« Pour moi, la conception d’un tableau, c’est une idée d’une chose ou de plusieurs choses, qui peuvent devenir visibles par ma peinture. La conception d’un tableau, c’est-à-dire l’idée, n’est pas visible dans le tableau : une idée ne saurait pas être vue par les yeux. Ce qui est représenté dans un tableau, c’est ce qui est visible pour les yeux, c’est la chose ou les choses dont il a fallu avoir l’idée. »
René Magritte, La Clairvoyance (autoportrait), 1936, Galerie Isy Brachot, Bruxelles
http://mdurisotti.wordpress.com/2008/03/29/11/
Commentaires
Quel fut le rôle d'Isy Brachot à Bruxelles ? Un révélateur ? Un exploiteur ? Un extra-lucide ? Un marchand dans le vent ? Un alchimistre entre l'art et le public ?
Pour moi, poser les questions, n'est pas y répondre.
Je connais Magritte, mais est-ce vraiment le cas? Il est un peu mystérieux, tout comme sa définition de l'idée de la peinture.
Hola amiga, ne pourrait-on pas appliquer cette "explication" à tous les arts? à la littérature, la poésie aussi...?
Merci à vous pour le lien et votre sympathique commentaire d'il y a peu. Je découvre enfin votre blog avec beaucoup d'intérêt, et je le fréquenterai régulièrement désormais.
Bien à vous.
MD
La réflexion de Maxime est très intéressante. Merci pour cette découverte.
@ JEA : Merci pour ces questions - qui peut y répondre?
@ Damien : L'art comme concept, une définition suffisante? Elle laisse de côté le corps à corps de l'artiste avec la matière et le contact du public avec l'oeuvre, également mystérieux, me semble-t-il. Ces nombreuses citations de l'artiste sur les murs du musée Magritte créent un climat particulier autour des oeuvres - à la fois "clés" de l'oeuvre, mais aussi "filtres" pour le regard. Une impression à approfondir quand j'y retournerai.
@ Colo : Sans doute. Pas de création sans idée. Mais les idées sont-elles essentielles dans la fascination qu'exercent sur nous les oeuvres d'art? Leur force se mesure-t-elle à l'intensité des questions qu'elles nous posent? A leur part visible ou invisible?
@ Maxime : Bienvenue sous le signe de l'esperluette.
@ MH : Des liens pour prolonger les découvertes, des commentaires pour les partager, merci, MH.
J’ai visité le musée Magritte, à la mis mars, en pèlerin … avec connivence … réminiscence … émotion … j’y ai retrouvé mes emportements de jeunesse …
Les salles de l’Albertine qui lui sont consacrées, dans leur incohérence de localisation, éparses dans l’immense complexe, sont symboliques de l’œuvre … Je me suis demandé si l’espace du local d’appartement qu’il louait n’était pas quelque part dans ce « sanctuaire » (quel symbole !) … Mais je resterai surtout « obsédé » par l’œuvre qui me tentait alors : le buste dénudé de sa femme Georgette fondu en canapé dans lequel l’enfant malade que j’étais alors aurait aimé reposer dans la tiédeur du sein maternel …
Première ligne : il faut mi-mars, bien sûr ... (toujours les restes de mon accident cérébral)
Mais le peintre, et l'artiste en général, ne s'efforce-t-il pas de rendre visible à sa manière et avec sa perception, les idées, que nous percevons à notre tour?
@ Doulidelle : Magritte à l'Albertine ? J'avoue mal connaître notre Bibliothèque royale, mais j'écrirai un jour sur ce quartier du Mont des Arts, entre Grand-Place et Place Royale.
Tu me surprends avec cette Georgette en buste-canapé ! As-tu revu cette oeuvre depuis lors ? En as-tu une reproduction ?
@ Delphine : Des idées, des émotions, des sensations, l'art s'adresse à tout notre être. Comment nous le percevons, voilà qui est difficile à exprimer.
Je ne connais pas le musée Magritte mais j'aime sa peinture où vibre une légèreté, une sorte d'apesanteur et je suis d'accord avec sa profession de foi. De retour de Malte, je retrouve avec plaisir les blogs amis.
@ Armelle B : Merci pour le commentaire. 535 146 visiteurs pour la première année du musée cf. http://www.lalibre.be/archives/divers/article/588999/michel-draguet-et-le-succes-magritte.html