« J’écris une histoire de guerre. Je ne l’avais pas prévu. Au début, c’était une histoire d’amour, l’histoire d’un mariage, mais la guerre s’y est incrustée partout, tel du verre brisé en mille éclats. Non pas une histoire ordinaire de combattants mais de ceux qui ne partirent pas à la guerre. Les lâches et les planqués ; ceux qui laissèrent une erreur leur épargner de faire leur devoir, ceux qui se cachèrent à la vue de ce devoir, ceux qui face à lui le refusèrent ; et même ceux qui étaient trop jeunes pour savoir qu’un jour ils se rebelleraient et fuiraient leur pays, comme mon fils quand son heure est venue de partir à la guerre. L’histoire de ces hommes-là, et d’une femme à la fenêtre, incapable de faire autre chose qu’observer. »
Andrew Sean Greer, L’histoire d’un mariage
Commentaires
Une femme nouvelle observatrice ?
Juste avant de s'en aller, la femme que j'aime lisait deux livres. Seule Venise, de Claudie Gallay et ce roman, L'histoire d'un mariage dont vous parlez si bien que j'ai décidé de le lire à mon tour.
La femme que j'aime a terminé ces deux livres juste avant de m'écrire qu'elle ne rentrerait plus, qu'elle me quittait. Les livres ont tous les pouvoirs, celui de séparer deux vies, celui d'aider à traverser la solitude.
Je regarde la bibliographie listée dans la colonne de gauche de votre blog et j'hésite. Au moins vingt livres que je voudrais lire, avec en tête cette idée dangereuse de comprendre pourquoi une femme un jour s'en va. Pourquoi elle écrit : « Je te quitte en t'aimant." puis met ses livres à l'intérieur de cartons pour aller vivre à quelques rues, dans ce village où nos enfants se croisent dans la cour de l'école ?
Tania juste un conseil : je commence par lequel ?
@ JEA: observatrice, oui ; nouvelle ?
@ Tieri: merci pour ces confidences qui m'ont d'abord remis en mémoire "La femme gauchère" de Peter Handke. Conseiller un livre qui réponde à votre pourquoi, je ne sais. "Des vents contraires" d'Olivier Adam, peut-être, pourrait partager votre solitude.
Merci Tania. La femme gauchère je crois que c'est le premier livre de Handke que j'avais lu. Il y a longtemps. Je vais aller voir les premières phrases. Et puis "Des vents contraires", c'est un des livres qu'elle a emportés.
Je vous dirai, merci encore.
Cela devait (doit) être terrible de partir en guerre.
Je comprends tellement bien 'les lâches et les planqués' ! J'en ferais autant cent fois... et de ma planque j'attendrais, 'j'observerais' intensément pour détecter toutes les manoeuvres qui vont dans le sens de la paix.
Pourquio ce lien vers des limes sous la photo ?
C'est pour râper et trouer les bateaux de guerre ??
Voilà une excellente idée, Tania !
Par erreur, Claire, je viens de corriger.
Merci de l'avoir signalée - bravo pour l'interprétation.
Bonsoir Tania, un petit tour sur votre blog et l'espoir de nouvelles lectures, ces carnets vont me plaire, j'avais lu "Le maître et Marguerite" et les avais appréciés. J'ai lu "Histoires de chambres" de Michèle Perrot, je n'ai pas eu le temps d'en faire un article mais je vous le conseille.
Un bonsoir de France et un grand merci
Oups, je me suis trompée d'article ! Corrigez, ces mots étaient destinés au texte de Boulgakov