NINA
Nous allons nous séparer… peut-être pour toujours. Je vous en prie, acceptez ce petit médaillon en souvenir de moi. J’y ai fait graver vos initiales et, de l’autre côté, le titre de votre livre : Les Jours et les Nuits.
TRIGORINE
Comme c’est gracieux. (Il embrasse le médaillon.) Un charmant cadeau !...
NINA
Pensez à moi quelquefois.
TRIGORINE
Je ne vous oublierai pas. Je me souviendrai de vous, en robe claire, par cette journée lumineuse – vous rappelez-vous ? – il y a une semaine. Nous bavardions… Une mouette blanche était posée sur un banc…
NINA, pensive
Oui, une mouette…
Anton Tchekhov, La mouette (acte III)