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A corps perdu

Thomas Patti Smith.jpg« Près de quinze ans après la performance d’Allen Ginsberg, Patti Smith, lors de sa lecture à St. Mark’s Church, se jette elle aussi à corps perdu. Elle n’est pas sûre que ses poèmes soient à la hauteur, elle doute, elle a peur, mais elle renverse ces poids morts en ressorts. Elle pense à Rimbaud, elle veut réussir pour lui, pour l’énergie qu’il lui communique, elle se sent électrifiée et elle électrifie. Accompagnée à la guitare par Lenny Kaye, elle laisse le souffle, elle laisse le rock la diriger. Elle pulvérise la bulle d’intériorité de la langue, sa protection isolante. Elle dira plus tard qu’elle a cherché à insuffler l’immédiateté et l’attaque frontale du rock’n’roll dans le mot écrit.
Poètes et écrivains dans la mouvance du Poetry Project acceptent la loi du spectacle : on capte le public dès les premières mesures, ou c’est raté. »

Chantal Thomas, East Village Blues

Photo : Patti Smith, Chelsea Hôtel, New York City, 1971

Commentaires

  • Quel bel extrait, tellement réaliste par rapport à cette époque...tous les artistes, poètes, musiciens, écrivains savent par expérience à quel point capter le public est difficile mais indispensable...et se jettent à corps perdu dans les rencontres.

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