencontre, j’étais sûr de ne jamais le revoir, convaincu qu’un personnage aussi savant n’avait pas de temps à perdre avec un garçon de dix ans. Le lendemain, pourtant, je recevais de sa part un microscope de poche et une invitation à venir goûter chez lui en ville. »
Gerald Durrell, Oiseaux, bêtes et grandes personnes
Theodore Stephanides dans son cabinet de travail avec Gerald Durrell, par Paul Cox
© Durrell Collection (source : ResearchGate)