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Un espoir virulent

Un espoir virulent est le deuxième poème de Carl Norac en tant que Poète National belge, mis en ligne le 17 mars dernier, veille du confinement pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19 en Belgique.

A Bruxelles, hier, la Première ministre Sophie Wilmès a commémoré le quatrième anniversaire des attentats du 22 mars 2016 en Belgique dans un cercle restreint au monument à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme.

Je dédie ce billet à tous leurs proches et à tous ceux et celles qui leur ont porté secours. En même temps, je pense à tous ceux et celles qui souffrent aujourdhui de la pandémie et à tous les soignants qui portent secours aux malades et aux personnes âgées privées de visites.

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Un espoir virulent

 

J’ai attrapé la poésie.

Je crois que j’ai serré la main

à une phrase qui s’éloignait déjà

ou à une inconnue qui avait une étoile dans la poche.

J’ai dû embrasser les lèvres d’un hasard

qui ne s’était jamais retourné vers moi.

J’ai attrapé la poésie, cet espoir virulent.

 

Voilà un moment que ce clair symptôme de jeter

les instants devant soi était devenu une chanson.

Ne plus être confiné dans un langage étudié,

s’emparer du mot libre, exister, résister

et prendre garde à ceux qui parlent d’un pays mort

alors que ce pays aujourd’hui nous regarde.

 

À présent, on m’interroge, c’était écrit :

« Votre langue maternelle ? »  Le souffle.

« Votre permis de séjour ? »  La parole.

« Vous avez chopé ça où ? »  Derrière votre miroir.

« C’est quoi alors votre dessein, étranger ? »

Que les mots soient au monde,

même quand le monde se tait.

 

J’ai attrapé la poésie.

Avec, sous les doigts, une légère fièvre,

je crève d’envie de vous la refiler,

comme ça, du bout des lèvres.

 

Une des missions de Carl Norac en tant que Poète National est d’écrire, durant son mandat, douze poèmes liés à l’actualité ou l’histoire de notre pays. Voici quelques vers du premier, que vous pouvez lire en entier sur le site officiel.

 

Poème pour l’enfant au bord d’une page

 

[...] 

Un poème ne t’attend pas.

Il est là, même où tu l’ignores.

Il ne se veut pas forcément plus brillant

qu’une bruine qui s’amuse ou un soleil qui tombe.

Un poème ne fait pas pousser les fleurs :

c’est une parole entre deux lèvres

qui ne sauvera peut-être pas la Terre,

mais qui s’entendra,

se fendra d’un aveu, d’un amour, d’un combat.

[...] 

Commentaires

  • Je découvre; c'est superbe; je prendrai note tout à l'heure quand je reviendrai. sur certains blogs, je reviens pour lire avec plus d'attention. Je t'embrasse. Tania, la faute (énorme) a été trouvée. J'ai publié hier, mais plus tard les résultats. Bises de France et de loin…..!

  • Je vais aller voir, Anne, merci pour ton message. Bises en retour.

  • Eh bien c'est horrible mais avant de l'entendre au JT, je n'avais plus pensé à cet anniversaire, j'ai honte... Les infos sur le coronavirus bouffent tout. Allez, malgré tout, bonne semaine, Tania.

  • Oh, je vois que tu l'avais publié hier, ce poème, nous voilà au diapason. Pas de honte, Anne, on en a très peu parlé avec cette actualité. Bonne semaine à toi.

  • Avec plaisir, Nikole.

  • très juste et tout à fait d'actualité :-)
    ce matin quelqu'un me l'a envoyé en traduction néerlandaise, il est donc vraiment national ;-)
    bises aussi à celle qui est privée de voir sa maman, chère Tania

  • Oui, le site officiel propose les trois langues nationales :
    http://www.poetenational.be/
    http://www.dichterdesvaderlands.be/ en néerlandais
    http://www.nationalerdichter.be/ en allemand.
    Merci, chère Adrienne. Ni visite ni communication possible, hélas.

  • Tout passe au second plan en ce moment, mais c'est important aussi de se souvenir de toutes ces victimes innocentes. De la poésie comme je l'aime, à laquelle on peut revenir et être accrochée par des strophes différentes, selon l'état d'esprit.

  • Ce poème de Carl Norac circule sans danger, vive la poésie !
    Cette date s'est gravée dans ma mémoire, il est vrai, ramenée par chaque printemps.

  • Vive le printemps et vive(nt) les poètes. Merci Tania pour cette découverte, le talent est grand, il ne peut que nous enrichir. Bises ensoleillées. brigitte

  • Le printemps nous a ramené le soleil, hourra ! Dans les rues du quartier apparaissent des mots aux façades, des "merci aux soignants", des "c'est le moment de se serrer les coudes". Bonne après-midi, Brigitte.

  • Quels beaux poèmes! Un virus que j'ai chopé il y a longtemps celui de la poésie, celle qui fait du bien en ce moment, merci!

    Pensons à tous, puisse la poésie les accompagner, qui sait?
    Un beso.

  • Heureuse que tu aimes aussi ces vers, chère Colo passeuse de poésie. Un baiser en retour.

  • Un poème très contagieux, tant mieux, oui. Bonne journée, Anne, repose-toi bien.

  • Apparu également "chez moi" il y a quelques jours par le biais des commentaires, déniché par Paula.
    Merci !

  • Bonjour, K. Je vous l'avais envoyé via le formulaire de contact de votre blog, mais j'ai le sentiment que celui-ci ne vous est pas arrivé.

  • En effet, je ne l'ai pas trouvé, ayant vérifié avant de répondre.
    Merci toutefois de cette attention/intention !

  • Quelle belle initiative, quelle passionnante mission pour ce "poète national" ! Et ses écrits sont d'une limpidité !
    Oui, tu as raison, ne pas oublier l'anniversaire de ces terribles moments.
    Belle journée Tania, Merci pour l'ouverture que tu nous offres. Bises . Claudie.

  • Heureuse que tu apprécies ce poète et ce poème, Claudie. Oui, c'est une belle mission, surtout dans notre pays que certains s'acharnent à diviser. Bonne journée à toi, courage.

  • Carl Norac et son père Pierre Coran sont déjà venus rencontrer des élèves dans mon école, et ils sont très sympas.

    Tu te doutes que ce projet bilingue autour du Poète National ne peut que me plaire, car il construit des ponts au-dessus de la "frontière" linguistique.

  • Je l'imagine bien. A bientôt, petit Belge, bonne après-midi.

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