« Vous sentez qu’il y a une perte de sens ? – Oui, et la faute vient de la société. Réduire tout à l’économie, penser qu’il faut la nourrir, c’est une grande erreur. Montaigne disait: « L’homme est un corps, mais l’homme est aussi un esprit ». Si nous pensons seulement à nourrir le corps sans nourrir l’esprit, on va créer une société avec une désertification de l’esprit. Et cela signifie une société barbare, violente, fondée sur la haine et l’égoïsme brutal. Dire aux étudiants qu’ils doivent apprendre un métier pour gagner de l’argent, c’est réduire l’éducation à une mission misérable. C’est évidemment fondamental d’avoir un métier, mais ce n’est pas le but des études, c’est une conséquence. »
Nathalie Bamps, Entretien avec Nuccio Ordine : "On ne crée pas des professionnels, mais des barbares assoiffés d'argent" (L’Echo, 6/2/2020).
© Jean-Michel Folon
Commentaires
oui c'est triste de constater qu'on s'éloigne de plus en plus de l'idéal 'humanior'
Heureusement certains défendent encore ces valeurs, l'humanisme n'a pas dit son dernier mot. Cet idéal peut prendre de nouvelles formes.
Une préoccupation, tu le sais bien, qu'on ne peut qu'avoir toujours présente à l'esprit quand on fait profession d'enseigner.
Je pense souvent à ce très beau film de Denys Arcand : "Les invasions barbares". Même sujet...
Bonne journée, Tania.
Je me souviens bien de ce film, Anne, humanisme vs matérialisme. Bonne journée.
Folon qu'on a un peu oublié mais dont j'aimais l'univers………..
Tu peux le retrouver sur le site de la fondation : https://fondationfolon.be/
la perte de sens c'est quelque chose qui aujourd'hui me hante un peu
Les sens l'emporteraient-ils sur le sens ? (Le plus beau mot de la langue française selon François Cheng.)
Un extrait trop juste en effet, mais je ne désespère pas, il y a des signes de résistance du côté de la jeunesse. J'en connais certains qui ont abandonné des carrières brillantes pour faire quelque chose de plus personnel, qui ait du sens justement. Même s'ils y perdent pas mal en salaire.
Merci d'en témoigner, Aifelle. Comme toi, je vois des signes encourageants d'un côté, la fuite en avant de l'autre. Espérons.
Que de bon sens !
Le bon sens n'est pas perdu.
Je crois aussi en la jeunesse comme Aifelle !
Et aux relais (comme ton blog) de ces idées, plus importants qu'il n'y parait.
Belle journée Tania, froide ici.... Claudie.
Merci, Claudie. Fortes pluies et rafales de vent chez nous, c'est encore bien l'hiver.
En observant mes filles, mes gendres et mes petits enfants, j'ai une immense espérance, très jeunes, ils ont opéré des choix qui me ravissent. Bel extrait de cette interview qui m'avait "parlé" aussi et sublime illustration du regretté Folon... Merci Tania, je t'embrasse. brigitte
Merci d'ajouter ces observations du côté de l'espoir, Brigitte. Peut-être irons-nous un jour à la Fondation Folon ensemble ?