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Credo

tesson,la panthère des neiges,récit,littérature française,tibet,munier,photographie animalière,nature,culture,spiritualité,vie sauvage« Nous étions nombreux, dans les grottes et dans les villes, à ne pas désirer un monde augmenté, mais un monde célébré dans son juste partage, patrie de sa seule gloire. Une montagne, un ciel affolé de lumière, des chasses de nuages et un yack sur l’arête : tout était disposé, suffisant. Ce qui ne se voyait pas était susceptible de surgir. Ce qui ne surgissait pas avait su se cacher.
C’était là le consentement païen, chanson antique.
– Léo, je te résume le Credo, dis-je.
– J’écoute, dit-il poliment.
– Vénérer ce qui se tient devant nous. Ne rien attendre. Se souvenir beaucoup. Se garder des espérances, fumées au-dessus des ruines. Jouir de ce qui s’offre. Chercher les symboles et croire la poésie plus solide que la foi. Se contenter du monde. Lutter pour qu’il demeure. 
Léo fouillait la montagne au télescope. Il était trop concentré pour m’écouter vraiment, ce qui me donnait l’avantage de pouvoir continuer mes démonstrations.
– Les champions de l’espérance appellent « résignation » notre consentement. Ils se trompent. C’est l’amour. »

Sylvain Tesson, La panthère des neiges

Commentaires

  • La dernière phrase de l'extrait que tu cites est un vrai bijou !
    Merci beaucoup, Tania.
    Gros bisous et bonne nuit.

  • Merci de souligner cette phrase, Pahi & bonne journée à toi.

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