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Dessinez

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« Dessinez sans intention particulière, griffonnez machinalement, il apparaît presque toujours sur le papier des visages. Menant une excessive vie faciale, on est aussi dans une perpétuelle fièvre de visages. Dès que je prends un crayon, un pinceau, il m’en vient sur le papier l’un après l’autre dix, quinze, vingt. Et sauvages la plupart. Est-ce moi tous ces visages ? Sont-ce d’autres ? De quels fonds venus ? »

Henri Michaux, Peintures et dessins

Henri Michaux Aquarelle 1981 Coll. privée
© SABAM Belgium 2016

 

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« Dans tous les inachèvements, je trouve des têtes. […] Tout ce qui est fluide une fois arrêté devient tête. Comme têtes je reconnais toutes les formes imprécises. »

Henri Michaux, Emergences-Résurgences

Henri Michaux Acrylique 1972 Coll. particulière
© SABAM Belgium 2016

 

Henri Michaux. Face à face, Bibliotheca Wittockiana, Bruxelles,
2.03.2016 > 12.06.2016

Rencontre autour de Michaux à la librairie Tropismes le 17.03.2016 à 19 h.

Commentaires

  • Exact, Adrienne ! Je les observe souvent.
    Les petits commencent presque toujours leur dessin par la figure humaine et plus précisément par le visage. Ils placent au milieu de la feuille un grand ou un petit rond et puis deux traits pour les yeux. Le reste suit selon l'imagination de chacun et c'est très drôle de suivre leurs histoires.
    Visiblement, Henri Michaux a gardé ce premier élan. L'importance du visage...la grande idée de Levinas !Le visage de l'autre pour penser l'infini du rapport à l'autre...et dessiner à travers son propre visage celui de l'autre...qui interpelle sans fin... c'est la vraie "trace" de l'humain que font nos petits ! c'est pourquoi, sans doute, j'ai une collection gigantesque de dessins d'enfants dont je ne parviens pas à me débarasser :-)

    l'autre, l'enfant qui se dessine soi et à travers soi
    l'autre ... dans une interpellation sans fin, ce dessin
    d'enfant est la vraie trace de l'humain, c'est pourquoi j'ai tant de mal à les jeter :-)

  • Pardon Tania...ce com c'est un peu n'importe quoi, mon téléphone a ses caprices et mes doigts sont trop gros et puis débarrasser avec deux r ;-)
    Belle journée et merci !

  • Merci pour tes explications, Witchy (j'ai supprimé le grand blanc avant la fin de ton commentaire, un raté à la transmission ?) Se dessiner "soi et à travers soi", voilà qui s'applique bien aussi à Michaux qui écrit dans une postface de "Un certain Plume" - un extrait beaucoup cherché et que je retrouve enfin :
    "On veut trop être quelqu'un.
    Il n'est pas un moi. Il n'est pas dix moi. Il n'est pas de moi. MOI n'est qu'une position d'équilibre. (Une entre mille autres continuellement possibles et toujours prêtes.) Une moyenne de "moi", un mouvement de foule. Au nom de beaucoup, je signe ce livre."

  • Pas de problème, ta réponse à Adrienne est pleine d'intérêt, peu importent les coquilles. Bonne journée à toi !

  • A l’âge on se croit tout et qu’on veut s’éloigner du traditionnel, je suis sorti des « sentiers battus » et découvert des poètes révolutionnaires comme Henri Michaux. … En voici un, très interpelant, qui surprend. … On y trouve une harmonie d’idées et de son. … C’est peut-être aussi un essai de « choc des idées » à l’instar des peintres de notre temps pour leur art, certains diront que le poète a exploité la « bêtise humaine » qui va se rengorger de qualificatifs de connaisseurs avertis. …

    LE GRAND COMBAT
    Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;
    Il le rague et le roupéte jusqu'à son drâle ;
    Il le pratéle et le libucque et lui baroufle les ouillais ;
    Il le tocarde et le marmine,
    Le manage rape à ri et ripe à ra.
    Enfin il l'écorcobalisse.
    L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
    C'en sera bientôt fini de lui ;
    Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
    Le cerveau tombe qui a tant roulé.
    Abrah ! Abrah ! Abrah !
    Le pied a failli !
    Le bras a cassé !
    Le sang a coulé !
    Fouille, fouille, fouille,
    Dans la marmite de son ventre est un grand secret.
    Mégères alentours qui pleurez dans vos mouchoirs;
    On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
    Et on vous regarde,
    On cherche aussi, nous autres le Grand Secret.

    « Papa, fais tousser la baleine », dit l'enfant confiant.
    Le tibétain, sans répondre, sortit sa trompe à appeler l'orage
    et nous fûmes copieusement mouillés sous de grands éclairs.
    Si la feuille chantait, elle tromperait l'oiseau.

    (Qui je fus Gallimard, 1927)

    J’ai découvert quelques-uns des superbes poèmes d’Henri Michaux, quant aux idées et l’utilisation de la langue. … Pour ceux qui désirent en lire d’avantage, voici le lien dans "Propos d'un octogénaire" : (Henri Michaux,docx)… Je partage l’enthousiasme de Tania. …

    Comme tous les « potaches », j’ai écrit des poèmes et je n’ai cessé de le faire voir mon blog « Propos d’un octogénaire ». …

  • "Humoriste à froid, ironiste féroce" (Joiret/Bernard, Littérature belge de langue française), en voilà un bel exemple, merci. Les poèmes de Michaux proposés par "la poésie que j'aime" sont illustrés par ses dessins, ça tombe bien. (En revanche, je n'ai pas trouvé Michaux sur ton site.)

  • Que tout cela est intéressant, ton billet et les commentaires. Du coup je retourne regarder les visages de ton billet d'hier.
    J'ai moi aussi, collés à une porte, des dessins d'enfants (qui ont grandi)...mais je n'arrive pas à les enlever.

  • @ Niki : Une exposition qui suscite plein de questions.

    @ Colo : Merci, Colo - dessins-souvenirs, dessins-présences ?

  • Ces "dictionnaires amoureux" sont du vrai nanan pour qui s'intéresse au sujet concerné. Les dictionnaires, de faon générale, sont plaisants puisqu'ils sont comme un affriolant buffet où on picore ce qui nous attire ! :-)

  • Tu voulais sans doute commenter Baronian : en effet, on picore à gauche à droite, et on peut s'y resservir !

  • Au CAPES de lettres Henri Michaux me faisait peur à l'époque! Pas facile de disserter sur lui! L'explication de Witchy est très intéressante.

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