Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

De Tiepolo à Richter

De Tiepolo à Richter, L’Europe en dialogue : les musées du Cinquantenaire (MRAH) présentent une sélection d’œuvres importantes prêtées par quatorze fondations, à l’occasion de l’année européenne du patrimoine culturel. Eclectique plutôt que disparate, cette exposition en deux parties – du XIVe au XIXe siècle, de la fin du XIXe à aujourd’hui – offre de quoi satisfaire les curieux qui acceptent de circuler « à sauts et à gambades » dans l’histoire de l’art. 

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
Giovanni Battista Tiepolo, Chasseur à cheval, 1718-1730, Fondazione Cariplo, Milan

C’est toujours gai de découvrir une exposition dont on n’a pas encore entendu parler, sinon par un courriel de la Fondation Roi Baudouin qui y participe largement. Aussi je ne vous en dirai pas trop, promis. Le Guide du visiteur (source des citations) offert par les Musées royaux d’Art et d’Histoire commente l’histoire de chacune des 69 œuvres exposées en une dizaine de lignes. 

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
Hayez Francesco, La dernière rencontre entre Jacopo Foscari et sa famille avant d’être envoyé en exil, 1838-1840, Fondazione Cariplo, Milan

L’entrée est impressionnante avec deux tableaux de 1840 commandés par Ferdinand Ier d’Autriche « lorsqu’il s’est rendu à Milan pour être couronné roi de Lombardie-Vénétie » : un chef-d’œuvre de Francesco Hayez et un magnifique Intérieur de la cathédrale de Milan par Luigi Bisi. Vous y verrez aussi L’enseigne du Saint-Sang, un rare bois polychrome de 1529.

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
Scènes de la vie et de la mort de la Vierge, vers 1280-1300, Fondation / Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne 

Plus loin, un petit retable portable, fine sculpture gothique en ivoire, présente des Scènes de la vie et de la mort de la Vierge (XIIIe). Un panneau ogival accroché juste au-dessus montre Jésus debout sur les genoux de la Madone du Maître de San Davino (XVe), il enlace tendrement sa mère. Au siècle suivant, contraste total, La montée au Calvaire d’après Jérôme Bosch le montre écrasé sous la lourde croix, le regard baissé.

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
Jean-Baptiste Bonnecroy, Vue de Bruxelles, 1664-1665, huile sur toile 169 x 301,5 cm, Fondation Roi Baudouin, Bruxelles

L’art ancien domine dans l’exposition, les peintres illustres n’y manquent pas : Dürer, Jordaens, Tiepolo, Guardi, Lombardi… Comment en parler rapidement ? Il faut aller les voir. Et aussi cette vue panoramique de Bruxelles par Jean-Baptiste Bonnecroy (1664-1665) où l’on reconnaît certains édifices. Je me suis attardée plus loin devant un pupitre indo-portugais en teck et bois de rose, orné de belles incrustations en ivoire (l’exposition comporte aussi quelques objets).

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
Auguste Rodin, Buste de Victor Hugo, modelé en 1883, reproduit en marbre en 1886-1888,
Fondation / Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne 

Un marbre admirable, le Buste de Victor Hugo par Rodin (1886-1888), fait la transition vers l’art moderne et contemporain où j’ai eu quelques coups de cœur pour des œuvres venues de Finlande. Par ordre chronologique, je commence par La fille du forgeron (1928) d’Helene Schjerfbeck, cette artiste fameuse dont je vous ai montré récemment un bel autoportrait. Les quatre enfants du forgeron étaient parmi ses modèles préférés à Hyvinkää, ils l’aidaient aussi dans ses tâches quotidiennes.

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
Helene Schjerbeck, La fille du forgeron, 1928, Kirpilä Art Collection / Finnish Cultural Foundation, Helsinki

Deux beaux petits paysages d’hiver du début du XXe siècle ont de quoi séduire les amateurs. Plus récent, Automne (1968) de Ernst Mether-Borgström, « pionnier de l’art abstrait finlandais dans les années 1940 », illustre son évolution vers un art géométrique où les couleurs jouent le premier rôle. Enfin, j’ai aimé cette encre sur papier d’Elina Merenmies, Espace (2009) : l’artiste d’Helsinki a étudié à Bruxelles et à Prague.

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
© Elina Merenmies, Espace, 2009, encre sur papier, Saastamoinen Foundation Art Collection / EMMA

Impossible de terminer ce billet sans signaler ces chefs-d’œuvre sélectionnés par la Fondation Roi Baudouin : un délicieux logogramme de Christian Dotremont au titre non moins ravissant, Brusquerie de soie, bruissement de suie ; le Squelette de James Ensor regardant des chinoiseries ; Charles au jersey rayé d’Evenepoel ; la terrible Buveuse d’absinthe de Spilliaert, entre autres.

de tiepolo à richter,l'europe en dialogue,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,patrimoine européen,fondations européennes,fondation roi baudouin,art,culture,2018
© Gerhard Richter, Musa, 2009, tapisserie en polyester, coton, laine, soie et acrylique, Olbricht Collection / Foundation, Berlin

De Tiepolo à Richter, l’Europe en dialogue, nous fait voyager dans le passé et le présent de notre continent si riche de ses échanges artistiques. Il me semble que chacun sera sensible à ces « belles histoires attestant de la parenté interculturelle entre citoyens européens ». A voir au Cinquantenaire jusqu’au 30 septembre.

Commentaires

  • Le retable de la Fondation Gulbekian m'a renvoyé bien des années en arrière, lorsque j'ai visité la fondation justement à Lisbonne. Cela a été pour moi une véritable découverte : depuis j'aime beaucoup ces "musées" très personnels, dans lequel s'exprime le goût des fondateurs. Ils sont généralement établis dans de superbes bâtiments, conçus à leur intention et le choix des oeuvres, même éclectique, est toujours passionnant. J'ai eu la chance ensuite de vivre a proximité de la fondation Beyeler à Riehen, près de Bâles :un lieu que je ne peux oublier. Merci donc Tania pour cette visite qui m'a rappelé tant de belles choses.

  • Une très belle exposition à lire ton billet. Cette saison, je suis freinée dans mes désirs d'expo à cause de la grève SNCF, très active sur la ligne Paris-Rouen. J'espère pouvoir me rattraper à l'automne.

  • @ Adrienne : J'espère que tu en trouveras le temps.

    @ Annie : Tu me donnes envie de visiter ces fondations un jour, la fondation Beyeler me tente particulièrement. Quand nous avons visité le musée des Beaux-Arts de Bâle, elle n'existait pas encore.

    @ Aifelle : Pourvu que cela cesse bientôt. Bonne journée.

  • Quelle diversité, il y en a pour tous les goûts, la dialogue est riche mais y-a-t-il un fil conducteur dans cette expo. ? Je t'embrasse, doux week end Tania. brigitte

  • Certains motifs du tableau de Richter me rappellent ceux du suaire de Turin, c'est très curieux. J'ai déjà vu la Vue de Bruxelles de Bonnecroy, dont je possède un dépliant. C'est aussi un beau morceau de peinture. Cette expo a l'air fort intéressante et j'aime beaucoup les MRAH... Je voudrais y aller plus souvent.

  • Tiepolo est un peintre que j'aime
    J'ai lu deux essais sur lui que j'avais aimé les ciels de Tiepolo de Alain Busine et le rose Tiepolo de Roberto Calasso

  • Oh! si! si! Tu peux nous en dire beaucoup puisque certaines d'entre nous (pour ne pas dire "je") ne verront pas l'expo.
    J'ai beaucoup aimé, entre autres, l'encre sur papier d’Elina Merenmies. Et il y a encore d'autres que j'aurais aimé découvrir, certains dont les titres font rêver comme Brusquerie de soie, bruissement de suie !

  • @ Plumes d'Anges, Pivoine, Dominique, Valérie, K, Claudialucia : Vous me faites plaisir avec vos commentaires, merci.
    Des imprévus familiaux, une maman hospitalisée : j'ai trop peu de temps à moi pour vous répondre. Je reprendrai les échanges dès que possible.

Écrire un commentaire

Optionnel