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  • Un tapis de fleurs

    Les touristes étaient encore plus nombreux que d’habitude sur la Grand-Place de Bruxelles le 17 août dernier : depuis 1971, le tapis de fleurs y est un événement bisannuel très apprécié. On le réalise aux alentours de l’Assomption (celui-ci du 16 au 19 août 2018). Près d’un million de bégonias sont mis en place en quatre heures environ. Cette année, le dessin était d’inspiration mexicaine, aux couleurs de Guanajuato.

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    Rue du Marché aux Herbes : à droite, entrée des Galeries royales Saint-Hubert ;
    1e rue à gauche, rue de la Colline, menant à la Grand-Place de Bruxelles

    En entrant sur la Grand-Place par la rue de la Colline, où les commerces de souvenirs et pour touristes grignotent année après année les vitrines disponibles, on découvre aux pieds de l’Hôtel de Ville (XVe siècle) le grand tapis de fleurs (77 mètres sur 24) que chacun veut regarder de près : commentaires, photos et selfies vont bon train.

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    L'Hôtel de Ville, Grand-Place de Bruxelles

    Peut-être avez-vous l’occasion d’admirer ce genre d’installation éphémère près de chez vous ? La Grand-Place de Bruxelles, inscrite depuis 1998 au Patrimoine mondial de l’Unesco, fournit un magnifique écrin au tapis de fleurs et les Bruxellois aussi ne manquent pas d’en faire le tour pour admirer le dessin du tapis sous tous les angles et en même temps lever les yeux vers les belles façades tout autour. Une entrée payante permet de l’admirer du haut du balcon de l’Hôtel de Ville, paré de décorations florales pour l’occasion.

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    De face, 1 à 7, Grand-Place de Bruxelles

    Depuis leur restauration, les façades des maisons 1 à 7, du « Roy d’Espagne » au « Renard » – chacune de ces anciennes maisons de corporation porte un nom – ont retrouvé leur splendeur : « Plus de 30.000 feuilles d’or ont été déposées par des artisans pour redonner aux statues, médaillons et autres éléments décoratifs leur brillance originelle. » (BrusselsLife.be)

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    En haut du Roy d'Espagne, Grand-Place de Bruxelles

    Seule façade de la Grand-Place sans pignon, la « Maison du Roy d’Espagne » est surmontée d’une balustrade portant des statues de personnages mythologiques, devant une tour-lanterne octogonale. Se détachant sur un beau ciel d’azur et de nuages, la jeune femme jouant de la trompette tout au-dessus a fière allure.

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    La Maison du Roi, Grand-Place de Bruxelles

    Dos à l’Hôtel de Ville, on a un beau point de vue sur la « Maison du Roi », reconstruite au XIXe siècle dans le style néo-gothique. Des bannières reprenant quelques affiches « Belle époque » (dont « L’abeille d’or » admirée à Flora’s Feast) invitent à visiter l’exposition actuelle du Musée de la Ville de Bruxelles, situé dans cette maison prestigieuse : une collection particulière d’affiches cédées aux archives de la Ville en 1934 (des originaux et des fac-similés, à voir jusqu’au 3 septembre).

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    En montant sur un des perrons de la « Maison des Ducs de Brabant » (en réalité, on compte sept maisons derrière cette façade baroque monumentale du XVIIe siècle), on a une belle vue de la Grand-Place et de son tapis de fleurs – certains n’hésitent pas à y grimper sur le garde-fou en pierre bleue pour prendre une meilleure photo d’ensemble (comme l’auteur de celle-ci) avant de la quitter.

    Deux jours plus tard, deux activistes ont fait irruption sur le tapis de fleurs, à la manière des Femen, pour protester contre l’enfermement d’enfants dans le nouveau centre fermé pour familles en situation irrégulière à Steenokkerzeel.

  • Mon arrière-grand-père / Colo

    En 2006, s’échappant sans avion ni bateau de l’île de Majorque/Mallorca, Colo ouvre une première fenêtre sur la Toile, son “espacio”. En juillet dernier, son blog émigre au Courrier International. Sur “Espaces, instants”, elle nous emmène dans ses balades mallorquines ou autres, photos à l’appui, aussi pour saisir la grâce des saisons dans son jardin ou au potager. L’Espagne, son pays d’adoption, elle nous la fait découvrir
    à travers ses artistes et ses réalités quotidiennes. Le regard de Colo sur notre ordinaire, sur nos rapports avec les autres ou avec les choses, comme avec le temps qu’il fait ou le temps qui passe, est toujours original.

    Mallorca Côte rocheuse vers Soller.JPG

    Après avoir regardé la mer, écouté le vent, deviné le ciel, elle parle de ses découvertes culturelles ou nous salue en vers et en chansons. Pour partager ses lectures, elle en offre de larges extraits. Cette e-Colo aime rire et faire rire, dire et traduire – les langues sont son domaine. Pour notre plus grand plaisir – admiration –, ses billets sont bilingues, Colo la polyglotte les traduit du français vers l’espagnol, du catalan vers le français, avec parfois une touche d’anglais. Voilà qui singularise cette femme plurielle.

    “Primera voz” sur Textes & Prétextes, elle m’a montré le chemin des blogs. Pour
    tout ce qui nous lie à jamais, je suis heureuse de lui offrir cette page.

    * * * 

    J’ai perdu la trace de la statue de mon arrière-grand-père maternel.

    Ceci est peut-être courant dans les familles éparpillées, mais le cas est étrange car la dernière fois que je l’avais vue, il y a une trentaine d’années, elle se trouvait sur la Grand-Place de Nivelles ; et puis, quinze ans plus tard, disparue. Ce n’est pas rien de perdre son arrière-grand-père !

    Willame Georges.JPG
    Georges Willame 1863-1917 (cliché de la revue La vie wallonne)

    Alors quand Tania m’a invitée à gribouiller un mot ici, l’idée m’est venue de lancer un appel à ses nombreux lecteurs pour m’aider à la retrouver. J’ignore si mon amie connaît l’existence de ce poète, écrivain, dramaturge qu’était Georges Willame, sans doute, et par modestie, lui ai-je caché l’existence de cet artiste familial … Né à Nivelles en 1863 et décédé en 1917, il a écrit des livres historiques (Causeries nivelloises, par exemple), deux romans (Le Puison, dont je possède une édition datant de 1908, et Monsieur Romain), et une pièce (Èl roûse dè sinte Èrnèle). Et puis on lui doit les paroles de la chanson : Vive Djan Djan, chanson traditionnelle de Nivelles, - que ma grand-mère nous a bien entendu serinée.

    Il avait fondé L’Aclot qui, pour les extraits que j’en vois dans l’Anthologie éditée par la Bibliothèque Principale de Brabant Wallon qui m’a été offerte, était un journal hebdomadaire nivellois publié dans les années 1889-1890. Il écrivait en wallon et en français. J’ai lu sur la toile, peut-être est-ce vrai ? qu’à cette époque la grammaire wallonne n’était pas encore fixée.

    Voici un poème qui me touche beaucoup : 

    Willame El Vî bis.jpg

    Ce qui donne ceci en français :  

    Le vieux

    Maintenant, c'est son fils qui a repris la ferme / Et lui, tout recourbé / Dans
    son fauteuil, il pense, il repense / Il songe à la côte qu'il  a montée.

    Que le valet aille jeter les semences / Ou bien qu'on soit aux longs jours d'été, / Toujours plus jaune, plus sec, plus mince, / Il reste là seul sur le côté.

    Les heures, les jours, les ans, ça passe ! / Il a vu son père à la même place, / Quand lui-même est devenu fermier. 

    Et lui, le vaillant, lui, l'homme fort, / Lui, le maître, il attend son dernier sommeil.... / Et une larme lui tombe doucement des yeux.

    (Traduction : http://ephrem.skynetblogs.be/post/6408792/el-vi

    Merci Tania de m’avoir prêté ton espace personnel.

    Oh, mon aïeul, réapparaîtras-tu ?