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S'émanciper

luisa carnes,tea rooms,roman,littérature espagnole,société,pauvreté,salon de thé,service,injustice sociale,révolte,féminisme,culture,extrait« Ici, les seules femmes qui pourraient s’émanciper grâce à la culture ce sont les filles des grands propriétaires, des banquiers, des commerçants prospères ; et ce sont précisément les seules femmes qui se moquent complètement de leur émancipation, parce qu’elles n’ont jamais porté de souliers usés, n’ont jamais connu la faim qui engendre des rebelles. Matilde a entendu quelque chose à ce sujet, elle ne sait plus où ; ou alors elle l’a lu dans un livre, mais là non plus elle ne se souvient pas dans lequel exactement. Dans les pays capitalistes, et en particulier en Espagne, il existe un dilemme difficile à résoudre : choisir le foyer, par l’intermédiaire du mariage, ou l’usine, l’atelier et le bureau. L’obligation de contribuer à vie au plaisir de l’autre, ou la soumission absolue au patron ou au supérieur immédiat. D’une façon ou d’une autre, l’humiliation, la soumission au mari ou au maître spoliateur.
Est-ce que cela ne revient pas exactement au même ?
– Ne prends pas cet air grave, voyons ; je ne t’en parlerai plus.
– Mais je ne prends pas un air grave, Antonia. »

Luisa Carnés, Tea rooms. Femmes ouvrières

Couverture inspirée par l'uniforme des ouvrières
&
Achevé d’imprimer original en dernière page
(ci-contre, cf. la silhouette de Luisa Carnés)

Commentaires

  • Espérons que contre la soumission au mari, on ait fait un peu de progrès ;-). Bon week-end, Aifelle.

  • Bonsoir, Niki, merci de l'apprécier.

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