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Mes doigts par morse

En tous sens et à tout vent* / 7       

Mes doigts, par morse, te parlaient

 

En ce pays de nulle part où nous allions

À la recherche de l’amour,

Mes doigts, par morse, te parlaient,

Essayant de doucir ton corps déjà si doux

Contre mon corps, à l’ancre.

foulon,roger,mes doigts,par morse,poème,poésie,littérature française de belgique,anthologie,piqués des vers!,cultureEt nous glissions, malgré notre âge

En ce pays de nulle part qu’on nomme amour.

C’était le port, c’était mon corps toujours plus proche

Mêlé par l’ordre invisible du morse

Que mes doigts inventaient sur épaules, sur jambes

Et sur la dune douce des genoux.

Déjà, ta houle heureuse respirait,

Sœur de la mienne,

Dans un mouvement tendre et régulier

Qui rapprochait nos jeux, nos vœux, nos feux

Comme deux barques en dérive

Par le tropisme des courants, l’une vers l’autre

Ramenées.

Le ciel de notre chambre était rempli de signes

Nés du morse appeleur

Qui, par bec, sur ta peau, faisait naître des cygnes.

 

Et nous suivions sur nos deux corps enfin mêlés

Le doux volettement de ces oiseaux nocturnes.

 

Roger Foulon, Route du poème

 

*Colette Nys-Mazure, Christian Libens, Piqués des vers ! 300 coups de cœur poétiques, Espace Nord, 2014.

 

Braque, illustration de Lettera amorosa (René Char)

Commentaires

  • Emouvant. Je lis ces lignes et me vient une musique en tête : celle de la clôture vers minuit des programmes télè où l'on voyait voler des livres et où était mêlé le nom de Foulon.....Ma mémoire défaille , peut être un de tes lecteurs me donnera la clef de l'énigme. Bon week end Tania

  • Un petit u de moins, et c'était Folon. Est-ce ce générique-ci ?
    https://www.youtube.com/watch?v=LfwGR08tRWA

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