Un jour arrive où
malgré toutes les promesses
tu cesses de te tenir debout
au milieu du combat
pour le pain et l’amour
Le corps après tout n’était qu’un outil
qui exécute ce qu’a demandé le souffleur
Finies l’agitation
et la tragédie des cœurs
Le mystique t’avait réservé
le rôle principal
Le monde t’avait assemblé en braillant
quand tu devins un homme et serras les poings
pour affronter la vie
qui elle-même allait ce même jour brailler
à cause du destin qui frappa ta moelle
comme le gel une fleur
Mustafa Kör, Brood en Liefde / De Pain et d’Amour, traduit du néerlandais par Katelijne De Vuyst & Danielle Losman, éditions maelstrÖm reEvolution, 2022. (Source : Les plats pays, 28/2/2022).
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Mustafa Kör sera intronisé demain « poète national ». Il succédera pour deux ans à Carl Norac (merci encore pour les « Fleurs de funérailles » durant le premier confinement), Els Moors, Laurence Vielle et Charles Ducal.
Né en Turquie en 1976, Kör a grandi au Limbourg dans une famille de mineurs. A 22 ans, la colonne brisée dans un accident de voiture, il commence à vivre dans un fauteuil roulant et se tourne vers l’écriture en autodidacte, devient romancier et poète en langue néerlandaise. « Même sans mon accident, la poésie aurait croisé ma route, mais l’aurais-je vue ? » (La Libre Belgique)
Vous vous souvenez du Flirt Flamand ? Voici un nouveau concours de poésie « transfrontalier » (par-delà la frontière linguistique, je précise) : Ik poëzie je graag Je te poème.