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Ne rien dire

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« Que fallait-il dire ? Que fallait-il ne pas dire ? Olga n’avait pas appris à mentir. Ilya l’avait prévenue : se conduire intelligemment, c’était ne rien dire. Seulement voilà, c’était aussi ce qu’il y avait de plus compliqué. Et malgré ses intentions, Olga se mit à parler. Une heure, deux heures, trois heures. Les questions étaient toutes insignifiantes : qui sont vos amis ? qui fréquentez-vous ? que lisez-vous ? Ils évoquèrent le professeur émigré, ils savaient, bien sûr, qu’elle avait été renvoyée de l’université en 1965. Ils se montraient même compatissants : quel besoin avez-vous de ce tas de cochonneries antisoviétiques ? Vous êtes une Soviétique, avec qui êtes-vous allée vous fourrer ?

Olga jouait un peu les idiotes, elle raconta n’importe quoi, parla de ses amies qu’elle ne voyait presque plus, elles étaient toutes mariées, alors vous savez, les enfants, le travail… Par esprit de vengeance, elle ne cita parmi ses amies proches que Galia Poloukhina, et ne donna pas un seul nom en trop, lui sembla-t-il. »

Ludmila Oulitskaïa, Le chapiteau vert

 

Commentaires

  • @ Aifelle : Il donne bien le ton de ce roman. Bonne journée, Aifelle.

    @ Niki : J'ai oublié de mettre en lien vers sa biographie, je vais l'ajouter.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lioudmila_Oulitska%C3%AFa

    @ Un petit Belge : Pas simple alors d'échapper au KGB, de vivre sous une surveillance constante, toujours sur ses gardes. Bonne semaine.

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