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Deux extraits

« J’avais noté comme une maxime : L’écriture peut naître d’une révolte, devenir un engagement, être une protestation.

C’est alors que je m’étais dit, n’oublie pas : ou bien on se bat, ou bien on se couche. Comment se bat un écri-vain ? Et une écri-vaine, comment elle se bat, puisqu’on fait la différence ? Ses armes sont-elles différentes de celles d’un écri-vain ? Je veux dire ses livres ? » (pp. 169-170)

Claudie Hunzinger couverture Grasset.jpeg

« Le matin, j’ouvrais la porte sur le pré et sur une sorte de bourdonnement mental, non, les abeilles. Une incandescence sonore. Celle du monde. Il était toujours là. Scintillant. Je me disais, personnellement, je ne me sens pas assez déprimée pour manier l’ironie, pas encore assez disjointe de ses débris, même si c’est vraiment classe d’être sans illusions. L’ironie, qu’est-ce que c’est classe. J’aurais aimé être une ironique contestataire. Mais pour moi, il y avait encore un écho, un éclat, un frisson qui se manifestait dans le monde, comme le palimpseste d’un paradis à déchiffrer entre ses débris. Auxquels je tenais, profondément imbriquée.

A chaque fois, dehors, je n’ai pas honte de trouver, malgré l’évidence, que le monde est une perfection. » (pp. 245-246)

Claudie Hunzinger, Un chien à ma table

* * *

Au moment de programmer ce billet, j’apprends que Coumarine, dont le blog était en pause depuis un an et demi, a pris son dernier envol ce 7 juin 2023.
Ces extraits auraient pu plaire, il me semble, à cette passionnée d’écriture qui signait ses livres de son nom, Nicole Versailles. En guise d’hommage.

Tania

Commentaires

  • Bien sûr, j'ai connu son blog; c'est triste!! On ne s'habitue jamais.......Il y a longtemps, une blogueuse textile bourrée d'idées s'est éteinte jeune, subitement, et son blog continue de courir sur la Toile....Les mots restent. Lorsqu'on écrit, finalement, on ne disparait jamais vraiment...........Bon week-end Tania!

  • En tapant son nom sur Am...N, j'ai trouvé son livre; il semblerait que depuis 2018 ou 2019, elle ait eu la maladie de Horton; se serait -elle éteinte de cela qu'elle décrit et accepte en fin de livre?

  • Ce livre-là, je ne l'ai pas lu, Anne. Ces dernières années, Coumarine a tenu le journal de bord de ses ennuis de santé successifs sur son blog. Elle y a fait face avec vaillance, tant qu'elle a pu.

  • Un bel extrait. Je ne connaissais pas cette écrivaine et blogueuse et tout cela est bien triste en effet pour sa famille et tous ceux qui la côtoyaient et qui l'aimaient. Tu lui rends un bel hommage. Merci pour elle

  • Coumarine tenait un blog très personnel et animait entre autres des ateliers d'écriture. Nous nous faisions signe de temps en temps.

  • "A chaque fois, dehors, je n’ai pas honte de trouver, malgré l’évidence, que le monde est une perfection. " C'est merveilleux de dire cela...
    Bon voyage à Coumarine, le chemin de la maladie est si terrible !!! Douce soirée Tania, je t'embrasse. brigitte

  • Merci, Brigitte & bonne semaine à toi.

  • Coumarine partageait ses enthousiasmes, notamment pour la blogosphère dans son livre "Tout d'un blog".

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