« Pendant que Jon John coud les rideaux qui occulteront la lucarne de la rue Skolavördustigur, je travaille assise sur le lit, la machine à écrire posée sur la table de chevet. Nous avançons au même rythme : quand j’achève mon chapitre, il me tend les rideaux soigneusement pliés. C’est lui qui a acheté le tissu. Ils sont orange à carreaux violets, le bas est orné d’une bande de dentelle froncée. Il range sa machine à coudre dans l’armoire et me libère la table.
Je lui souris et je place une nouvelle feuille sur le cylindre de ma Remington.
Debout derrière moi, il me regarde écrire.
– Je suis dans ton histoire ?
– Tu es à la fois dedans et en dehors.
– Je n’appartiens à aucune catégorie, Hekla. Je compte pour du beurre. »
Auður Ava Ólafsdóttir, Miss Islande
Commentaires
Tiens tiens, on parle de couture (je lis en ce moment Maille à maille de Simone Righetti!), et cela me touche!) La littérature nordique a le vent en poupe, pour ma part, j'adore Stefansson!
Bon dimanche ici humide mais sans pluie, le sol juste gorgé d'eau...
Elle écrit, il coud, ça change de l'inverse ;-). Même temps ici, mais le ciel s'assombrit. Dans les jardinets de ville, les camélias commencent à fleurir.
Un bel extrait, j'avais oublié que c'était lui qui cousait :) pourtant ça ne fait qu'un peu plus de trois ans que je l'ai lu ! Bonne fin de journée
À bientôt, Manou.
Il me tente vraiment !
Bonne lecture un jour ou l'autre, Claudie.