« C’est pourquoi tout humain pourvu de quelque conscience et dignité devrait apprendre à bâtir sa solitude, à l’habiter avec agrément, et aussi à la défendre contre tous les niveleurs de citadelle et rongeurs de liberté. Cette solitude peut paraître dure, intransigeante. Certes, elle est haute, même élancée, mais elle n’a rien de désolé : c’est comme un amandier qui, même seul et en temps de guerre, persiste à fleurir ; c’est comme une nef partant sur l’océan ; c’est comme une flèche légère se perdant dans l’azur. »
Jacqueline Kelen, L’Esprit de solitude
Pierre Bonnard, L'amandier en fleurs, 1947, Paris, Musée d''Orsay