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L'inspecteur Morse

Les enquêtes de l’inspecteur Morse, une de mes séries préférées à la télévision, ont cessé avec le décès soudain de son interprète John Thaw, en 2002. Barnaby ou, plus récemment, un nouveau Morse à ses débuts (série Endeavour, d’après le prénom secret de Morse) ne peuvent faire oublier cet inspecteur hors norme écoutant des airs d’opéra, évoluant dans les rues d’Oxford, au volant de sa Jaguar rouge ou buvant une bière… 

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Colin Dexter entre les deux acteurs de la série, John Thaw (Morse) et Kevin Wathely (Lewis) (Photo DailyMail online)

Pourquoi ne pas remonter à l’original, me suis-je dit en cherchant Colin Dexter à la bibliothèque ? J’ai ouvert Les silences du professeur (The Silent World of Nicholas Quinn, 1977, traduit de l’anglais par Elisabeth Luc) et assez vite, j’ai reconnu l’histoire ; je connaissais le coupable, mais peu importe.

J’ai souvent confronté un film à l’œuvre littéraire dont il s’inspire – c’est souvent, pour les amoureux des lettres, une déception par rapport aux subtilités du texte et au vagabondage imaginaire de la lecture. Cette fois, allais-je retrouver des images dans ce roman policier ?

Il débute en pleine réunion du Syndic des examens à l’étranger, pour choisir un nouveau membre. Bartlett, le secrétaire général, a examiné toutes les candidatures et présente les meilleures : en deuxième place, Quinn, « honnête, intelligent, décidé » mais handicapé par sa surdité (comme Colin Dexter lui-même), ce qui plaide à son avis pour Fielding, un historien aux références « exceptionnelles ».

Le doyen croit l’affaire réglée quand un jeune professeur de chimie, Roope, prend la défense de Quinn, pour ses qualités personnelles et aussi parce que leurs statuts prévoient d’employer des personnes handicapées. Bien sûr, il y aura des problèmes au téléphone, mais Roope rappelle que lors des entretiens avec Quinn, celui-ci « a donné l’impression de (les) entendre parfaitement » (il lit parfaitement sur les lèvres). Au vote, Quinn l’emporte. 

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Toute une page sur l’évolution d’Oxford et ses « imposantes demeures » (chapitre II) nous renvoie en imagination au somptueux décor de la série télévisée : vieilles pierres blondes, clochers, fenêtres à pignons, bâtiments, porches et cours de l’université…  Le chapitre III s’ouvre sur une phrase à l’ironie bien dexterienne : « Pendant tout le mois d’octobre, la santé de la livre sterling suscita un intérêt universel teinté de mélancolie. »

Des professeurs s’affairent, d’autres entretiennent une liaison secrète, tandis que Bartlett se fait du souci et maudit cet « imbécile » de Roope à l’approche de la visite des « émissaires de l’émirat de Al Jamara » (l’université ne peut plus se passer des investisseurs étrangers). Enfin Morse apparaît, au chapitre V, en train d’étudier son reflet dans un petit miroir tenu derrière lui par le coiffeur, avant de prendre le bus pour rentrer dans son appartement de célibataire.

Il en repart aussitôt, appelé au commissariat : « un dénommé Quinn » est mort. Un de ses collègues, inquiet de son absence, l’a trouvé au rez-de-chaussée de la maison où il vivait. Morse se met en route avec le sergent Lewis. Le premier dialogue entre les deux policiers révèle le petit jeu habituel d’escarmouches, Morse se servant de Lewis pour exciter son esprit d’analyse, essayer des hypothèses et à l’occasion, faire preuve d’érudition ou d’autorité, souvent à ses dépens. 

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L’ironie de cet inspecteur « intelligent, fantasque, misanthrope, alcoolique, mélomane et libidineux, un caractériel autant qu'un caractère » (Le vent sombre) s’exerce aussi face au légiste, qui a du répondant : « – C’est moche, la mort, fit Morse. – Mors, mortis, genre féminin, marmonna le vieux médecin légiste. – Ne m’en parlez pas, répondit Morse en hochant tristement la tête. » Et me revoilà en manque d’images : j’aimerais voir leurs mimiques et les entendre – même si, je l’avoue, je suivais cette série en français où Morse avait la voix de William Sabatier.

Le professeur Quinn définitivement silencieux, il reste bien d’autres silences dans cette affaire, et des mensonges, c’est la règle – à Morse et à Lewis de faire parler les morts et les cachottiers. Entre prologue et épilogue, Les silences du professeur comportent quatre parties : pourquoi ? quand ? comment ? qui ? 

Diplômé d’Oxford en 1953, Colin Dexter a enseigné le grec et le latin pendant treize ans dans les Midlands, puis à l’université d’Oxford. Il a publié son premier « Morse » au début des années soixante, Le dernier bus pour Woodstock. Savez-vous que Colin Dexter fait une apparition à la Hitchcock dans chaque épisode de la série télévisée ? A présent, il ne nous reste pour regretter avec nous l’inspecteur Morse que son fidèle sergent, incarné par Kevin Whately, dans Inspecteur Lewis. Ou à suivre, dans un style très différent, le travail des « petites cellules grises » de David Suchet, alias Poirot.

Commentaires

  • Mais vous me donnez une idée ! Lire enfin les romans de Colin Dexter qui mettent en scène cet inspecteur que j'adore. Merci infiniment.

  • j'ai lu tous les livres, ils sont excellents - j'en ai de bons souvenirs, même si je les ai lus il y a longtemps

  • Jamais je n'ai eu l'idée de lire ces enquêtes, va savoir pourquoi! Comme toi j'aime beaucoup de personnage de Morse à la télé, une piste-lecture notée, merci!!!

  • @ Niki : Morse n'a pas de secrets pour toi alors, bonne soirée Niki.

    @ Colo : A charger sur ta liseuse ? Qui sait, on rediffusera peut-être encore les enquêtes de Morse comme c'est le cas pour Columbo ?

  • Eh bien, je n'ai jamais vu l'inspecteur Montalbano, je vais regarder cela à la première occasion. Merci, Pâques.

  • Votre billet sera venu un jour plus tôt (si je l'avais lu plus tôt en fait), je serais parti en quête d'un Colin Dexter pour mes "congés". Je le garde pour mon retour et pourquoi pas regarder un épisode télé ?

    Merci, Tania, pour ce billet intéressant qui (r)établit un pont entre images et écrits.

  • je m'amuse avec ces séries, j'ai vu les plus anciennes puis Lewis et maintenant le petit nouveau, c'est sympa comme tout

  • @ Christw : Bonnes vacances, belles découvertes & bon repos.

    @ Dominique : Ton érudition dans le domaine des polars ne fait pas de doute pour moi. Je te recommande "Le vent sombre" (mis en lien) et ses "chroniques du noir", un site que j'ai découvert en préparant ce billet.

  • Je ne connais pas du tout la série et si le nom de l'auteur ne m'est pas inconnu, je ne l'ai pas lu non plus. Je note toutes les références que tu donnes, les bons polars ne sont pas légion.

  • Ravie de faire découvrir Morse à celle qui m'a fait connaître Wallander.
    Bon amusement, Aifelle.

  • ha oui, moi aussi j'aime bien l'inspecteur Morse, et je me souviens aussi de cette enquête !!!! Je regarde peu la télévision mais le dimanche soir, pour reprendre un rythme "pré-travail" je m'écroule souvent devant sur France 3 ;o) Claude

  • ha oui, moi aussi j'aime bien l'inspecteur Morse, et je me souviens aussi de cette enquête !!!! Je regarde peu la télévision mais le dimanche soir, pour reprendre un rythme "pré-travail" je m'écroule souvent devant sur France 3 ;o) Claude

  • ha oui, moi aussi j'aime bien l'inspecteur Morse, et je me souviens aussi de cette enquête !!!! Je regarde peu la télévision mais le dimanche soir, pour reprendre un rythme "pré-travail" je m'écroule souvent devant sur France 3 ;o) Claude

  • ha oui, moi aussi j'aime bien l'inspecteur Morse, et je me souviens aussi de cette enquête !!!! Je regarde peu la télévision mais le dimanche soir, pour reprendre un rythme "pré-travail" je m'écroule souvent devant sur France 3 ;o) J'aimais bien l'inspecteur Frost aussi... Claude

  • @ Un petit Belge : Les jardins de Midsomer ont aussi du charme, et la sympathique famille de l'inspecteur Barnaby.

    @ Claude : Bon week-end, Claude, et bonne soirée Barnaby demain. (Désolée pour les doublons, l'affichage des commentaires est parfois très lent.)

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