« Vers le milieu de l’été 1996, les enfants commencèrent à s’écrouler sur les trottoirs, et la résignation s’installa. L’odeur des cadavres, les exécutions publiques au marché pour vols de nourriture, les soldats qui de leurs armes menaçaient les civils pour assurer leur propre existence, tout cela faisait désormais partie des scènes quotidiennes de Ranam.
Un jour, alors que je passais par le marché, j’aperçus le corps d’un petit garçon blotti contre un mur, immobile. Je m’approchai à petits pas en me frayant un chemin parmi les passants qui circulaient dans la résignation totale. Son visage était couvert de crasse, les habits boueux et les cheveux longs, pleins de nœuds. Non, pas lui, ce n’est pas possible… Non ! Le regard affolé, je couvris ma bouche avec mes deux mains et je retins mon souffle : c’était mon élève Seeung-chul Lee. Le petit garçon qui voulait soigner les enfants de la rue. Celui qui ne deviendrait jamais médecin car sa vie s’était arrêtée contre ce mur à treize ans. Ce petit garçon aux pieds nus qui me hante depuis. »
Jihyun Park, Seh-Lynn, Deux Coréennes
Commentaires
Mais quelle horreur... Pourtant j'ai envie de le lire pour "me rendre compte"...
Cela me donne des frissons; tant d'innocents dans le monde meurent dans l'indifférence générale............Terrible!
C'est épouvantable. L'enfance complètement sacrifiée et pourquoi au fond .. quelle folie chez certains.
Qu'ajouter à ce que vous écrivez ? Merci pour vos réactions à ce passage qui m'a bouleversée comme vous.
Tous ces petits de par le monde ...ce passage est bouleversant Tania. On oublie tellement vite leur malheur et notre chance....
Je t'embrasse . Bon dimanche.
Bon dimanche, Claudie, merci.
oui c'est horrible, il n'y a pas de mots assez forts pour le dire
Difficile de commenter un tel texte, je le trouve aussi.