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  • Mon enfer

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    « Le vide et l’immobile me glacent d’effroi, la symétrie et l’ordre rigoureux me navrent de tristesse ; et si mon imagination pouvait se représenter la damnation éternelle, mon enfer serait certainement de vivre à jamais dans certaines maisons de province où règne l’ordre le plus parfait, où rien ne change jamais de place, où l’on ne voit rien traîner, où rien ne s’use ni ne se brise, sous prétexte que les choses animées gâtent les choses inanimées. Eh ! périssent tous les tapis du monde, si je ne dois en jouir, qu’à la condition de n’y voir jamais gambader un enfant, un chien ou un chat. »

    George Sand, Un hiver à Majorque

  • Palma de Majorque

    Pause mallorquine / 4     

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    « Au premier abord, la capitale majorquine ne révèle pas tout le caractère qui est en elle. C’est en la parcourant dans l’intérieur, en pénétrant le soir dans ses rues profondes et mystérieuses, qu’on est frappé du style élégant et de la disposition originale de ses moindres constructions. Mais c’est surtout du côté du nord, lorsqu’on y arrive de l’intérieur des terres, qu’elle se présente avec toute sa physionomie africaine. »

    George Sand, Un hiver à Majorque

  • Majorque

    Pause mallorquine / 3             

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    « La Suisse et le Tyrol n’ont pas eu pour moi cet aspect de création libre et primitive qui m’a tant charmé à Majorque. Il me semblait que, dans les sites les plus sauvages des montagnes helvétiques, la nature, livrée à de trop rudes influences atmosphériques, n’échappait à la main de l’homme que pour recevoir du ciel de plus dures contraintes, et pour subir, comme une âme fougueuse livrée à elle-même, l’esclavage de ses propres déchirements. A Majorque, elle fleurit sous les baisers d’un ciel ardent, et sourit sous les coups des tièdes bourrasques qui la rasent en courant les mers. La fleur couchée se relève plus vivace, le tronc brisé enfante de plus nombreux rejetons après l’orage ; et quoiqu’il n’y ait point, à vrai dire, de lieux déserts dans cette île, l’absence de chemins frayés lui donne un air d’abandon ou de révolte qui doit la faire ressembler à ces belles savanes de la Louisiane, où, dans les rêves chéris de ma jeunesse, je suivais René en cherchant les traces d’Atala ou de Chactas. »

    George Sand, Un hiver à Majorque

  • Avec ses semblables

    Pause mallorquine / 1    

     

    C’est à Mallorca, Majorque, pour moi l’île de Colo, que je vais passer cette semaine. Une semaine pour revoir une amie, sur une île où je n’ai plus mis les pieds depuis trop d’années. J’avais un livre en train, ennuyeux, je l’ai abandonné pour vous chercher quelques textes qui accompagnent cette escapade espagnole.

     

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    Bien sûr, j’ai rouvert Un Hiver à Majorque de George Sand, plus enthousiaste pour le pays que pour les habitants. Mais aussi cette belle anthologie publiée l’hiver dernier : Les Poètes de la Méditerranée. En hommage à celle qui nous offre tous ses billets en français et en espagnol, je vous proposerai leurs poèmes dans la langue originale et en traduction.

     

    « Dans les jours orageux de la jeunesse, on s’imagine que la solitude est le grand refuge contre les atteintes, le grand remède aux blessures du combat ; c’est une grave erreur, et l’expérience de la vie nous apprend que, là où l’on ne peut vivre en paix avec ses semblables, il n’est point d’admiration poétique ni de jouissances d’art capables de combler l’abîme qui se creuse au fond de l’âme. 

     

    J’avais toujours rêvé de vivre au désert, et tout rêveur bon enfant avouera qu’il a eu la même fantaisie. Mais croyez-moi, mes frères, nous avons le cœur trop aimant pour nous passer les uns des autres ; et ce qu’il nous reste de mieux à faire, c’est de nous supporter mutuellement ; car nous sommes comme ces enfants d’un même sein qui se taquinent, se querellent, se battent même, et ne peuvent cependant pas se quitter. »

     

    George Sand, Un hiver à Majorque