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Fortune

Vert Livre de la mutation de Fortune.jpg

« Inconstante, versatile, imprévisible, la déesse Fortune porte dans les images de la fin du Moyen Age une robe rayée ou mi-partie. On la voit ici entourée de ses deux frères, tels que les décrit Christine de Pisan dans son célèbre Livre de la mutation de Fortune (1400-1403). A gauche, Heur est un jeune homme vêtu de vert et couronné de feuillage. A droite, Meseur (Malheur) est un paysan rustaud et court vêtu dont la massue prête à frapper est quelque peu inquiétante. » 

Michel Pastoureau, Vert. Histoire d’une couleur 

Miniature d’un manuscrit du Livre de la mutation de Fortune de Christine de Pisan
(vers 1420-1430). Chantilly, Musée Condé.

 

Commentaires

  • la symbolique des couleurs, c'est vraiment une chose ancrée en nous, culturellement! j'y pense en voyant cette dame Fortune, dont le mauvais côté est noir, et le bon... blanc, évidemment ;-)

  • Quel plaisir pour moi, dont le savoir littéraire doit se compléter, de trouver dans les commentaires sur les publications de Tania, une telle richesse de propos et d’avis autorisés qu’ils suscitent chez moi un appel à la réflexion ou à une controverse modeste. …

    Quant à la vénitienne, Christine de Pisan ou Pizan, poétesse, romancière et un peu historienne, écrivant en français, la documentation que j’ai consultée m’apprend qu’elle fut la première femme de lettre de son temps et la première « féministe avant la lettre », à tel point que ceux qui défendent les droits de la femme se revendiquent d’elle dans une controverse sur cette réputation qui parvient jusqu’à nous. … Elle fut même un symbole pour certains, lors de la dernière guerre mondiale. …

  • Pastoureau ne commente ni les couleurs de sa peau que tu observes, ni ce feu opposé à l'eau à ses pieds - il faudrait aller rechercher le texte de Christine de Pisan pour en savoir plus long.

  • C'est en philologie romane que j'ai appris l'existence de cette poétesse, ravie d'entendre une voix de femme dans la littérature française du Moyen Age - le "Lagarde & Michard" de mes humanités ne la mentionnait pas !
    Pour toi, ce poème emblématique, belle illustration de l'anaphore :

    Ballade

    Seulette suis, sans amis demeurée
    Seulette suis et seulette veux être,
    Seulette m'a mon doux ami laissée.
    Seulette suis, sans compagnon ni maître,
    Seulette suis, dolente et courroucée,
    Seulette suis, en langueur malaisée,
    Seulette suis, plus que nulle égarée,
    Seulette suis, sans ami demeurée.

    Seulette suis à huis ou à fenêtre,
    Seulette suis en un anglet caché,
    Seulette suis pour moi de pleurs repaître,
    Seulette suis, dolente ou apaisée,
    Seulette suis, rien qui tant messiée,
    Seulette suis, en ma chambre enserrée,
    Seulette suis, sans ami demeurée.

    Seulette suis partout et en tout aître,
    Seulette suis, que je marche ou je siée,
    Seulette suis, plus qu'autre rien terrestre,
    Seulette suis, de chacun délaissée,
    Seulette suis, durement abaissée,
    Seulette suis, souvent toute éplorée,
    Seulette suis, sans ami demeurée.

    Princes, or est ma douleur commencée
    Seulette suis, de tout deuil menacée,
    Seulette suis, plus teinte que morée,
    Seulette suis, sans ami demeurée.

    Texte original & vocabulaire ici : https://geudensherman.wordpress.com/lit-ma-fr/ma-1340-1440/christine-de-pisan/

  • Merci mille fois pour ce beau poème qui peut rivaliser avec ceux qu’on écrit maintenant. … c’est tellement beau à dire à haute voix !!! … Petit poète moi-même, j’apprécie. ...

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