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Chez mes parents

Lodge en 1974.jpg« Mon mode de vie n’était pas très différent de celui d’un étudiant du continent où il n’est pas rare encore aujourd’hui d’aller à l’université la plus proche et de vivre chez soi. Pour la plupart des étudiants britanniques après la guerre, vivre loin de la maison une bonne partie de l’année, comme cela avait toujours été la tradition à Oxbridge [Oxford et Cambridge], constituait une part essentielle de leur enseignement supérieur. Quand le système a évolué dans les années soixante et soixante-dix, l’Etat a fait construire de nouvelles universités en brique sur le modèle des campus américains et mis à la disposition de leurs étudiants toujours plus nombreux des résidences universitaires appelées halls of residence – une expression quelque peu archaïque qui évoquait l’héritage d’Oxbridge. Moi, je vivais chez mes parents et allais tous les jours à la fac en train ou en métro, au milieu des employés de bureau ou de magasin. Je me suis parfois demandé si, en ne logeant pas en résidence universitaire, je n’étais pas passé à côté de quelque chose, mais d’après ce que j’ai pu entendre de collègues qui n’en gardaient pas un bon souvenir, je n’aurais sans doute pas été mieux loti. »

David Lodge, Né au bon moment

Photo de David Lodge en 1974 à Birmingham par Paul Morby (The Guardian)

Commentaires

  • pour moi, cette indépendance a été essentielle, mais je vois chez beaucoup de jeunes d'aujourd'hui qu'ils préfèrent faire le trajet et avoir le confort de l'"hôtel Maman", comme on l'appelle chez nous, "hotel mama" ;-)

  • Comme Adrienne, ce que j'ai appris pendant ces 4 ans universitaires en vivant sans ma famille est irremplaçable.
    IL parle de passer à côté de quelque chose, et je crois que cette chose est entre autres la solidarité et les liens qui se créent entre les jeunes.

  • @ Adrienne : Pour moi aussi, j'ai tant engrangé et appris durant ces années d'indépendance. Bon dimanche, Adrienne.

    @ Colo : Oui, cela a été aussi un terreau pour des amitiés indéfectibles, ma chère Colo. Et que de rencontres, d'expériences que je n'aurais pas faites en rentrant chez mes parents.

  • De mon côté, je suis resté chez mes parents durant mes études parce que mon école supérieure était à 10minutes de train de chez moi. Je n'ai donc jamais envisagé de loger ailleurs à cette époque, et je ne ressentais pas encore vraiment le besoin d'indépendance. Ai-je manqué quelque chose? me suis-je demandé en lisant ton article. J'avoue ne m'être jamais posé la question et je n'ai pas de regret à ce sujet. Par contre, à 21 ans, j'étais très fier de me lancer dans la vie professionnelle alors que beaucoup de mes amis étaient encore à l'école ou à l'unif. J'avais en fait plus d'envie d'indépendance à l'égard des études que de mes parents.

    Par ailleurs, j'ai remis des liens sur mon blog vers tes articles de Schaerbeek.

    Bonne semaine Tania.

  • Merci beaucoup de relater ta propre expérience d'étudiant. J'aime ta formulation : "plus d'envie d'indépendance à l'égard des études que de mes parents".
    Lodge rapporte qu'il n'avait alors rien d'autre à faire à la maison que d'étudier et de se livrer à ses activités préférées. En y réfléchissant, je me demande si, pour une jeune fille, le gain de liberté en vivant sous un autre toit que celui de ses parents n'était pas beaucoup plus important que pour un jeune homme, tout compte fait. Que de rencontres, de sorties pour moi, sans avoir de comptes à rendre à quiconque.
    Merci pour les liens, à bientôt sur ton blog.

  • Je suis aussi restée chez mes parents ...
    Mais en effet cela doit être bien agréable de n'avoir pas de comptes à rendre à personne.
    Et après cela tout de suite le mariage, j'ai sauté le chapitre liberté ;-)

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