« C'est le privilège du dimanche de nous réconcilier avec notre temps intérieur, celui de nos rythmes propres et de notre sensibilité : le temps retrouvé que connaissent bien les peintres du dimanche (ce n'est pas simplement parce qu'ils ont plus de temps qu'ils peignent ce jour-là mais bien parce que ce temps est d'une qualité différente). Dimanche ménage ce temps où je me retrouve moi-même, où je me remets au diapason, où je m'accorde. Avec moi-même, avec la nature, avec les autres. C'est un jour spirituel, où il y a soudain plus de place, plus d'espace pour la multitude des dimensions qui nous habitent - que la semaine souvent atrophie. »
Jean-François Duval, Un port à l'aube de chaque lundi (Autrement, mai 1999)
Commentaires
Pour ceux dont c'est le jour de repos, il y a rarement des "urgences" les dimanches, d'où, je pense, cette impression de temps intérieur. Ici, pas de peinture, mais l'écoute, à plein volume, de musique sacrée, de préférence le Stabat Mater de Pergolesi,- mais bien d'autres aussi.
Passe demain un bon dimanche(avec voitures)! Besos.
Lever le pied, s'occuper de soi et des autres, flâner, s'ennuyer, rire
j'aime bien l'expression "se mettre au diapason"
Merci pour ce chouette extrait, Tania. Ce tableau est délicieux mais pas d'indication (normal), qui en est l'auteur ?
je comprends, le peintre est Renoir !
Tu as peine à imaginer les pratiques religieuses d’antan, si contraignantes, Tania, et je n’ai parlé que du dimanche, mais la semaine, il y en avait d’autres comme la messe journalière, à jeun, pour communier (ceux qui étaient trop loin de l’église du collège devaient faire signer un bon de présence par l’officiant de l’autre paroisse), la confession hebdomadaire (terreur des adolescents. Quant aux travaux scolaires : longs devoirs, leçons et punitions, ils encombraient les soirées et le maigre petit demi-jour de congé du jeudi. Le samedi était un jour comme les autres. Ce n’est que bien plus tard que le « week-end » est apparu ; pour certains, il commence maintenant en plein vendredi …
De nos jours, on « célèbre le dimanche » sans « Dieu-voiture » pour remplacer une fois par an « Le jour du Seigneur » par le jour consacré au « Dieu-moi ».
« Dieu est mort » ! Par quoi ou par qui l’avons-nous remplacé ?
Je ne suis plus croyant, tout en restant nostalgique d’un passé contraignant, difficile où tout était décidé pour moi. Maintenant, libre de penser, je suis solitaire devant une vérité dont je découvre, chaque jour, l’immensité insondable mais enivrante …
Cependant, je reste nostalgique de l’époque où j’étais l’enfant de Dieu … qui s’occupait de moi, mais aussi de la moindre petite feuille qui pendait à un arbre …
Et … les pratiques religieuses « domestiques » des familles croyantes, me laissent aussi rêveur, peut-être ému d’un passé de ferveur familiale : la prière du matin, à genoux devant la croix au-dessus du lit, le « bénédicité » avant et après les repas et la prière du soir en famille : à genoux devant notre chaise, les coudes sur le siège, le front dans les barreaux, nous récitions, entre autres, les « litanies à la Vierge » dont je garde en mémoire de jolies invocations : Tour d’ivoire, Porte du ciel, Maison d’or, Arche d’Alliance, Étoile du matin … et la lancinante « mélopée » des réponses : priez pour nous …
Une belle évocation des dimanches !
Belle semaine !
Merci Beaucoup à toutes et à tous pour vos commentaires. J'ai beaucoup à faire ces jours-ci et je n'ai pas trouvé le temps de vous répondre.
A Claire, je dirai simplement que je ne connais pas l'auteur du tableau, trouvé sur la Toile avec la mention "anonyme". Il ne me semble pas de Renoir, en tout cas.
A Doulidelle, merci pour ce rappel des pratiques d'antan. Je mesure à quel point le Concile Vatican II était nécessaire pour rapprocher la religion de la vie contemporaine. Heureusement, mon éducation chrétienne a été moins contraignante et plus paisible !
Renoir a peint des enfants (les siens) s'appliquant à l'écriture mais vous avez raison, ce n'est pas un tableau de Renoir, la touche est bien trop précise ! peu importe, cette toile est ravissante, merci.