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Plaisir

« Nous consommons, au travers des objets et des marques, du dynamisme, de l’élégance, de la puissance, du dépaysement, de la virilité, de la féminité, de l’âge, du raffinement, de la sécurité, du naturel, autant d’images qui influent sur nos choix et qu’il serait simpliste de rabattre sur les seuls phénomènes d’appartenance sociale quand précisément les goûts ne cessent de s’individualiser. Avec le règne des images hétérogènes, polymorphes, démultipliées, on sort du primat de la logique des classes, c’est l’âge des motivations intimes et existentielles, de la gratification psychologique, du plaisir pour soi-même, de la qualité et de l’utilité des choses qui a pris la relève. »

Gilles Lipovetsky, La séduction des choses in L’empire de l’éphémère (Gallimard/Folio essais, 1997) 

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Commentaires

  • Votre citation m'a permis de saisir des notions liées à Lipovetsky, comme celle d'hypermodernité qui ouvre une multitude de pistes de réflexion.
    Menant jusqu'à Foucault, Les mots et les choses.

  • Lipovetsky m'intéresse par sa recherche des motivations profondes de nos modes de vie, par les questions qu'il soulève en les décrivant. Quand il parle ici des goûts qui s'individualisent, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur le conformisme qui s'y manifeste malgré tout - il y aurait beaucoup à dire. J'imagine que ses observations sur la prolifération des écrans ne vous laissent pas indifférent. Bonne journée, Christw.

  • "quand précisément les goûts ne cessent de s’individualiser"
    et quand les gourous ne cessent de proliférer...

  • Il y a tant à dire en effet et s'aventurer sur ces magnifiques chemins de la compréhension de l'être humain: ils réservent des débats passionnants mais aussi, ce qui me réjouit particulièrement, des découvertes et expériences intellectuelles inattendues.

  • Oui, les gourous prolifèrent, la mode s'adapte aux "goûts qui s'individualisent"... le conformisme est bien là mais il est sournois !

  • Tant à dire, en effet, et je ne suis pas sûre du tout qu'"on sort du primat de la logique des classes".
    J'ai lu avec grand intérêt "L'ère du vide" de Lipovetsky.

  • @ JEA : Goûts, dégoûts et gourous...

    @ MH : Trop ou pas assez de choix ?

    @ Christw : Vive la curiosité qui vise à plus de compréhension.

    @ Colo : Les mots changent, mais les situations ?

  • Si sortir de la "logique des classes" c'est considérer que chacun doive être un individualiste forcené et donc essayer d'imiter les plus riches qui peuvent se payer les meilleurs objets d'artistes c'est bien déprimant!
    Et pourtant c'est ce que la publicité nous incite à faire tous les jours en multipliant les frustrations, créant ainsi des addictions multiples au nom de ce fameux non-conformisme. Mais elle nous prie quand même de rejoindre le troupeau des consommateurs compulsifs sous peine d'être malheureux. Où est le "plaisir" là-dedans? J'ai bien du mal à le trouver et surtout à le justifier.
    La société du tout jetable, où la simplicité de vie est prise pour du conservatisme rétrograde, où on doive absolument trouver de l'âme dans la virtualité est à mon avis une société suicidaire.
    Les quelques objets que je garde, que je chéris et dont je ne me séparerai pour rien au monde sont ceux qui ont appartenu à quelqu'un de cher.

  • Merci, Gérard, de le dire bien fort. Et pourtant que de discours encore sur la relance, la croissance - la fuite en avant d'une société de consommation à outrance ! Bonne journée.

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