« Un peintre suisse du monde d’hier, Cunio Amiet, avait représenté, au début du XXe siècle, un skieur dans un paysage de neige : un point dans une nappe blanche, jaune plus exactement, enfin couleur de chair puisque la neige est la peau du ciel équarrie sur la Terre.
Cunio Amiet, Paysage de neige, 1904, huile sur toile, 178,5 x 236,2 cm, Paris, Musée d’Orsay.
Je voulais devenir ce personnage : une présence sans valeur dans un monde sans contours. Le voyage deviendrait un déplacement dépourvu de finalité, suspendu dans le monochrome. Ce serait l’action pure, parfaitement réduite à son seul accomplissement. Il y aurait la sueur, le silence et la trace. Les portes s’ouvriraient. J’entrerais dans le vierge, dilué. »
Sylvain Tesson, Blanc (Le cinquième jour)
Commentaires
Moi j'aurais dit "bleu" et pas "jaune" pour la neige en regardant ce tableau mais du coup en effet la citation n'aurait plus rien à voir. Merci pour cet extrait, je reconnais bien là le style de Sylvain Tesson...
Si tu cliques sur le lien du musée, tu verras une autre photo aux couleurs plus justes. J'ai hésité entre les deux. Sur celle-ci, on voit mieux la trace, mais son rendu est trop bleuté, en effet.
Voilà, je viens de changer l'illustration, les couleurs de celle-ci sont plus fidèles.
C'est une coïncidence très agréable, une amie suisse vient d'aller voir une exposition sur Cunio Amiet et m'avait envoyé le même tableau. (un peintre que je connaissais pas, très intéressant!).
Ce tableau me fait penser à des peintures ou dessins japonais, Un petit personnage, comme l'écrit Tesson, comme perdu, noyé dans un paysage, neige ou mer, ou...
Je ne connaissais pas ce grand tableau non plus, à chercher au musée d'Orsay la prochaine fois. Assez japonisant, c'est vrai.
C'est frappant cet humain si petit dans l'immensité du paysage neigeux. Il est à Orsay dis-tu ? A noter pour une prochaine visite, l'occasion peut-être de découvrir des salles pas trop parcourues.
Tout en bas de la présentation du musée, on situe le tableau au niveau médian, salle 68, où il y a aussi un beau paysage d'Hodler, entre autres. Bon dimanche, Aifelle (en espérant que tu échappes à la grisaille pluvieuse de ce matin).
Bonjour Tania, très beau billet et j'aime beaucoup cette toile de ce skieur perdu dans cette masse de neige. Sans lui, la toile ne serait pas pareille.
Bisous et je te souhaite un bon dimanche (gris chez nous)
Heureuse que tu aimes aussi cette peinture, Denise.
Bon dimanche !
Il y a le skieur mais aussi les nuances de blanc, enfin c’est ce que je vois sur mon Petit smartphone. Je ne connais pas le tableau mais par contre la poésie de Sylvain Tesson, j’aime beaucoup.
Si tu ne l'as pas ouvert, je te signale que le lien sous l'illustration mène à un commentaire intéressant sur cette toile.
Merci & bon dimanche, Thaïs.
Ah oui cette description faite par le musée est intéressante. Ce que trouve étonnant, ce sont les deux versions présentées. Je pensais que c’était deux tableaux différents mais en fait c’est le même (même numéro d’inventaire, même texte). C’est la photo qui donne deux rendus. ?
Oui, cela m'a étonnée aussi. A voir en vrai !
Bonne journée, Thaïs.
J'ai deviné l'auteur du texte avoir de voir son nom. J'ai du le rencontrer quelque part dans un livre ou une émission :-)
Probablement ;-).