Bruxelles, La Cambre, 1947
« Séance de modèle vivant. Il y avait une petite dame nue que nous devions dessiner. J’aimais bien travailler à l’encre de Chine avec un pinceau. Le professeur : « Ici, pas de pinceau, mais un crayon bien taillé. Une seule ligne sans lever la mine du papier. » J’acceptai d’obéir. Il m’en a fallu du temps, pour retrouver ce qu’il venait de me faire perdre. »
Pierre Alechinsky
© Pierre Alechinsky, A La Cambre, 1946,
encre sur papier, collection privée
2024
« J’étends le papier au sol et il m’attend. Les couleurs emplissent nombre de bols identiques. J’en connais le poids. Ma main droite les tient à tour de rôle. Chez moi, c’est la gauche, ma meilleure main, qui tient le pinceau.
– Quel pinceau ?
– Un pinceau japonais. Neuf centimètres de poils de chèvre montés sur dix-neuf centimètres de bambou premier choix. Ainsi passons-nous, pinceau et moi, indifféremment du dessin à la peinture et de la lithographie à l’eau-forte. »
Pierre Alechinsky
© Pierre Alechinsky, Matériel minimum, 1988,
encre sur papier du XIXe siècle, collection privée
Alechinsky, pinceau voyageur, Villa Empain, Bruxelles > 16.03.2025