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Magnétique

modiano,dans le café de la jeunesse perdue,roman,littérature française,romans,quarto,paris,culture« Mais peut-être avait-elle échoué là par hasard, comme moi. Elle se trouvait dans le quartier et elle voulait s’abriter de la pluie. J’ai toujours cru que certains endroits sont des aimants et que vous êtes attirés vers eux si vous marchez dans leurs parages. Et cela de manière imperceptible, sans même vous en douter. Il suffit d’une rue en pente, d’un trottoir ensoleillé ou bien d’un trottoir à l’ombre. Ou bien d’une averse. Et cela vous amène là, au point précis où vous deviez échouer. Il me semble que le Condé, par son emplacement, avait ce pouvoir magnétique et que si l’on faisait un calcul de probabilités le résultat l’aurait confirmé : dans un périmètre assez étendu, il était inévitable de dériver vers lui. J’en sais quelque chose. »

Patrick Modiano, Dans le café de la jeunesse perdue

Commentaires

  • Évocateur cet extrait, se retrouver sans s’être donné rendez-vous en ce lieu, comme un hasard qui ne l'est pas.
    Merci, bonne journée.

  • Avec plaisir, Colo. Bonne journée à toi.

  • Il y a des lieux ainsi qui habitent notre inconscient, des rues des places où nous passons inévitablement même si cela occasionne un détour :) Très joli extrait

  • Nous aimons y passer ou même nous y arrêter... Merci, Manou.

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