« Durant quinze ans, elle n’a retiré son tchador qu’à l’intérieur des pièces exiguës où ils logeaient, ou parfois seule dans la plaine, courts moments qu’elle volait à la vie à l’abri des regards. Maintenant, elle passe la plupart de son temps à travailler dans son jardin sans tchador et roubandeh. Et, parfois, elle s’amuse à grimper en haut de son mûrier, à monter sur son toit, ou à jouer avec son fils dans son jardin. Et sa peau, qui n’avait pas connu le soleil pendant toutes ces années, noircit à vue d’œil et son teint devient celui de Sardar, et ils reconnaissent ensemble que le bonheur a une couleur. »
Parisa Reza, Les jardins de consolation
Commentaires
Ce souffle de liberté donne bien envie... que ça doit être bon d'ajouter des bonus à sa vie... un par un!
Et de se libérer de ces étoffes étouffantes ! Bon week-end, Edmée.
Beau passage, dont nous avons du mal à saisir toute l'ampleur, puisque fort heureusement nous ne connaissons pas cet enfermement de tissu.
Mais nous connaissons le plaisir de l'air et du soleil sur la peau.
Bon dimanche, Aifelle.
Que c'est bien, que ce soit dit et d'une manière aussi poétique !
D'une bonne plume, n'est-ce pas ?
L'extrait est bien choisi : le bonheur a la couleur du bonheur, celui de la lumière du jour, Le tchador, l'obscurantisme.
Merci pour votre interprétation - j'y souscris.